SYNDROME DOULOUREUX régional complexe : Réadapter le cerveau tout autant que le membre
Ces travaux de chercheurs des universités de Bath et d’Oxford (Royaume-Uni) suggèrent qu'un type de condition rare caractérisé par la douleur chronique, le syndrome douloureux régional complexe (SDRC) pourrait induire des changements dans la façon dont le cerveau traite l'information visuelle. Ces nouvelles données, présentées dans la revue Brain, ouvrent de nouvelles voies thérapeutiques possibles pour ce trouble neurologique encore mal connu.
Le syndrome douloureux régional complexe est caractérisé par une douleur handicapante dans un bras ou une jambe, un gonflement des membres, des changements de température corporelle et des difficultés motrices. Les symptômes incluent des douleurs et sensations de brûlure, de piqûre, de contractions et d’hypersensibilité dans le membre affecté. Bien que les causes exactes su SDRC ne soient pas encore bien connues, une anomalie de signalisation du cerveau vers le membre affecté est l’hypothèse retenue. Car le SDRC suit habituellement une blessure ou une intervention chirurgicale, mais avec une sensation de douleur disproportionnée et qui perdure bien au-delà de la récupération. Dans 1 cas sur 10, le déclencheur n’est pas connu. Si la plupart des gens se rétablissent en moins d'un an, certaines personnes vont éprouver les symptômes de douleur durant des années.
Pourquoi cette perte de contrôle de la position du membre douloureux ? Les scientifiques britanniques ont cherché à mieux comprendre comment et pourquoi les patients souffrant de SDRC déclarent ne pas pouvoir contrôler la position de leur membre douloureux et ne pas pouvoir le déplacer. L'équipe a testé la rapidité avec laquelle ces patients traitent l’information visuelle au plus près de leur membre douloureux par rapport au reste de l'environnement. En utilisant des pointeurs laser contrôlés par ordinateur, les chercheurs ont projeté 2 faisceaux de lumière sur les côtés gauche et droit d'un repère placé devant les patients qui devaient indiquer quelle lumière apparaissait en premier. L’expérience montre que les participants traitent la lumière « du côté affecté » plus lentement que de l’autre côté, ce qui suggère que les données visuelles situées du côté affecté du corps sont moins bien traitées par le cerveau.
Réadapter le cerveau tout autant que le membre : le traitement plus lent du mouvement n’est évidemment pas lié aux changements intervenus dans le membre lui-même, mais est lié à la façon dont le cerveau traite l'information. Ces données suggèrent ainsi le développement de thérapies permettant d’optimiser l’attention et le traitement des informations -similaires à celles mises en œuvre chez les patients atteints de lésions cérébrales – qui viennent compléter les médicaments contre la douleur et les thérapies de réadaptation indispensables pour normaliser la sensation dans le membre et améliorer la fonction et la mobilité.
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