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Transplantation du MICROBIOTE FÉCAL : Des opportunités, oui mais ?

Actualité publiée il y a 4 années 9 mois 6 heures
Cell Host & Microbe
La greffe de microbiote fécal est aujourd’hui bien reconnue pour son efficacité à lutter contre certaines infections intestinales dont l’infection résistante à C. difficile.

La greffe de microbiote fécal est aujourd’hui bien reconnue pour son efficacité à lutter contre certaines infections intestinales dont l’infection résistante à C. difficile. Cependant la thérapie n’est pas très largement pratiquée et de nombreux patients restent réticents. Ensuite, la transplantation de microbiote fécal (TMF) comporte certains risques tels que les infections du sang et la transmission de bactéries résistantes aux médicaments. Enfin, de la composition du « produit », à la sélection des donneurs, aux pratiques de fabrication puis de délivrance, la thérapie reste très peu documentée dans la littérature et cela pour la plupart des maladies associées au microbiome. Ces 2 documents, présentés dans la revue Cell Host & Microbe, soulignent le potentiel de la thérapie mais appellent à mieux documenter ses bonnes pratiques et ses preuves dans le traitement des différentes maladies intestinales.

 

"Des essais cliniques sont indispensables pour y clair"

 

Une preuve de concept sur le papier : les nombreux microbes qui vivent dans l’intestin se retrouvent également dans les selles et la greffe de microbiote fécal apparaît comme un moyen possible de traiter une dysbiose, de rétablir un équilibre dans les communautés bactériennes du microbiote et d’apporter de bonnes bactéries. La TMF pourrait ainsi avec de grands bénéfices probables être envisagée dans le traitement de la colite ulcéreuse et de la maladie de Crohn.

 

Peu d’études sur son utilisation au-delà de l’infection à C. difficile : aux Etats-Unis, si l’agence FDA autorise le recours à la TMF pour traiter les infections à Clostridioides difficile ne répondant pas aux thérapies standard, à condition que le médecin traitant obtienne le consentement éclairé du patient, les chercheurs qui souhaitent tester la thérapie pour d'autres maladies ou affections doivent soumettre une demande d’autorisation. Des demandes complexes étant donné les différentes préparations possibles, des selles autologues à celles de banques de selles ou même sous forme de « poop pills ».

 

Peu de données sur la composition optimale du produit : au-delà des méthodes de collecte et de préparation du « matériel », on connait encore mal les caractéristiques optimales du produit : on ignore quelle est la meilleure composition bactérienne pour un résultat spécifique. La FDA travaille à fournir ces données, en particulier pour « le dépistage » de « super-donneurs » et les contrôles qualité de fabrication.  Les auteurs apportent donc ici un aperçu de la réglementation de la FDA sur le microbiote fécal pour la transplantation. Ils apportent également des précisions qui contribuent à la sécurité des patients et à la viabilité des bactéries dans le matériel transplanté. Ces précisions comprennent notamment

  • une liste de référence d'agents pathogènes permettant d'exclure les donneurs présentant un risque élevé de « contamination » ;
  • des consignes sur les processus de fabrication et les contrôles, tels que l'utilisation de chambres anaérobies pendant la préparation du produit afin de préserver les « bonnes » bactéries-qui peuvent être très sensibles à l'oxygène : étant donné le manque de connaissances sur la composition bactérienne optimale pour traiter une maladie particulière, la perte de ces organismes anaérobies pourrait avoir un impact négatif sur l'efficacité de la TMF.

 

Des essais cliniques contrôlés vs placebo pour le traitement de maladies intestinales spécifiques restent donc nécessaires pour démontrer l'innocuité et l'efficacité de la greffe et faire progresser la composition des matériels greffés. Ces essais cliniques sont indispensables pour y clair, concluent les chercheurs. Et si selon ces experts, les agences sanitaires comme la FDA se sont engagées et collaborent à ces essais,

il reste un long chemin à parcourir avant de pouvoir véritablement exploiter la transplantation fécale de manière ciblée et en toute sécurité.  


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