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TRAMADOL : Un risque accru d’hypoglycémie

Actualité publiée il y a 5 années 2 mois 5 jours
Scientific Reports
Le tramadol, un opioïde largement utilisé pour traiter la douleur modérée à sévère est associé à un risque accru de glycémie très faible, voire d’hypoglycémie

Le tramadol, un opioïde largement utilisé pour traiter la douleur modérée à sévère est associé à un risque accru de glycémie très faible, voire d’hypoglycémie, confirme cette équipe de l’Université de Californie - San Diego. Des données présentées dans les Scientific Reports qui exonèrent les autres opioïdes largement prescrits, et certains médicaments « similaires » non opioïdes.

 

Depuis son approbation en 1995, le tramadol est devenu un médicament largement prescrit pour traiter l'arthrose et d'autres indications douloureuses, en partie parce qu'il présente un risque moindre d'effets secondaires et un de dépendance plus faible que d’autres opioïdes. Il fait partie des opioïdes et des médicaments parmi les plus fréquemment prescrits au pays. Cette fréquence de prescription a induit une hausse d’incidence des cas d'effets indésirables et donc une attention plus importante sur ces effets. Les chercheurs de San Diego montrent ici que les patients sous tramadol présentent un risque accru de développer une hypoglycémie ou une glycémie anormalement basse.

Un risque d’hypoglycémie 10 fois plus élevé qu’avec les autres opioïdes

Les effets indésirables déjà documentés -et qui sont des effets indésirables courants des opioïdes- du tramadol comprennent les vertiges, les nausées, les maux de tête et la constipation. Des événements indésirables plus sévères mais plus rares ont également été constatés, dont le syndrome sérotoninergique, caractérisé par un excès de sérotonine dans le système nerveux central, ainsi qu’un risque accru de convulsions.

 

Un lien « relativement » nouveau avec l'hypoglycémie car suggéré par des études de cas et des tests chez l’animal est confirmé par cette nouvelle étude. L’auteur principal Ruben Abagyan, professeur de pharmacie et son équipe ont analysé plus de 12 millions de rapports provenant des bases de données des déclarations des effets indésirables de l’Agence américaine FDA, déposées entre janvier 2004 et mars 2019 : « Nous souhaitions avoir une analyse objective des effets indésirables du médicament et avons abouti à un risque accru non répertorié et inattendu d’hypoglycémie sévère ».

 

L'hypoglycémie, souvent liée au traitement du diabète, peut également survenir chez les personnes non diabétiques. Une hypoglycémie non traitée peut entraîner des complications graves, telles qu'un dysfonctionnement neurocognitif, une perte de vision, un risque accru de chutes et une perte de qualité de vie.

 

Les autres opioïdes largement prescrits, et des médicaments similaires non opioïdes, tels que les inhibiteurs de la recapture de la sérotonine-noradrénaline ou les antagonistes des récepteurs NMDA ne semblent pas entraîner les mêmes risques d’hypoglycémie ou de glycémie anormalement basse. Seul le tramadol présente un risque significatif de développer une hypoglycémie. Ce risque d'hypoglycémie associé apparaît 10 fois plus élevé qu’avec pratiquement tous les autres opioïdes. La méthadone, un opioïde couramment utilisé pour aider les personnes à réduire leur dépendance à l'héroïne ou à d'autres opiacés, est le seul autre médicament à induire un effet comparable.

 

En conclusion, l’étude souligne une association entre le tramadol et l'hypoglycémie, une association qui devra être confirmée par un vaste essai clinique contrôlé randomisé, afin d’établir définitivement le lien de causalité.

 

Cependant, les auteurs souhaitent avertir d’ores et déjà les médecins de ce risque accru d’hypoglycémie (et / ou de niveaux élevés d’insuline), en particulier si le patient est prédisposé au diabète.


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