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TÉLÉMEDECINE : Améliorer l'accès sans sacrifier la continuité et la coordination

Actualité publiée il y a 5 années 7 mois 4 semaines
JAMIA
La télémédecine permet d’élargir l’accès aux services, mais risque de fragmenter les soins et de réduire la coordination et le partage des données patients.

Cette étude de l’Université de Houston qui examine l’intérêt et l’efficacité de la télésanté, télémédecine et téléconsultation, dans les soins primaires, du point de vue des patients. L’étude, présentée dans le Journal of the American Medical Informatics Association (JAMIA) montre que les utilisateurs actuels de télésanté souhaitent trouver un meilleur accès aux services de santé mais bénéficient finalement d’une moindre continuité de soins, en soins primaires. Ainsi, la télémédecine permet d’élargir l’accès aux services, mais risque de fragmenter les soins et de réduire la coordination et le partage des données patients. Un risque qu’il est encore temps de prévenir en développant une meilleure communication entre les plateformes de télésanté qui ont leurs propres systèmes de dossiers patients, et le système de santé au sens large.

 

Dans notre société numérique en évolution rapide, les visites virtuelles chez le médecin sont en augmentation et offrent aux patients un moyen plus pratique de recevoir des soins médicaux de n'importe où. Lorsqu’on est dans l’impossibilité de quitter son travail ou de faire garder ses enfants, les consultations par vidéo en ligne apportent un nouveau mode d’accès aux soins de santé. Ainsi, la télémédecine supprime les obstacles historiques à l’accès aux soins, tels que les contraintes géographiques, de transport ou de temps. Enfin, il est clair que pouvoir recevoir rapidement les soins primaires dont on a besoin améliore les résultats de santé.

 

Cette enquête en ligne, menée auprès de 32.831 patients invités, ayant accès aux services de télémédecine, dont 3.329 (9,8%) ont répondu et 766 répondaient aux critères d'éligibilité et consultaient pour l'un des 20 diagnostics les plus fréquemment rencontrés au cours de ces téléconsultations, montre que :

  • 390 étaient des utilisateurs déjà enregistrés sur le service (registered users -RUs);
  • 117 étaient des non-utilisateurs déjà enregistrés sur le service (non-registered users -RNUs)
  • 259 étaient des non-utilisateurs non enregistrés (NRNUs).
  • les RUs sont les moins susceptibles d'avoir une source habituelle de soins primaires (65,6% vs 78,6% pour les RNUs et 80,0% pour les NRNUs) ;
  • près de la moitié des RUs n’avaient pas pu obtenir de rendez-vous avec leur médecin ( 34,8% ont indiqué que leur cabinet médical était fermé) ;
  • les RUs sont plus susceptibles d’avoir un emploi, d’avoir suivi des études supérieures et de vivre dans des zones urbaines !
  • 90% des RUs avaient choisi la téléconsultation pour sa commodité et le gain de temps, estimé à plusieurs.

 

 

Accès plutôt que continuité ? On retiendra que contrairement aux non-utilisateurs, les utilisateurs de télésanté sont moins susceptibles d'avoir une source de soins habituelle, comme un médecin référent, ce qui suggère que ces patients ont une préférence pour l’accès sur la continuité. « Les patients sont de plus en plus motivés par la commodité et le gain de temps et c’est au système de santé et aux services de soins primaires de s'adapter », relèvent les auteurs.  

 

De nouveaux défis : si la télémédecine permet d’élargir ainsi l’accès aux soins aux patients pressés ou sans médecin référent, et le manque de continuité des soins ou de communication coordonnée, qui peut entraîner des doublons, des conseils contradictoires, des soins inefficaces voire des erreurs médicales, doit être prévenu. Aujourd’hui, expliquent les chercheurs, les plates-formes de télémédecine ont leurs propres systèmes de dossiers de santé électroniques qui peuvent ou non communiquer avec le système de soins de santé au sens large. Cela suggère 2 systèmes fonctionnant en parallèle…

 

Pour améliorer l'accès sans sacrifier la continuité et la coordination, la télésanté devra donc partager ses informations avec les soins primaires, et inversement.


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