SYNDROME MÉTABOLIQUE : Le rôle bien délétère d’une protéine clé, la clusterine
Cette étude menée par une équipe de l’Université de l'Ohio relie pour la première fois une protéine, la clusterine, aux maladies cardiaques et métaboliques. Ces travaux d’une décennie, présentés dans la revue Diabetes Care montrent que la clusterine, surproduite par les cellules adipeuses des patients obèses, est fortement liée à la résistance à l'insuline. La protéine également liée à un risque accru de mortalité et de maladie cardiovasculaire, à une pression artérielle élevée, à des taux de cholestérol nocifs et à une stéatose hépatique, constitue donc une cible thérapeutique prometteuse.
Le syndrome métabolique touche environ 25% de la population mondiale. C’est une condition désormais reconnue comme pathologique par l'Organisation mondiale de la santé et par l'American Society of Endocrinology. Les patients atteints sont 2 fois plus susceptibles de mourir de maladie coronarienne et 3 fois plus susceptibles de subir une crise cardiaque ou un AVC.
Les chercheurs de l'Ohio State Institute avec leurs collègues du Houston Methodist Research Institute et du Houston Methodist Cancer Center démontrent ici chez les souris et chez les humains, ce lien entre la protéine clusterine et de nombreuses facettes du syndrome cardiométabolique. Rappelons que le syndrome cardiométabolique est un groupe d'affections qui surviennent ensemble et qui augmentent le risque de maladie cardiaque, d'accident vasculaire cérébral et de diabète. Ces conditions comprennent l'hypertension artérielle, l'hyperglycémie, l'excès de graisse abdominale et des taux de cholestérol et/ou de triglycérides anormaux. Le risque de développer un syndrome métabolique est plus élevé chez les patients physiquement inactifs ou fumeurs.
L’objectif de ces recherches était de d’identifier de nouveaux facteurs produits par les cellules du tissu adipeux ayant un impact sur la maladie cardiométabolique. Les chercheurs ont donc tenté d’identifier les facteurs de maintien de la structure du tissu adipeux, appelée matrice extracellulaire, qui devient dysfonctionnelle dans l'obésité. Les chercheurs ont analysé l’expression des gènes chez 54 patients obèses et 18 patients maigres subissant une intervention chirurgicale et mené les mêmes recherches sur des lignées de cellules humaines et des souris modèles de comorbidités de l'obésité. L'étude révèle ainsi cette protéine de la matrice extracellulaire appelée clusterine, surproduite par les cellules adipeuses chez les patients obèses, et constate qu’elle est fortement liée à la résistance à l'insuline, à un risque accru de maladie cardiovasculaire, de pression artérielle élevée, à des taux de cholestérol nocifs et à une stéatose hépatique. Bref, à un risque de décès accru.
Le rôle clé de la protéine clusterine dans le développement du syndrome cardiométabolique est ainsi établi. Une première implication est que la clusterine illustre un mécanisme commun aux différents composants du syndrome cardiométabolique. La clusterine pourrait être un biomarqueur de la maladie. La seconde est que la protéine pourrait bien être une cible en puissance permettant la mise au point de nouveaux traitements pour cette association mortelle de diabète, d’hypertension artérielle et d’obésité. Enfin, la clusterine étant un composant clé de la matrice extracellulaire, ces données ouvrent une nouvelle perspective, celle de comprendre son rôle dans la diaphonie inter-cellulaire de microenvironnements tissulaires de multiples maladies, dont bien évidemment le diabète, mais aussi le cancer et la neurodégénérescence.
D’ailleurs, la clusterine était déjà documentée pour son implication dans les maladies neurodégénératives telles que la maladie d'Alzheimer, remarquent les chercheurs.
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