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TCA : Des marqueurs structurels et objectifs dans le cerveau

Actualité publiée il y a 2 heures 58 min 19 sec
Nature Mental Health
Des différences cérébrales peuvent être associées à des niveaux élevés de troubles du comportement alimentaire (TCA), en particulier chez les jeunes (Visuel Adobe Stock 343352671)

Des différences cérébrales peuvent être associées à des niveaux élevés de troubles du comportement alimentaire (TCA), en particulier chez les jeunes, suggère cette équipe de psychiatres et psychologues du King's College London. Ces conclusions issues d’une large analyse des données d’imagerie d’un échantillon de jeunes de 23 ans, publiées dans la revue Nature Mental Health, suggèrent non seulement une association, mais aussi une relation causale dans le développement de ces habitudes alimentaires.

 

En synthèse, plus de la moitié de ces 996 jeunes participants âgés de 23 ans participant à la cohorte IMAGEN, menée en Irlande, en France et en Allemagne présentaient des comportements alimentaires restrictifs, émotionnels ou incontrôlés, mais aussi des anomalies de structures cérébrales.

 

L'étude examine les liens entre la génétique, la structure cérébrale et les TCA chez cet échantillon de près de 1.000 jeunes et identifie une « maturation cérébrale » incomplète, induisant un moindre volume et une moindre épaisseur du cortex à l'adolescence. Cette anomalie est donc analysée comme un marqueur de TCA mais aussi un facteur de développement de TCA chez ces jeunes.

 

Les troubles du comportement alimentaire restrictifs tels que des régimes extrêmes ou des vomissements volontaires, ont pour objectif la limitation délibérée de l'apport alimentaire pour contrôler le poids et la silhouette. Ces comportements répondent à d’autres comportements alimentaires émotionnels ou incontrôlés, comme les crises de boulimie, qui se caractérisent par des épisodes de prise excessive de nourriture en réponse à des émotions négatives ou à des envies compulsives.

 

L’analyse des données de 996 participants adolescents, dont des données génétiques, les niveaux de bien-être, les comportements alimentaires, les données d’IRM aux âges de 14 et 23 ans a permis de répartir ces participants en 3 types de comportements alimentaires :

 

  • mangeurs sains (42 %),
  • mangeurs restrictifs (33 %)
  • mangeurs émotionnels ou incontrôlés (25 %).
  • Ces 3 groupes présentent des schémas de santé mentale et de comportement différents au fil du temps ;
  • les participants ayant des TCA que ce soit restrictifs ou émotionnels, présentent également des niveaux plus élevés de troubles d'intériorisation (dont l’anxiété ou la dépression) et d'extériorisation (dont l’hyperactivité (TDAH) ou d’autres troubles du comportement)) à l’âge de 14 ans, par rapport aux mangeurs sains ;
  • ces troubles de l'intériorisation s’aggravent de manière significative avec l'âge entre 14 et 23 ans chez les participants qui mangent mal ;
  • si les troubles de l'extériorisation diminuent avec l'âge dans les 3 groupes, leur gravité reste tout de même plus élevée chez les participants qui mangent de manière émotionnelle ou incontrôlée ;
  • les participants qui suivent un régime restrictif suivent ensuite des régimes plus nombreux pendant l'adolescence ;
  • les participants qui suivent un régime émotionnel/incontrôlé ont suivi des régimes de plus en plus fréquents des régimes entre 14 et 16 ans, des crises de boulimie entre 14 et 19 ans, par rapport à leurs homologues mangeant sainement ;
  • sans surprise, les TCA sont liés à l'obésité et à un risque génétique accru d'IMC élevé ;
  • l’analyse des données d'imagerie par résonance magnétique (IRM) à 14 et 23 ans révèle une maturation cérébrale retardée et inachevée chez les participants souffrant de troubles du comportement alimentaire ;
  • les TCA semblent fortement impliqués dans le développement d’autres problèmes de santé mentale à 14 ans et à 23 ans et ce lien vaut indépendamment de l'IMC ;
  • la maturation cérébrale réduite contribue à expliquer comment le risque génétique d’un IMC élevé mène à ces comportements alimentaires malsains à l’âge de 23 ans ;
  • en particulier, la maturation réduite du cervelet – une région du cerveau qui contrôle l’appétit – permet principalement d’expliquer le lien entre le risque génétique d’un IMC élevé et les comportements alimentaires restrictifs à 23 ans.

 

Si la recherche met en évidence comment la maturation cérébrale, la génétique et les problèmes de santé mentale interagissent pour contribuer au développement des TCA, elle apporte aussi

des marqueurs cérébraux objectifs de ces troubles de l’alimentation.

De manière plus immédiate, ces résultats engagent à une sensibilisation plus efficace et une meilleure éducation, précoces, visant à lutter contre les habitudes alimentaires malsaines.


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