TABAGISME et PARODONTITE : L’arrêt du tabac s’impose avant tout traitement
Les gros fumeurs atteints de parodontite sévère ne bénéficieront pas du traitement standard, alertent ces experts chirurgiens-dentistes de l’Université d'Aarhus. Leur étude, publiée dans le Journal of Dental Research, illustre la nécessité de repenser les pratiques dans le traitement de la parodontite, dont la prévalence est en forte augmentation. Les auteurs appellent ainsi à privilégier les interventions de sevrage tabagique chez ces gros fumeurs souffrant de parodontite sévère, faute de résultats et sous peine d’aggravation.
On estime qu'environ 40 % de la population des pays riches est touchée par la parodontite, cependant il existe de grandes variations dans la sévérité et l'évolution de la maladie selon les patients. Le tabagisme fait partie des facteurs de risque majeurs et joue un rôle clé dans cette évolution. Caractérisée par la dégradation du tissu de soutien des dents et, dans les cas plus graves, par la perte des dents, la parodontite peut nuire considérablement à la qualité de vie et à l’estime de soi.
L’étude a regardé les conséquences de différents niveaux de tabagisme sur les résultats cliniques du traitement de cas plus ou moins avancés de parodontite. L'analyse révèle que :
-
les gros fumeurs avec les formes d'inflammation les plus sévères ne retirent aucun bénéfice des traitements,
- les gros fumeurs présentant une parodontite modérée ne bénéficient « qu’à 50 % du traitement » par rapport aux fumeurs plus légers ;
- chez les gros fumeurs, une aggravation de la maladie peut survenir pendant une période de traitement actif.
- En dépit du traitement le plus complet et individualisé, la parodontite s’aggrave toujours au sein du groupe de fumeurs le plus durement touché.
Le traitement de la maladie est ou devrait être adapté à chaque patient, pouvant comprendre un détartrage, un nettoyage en profondeur des gencives et des dents affectées, une éducation du patient (ETP) sur les effets nocifs du tabagisme et, dans certains cas, une intervention chirurgicale.
Ici, l’un des auteurs principaux, Julie Pajaniaye, hygiéniste dentaire et chercheur insiste sur l’impact sévère du tabagisme sur le risque mais aussi sur l'effet du traitement de la parodontite. L’auteur appelle les décideurs en Santé publique de mieux intégrer ce risque de parodontite et de perte de dans les interventions en faveur du sevrage tabagique.
Enfin, ces conclusions sur une absence d’efficacité des traitements de la parodontite si le patient continue à fumer devraient aussi être prises en compte par les praticiens pour la planification du traitement.
" Un gros fumeur atteint de parodontite doit comprendre que l'arrêt du tabac est une étape cruciale pour un traitement efficace de ses gencives".
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