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TRICHIASIS TRACHOMATEUX et cécité : L’efficacité de 2 chirurgies des paupières

Actualité publiée il y a 1 jour 17 heures 20 min
PLoS NTD
L'étude soutient les techniques chirurgicales actuelles pour la prise en charge du trichiasis (Visuel Adobe Stock 708374997)

2 interventions chirurgicales « courantes » se révèlent ici tout aussi efficaces pour traiter une forme de cécité liée à une anomalie de la paupière, le trichiasis trachomateux, une affection dans laquelle les cils tournés vers l'intérieur grattent le devant de l'œil et qui peut finalement menée à la cécité. L’étude soutenue par le National Eye Institute (NEI/NIH) et publiée dans la revue PLoS Neglected Tropical Diseases (NTD) soutient les techniques chirurgicales actuelles pour la prise en charge du trichiasis.

 

Sur une paupière « normale », les cils sont tournés vers l'extérieur, loin de la cornée. Les paupières affectées par le trichiasis ont des cils tournés vers l’intérieur et qui touchent l'œil. La chirurgie des paupières affectées par le trichiasis fait pivoter les cils loin de la cornée, les ramenant à leur position anatomique normale.

 

Le trichiasis trachomateux touche environ 1,7 million de personnes dans le monde, principalement dans les zones pauvres et rurales d'Afrique. Cette maladie survient après des infections oculaires répétées ou chroniques causées par la bactérie Chlamydia trachomatis, qui se transmet par contact interhumain. Le trachome est très courant dans ces régions et les infections répétées peuvent entraîner des cicatrices et une malformation de la paupière.

 

L’auteur principal, le Dr Emily Gower, de l'Université de Caroline du Nord à Chapel Hill rappelle que « certaines études ont signalé des taux de trichiasis postopératoire de 30 % ou plus chez les patients atteints de trichiasis trachomateux après une intervention chirurgicale, et les interventions répétées sont difficiles ».  Ainsi, en contradiction avec des recherches de plus petite envergure, qui suggéraient que l'un des types de chirurgie couramment utilisés avait des résultats moins favorables, cette nouvelle étude rassure sur l’efficacité des 2 techniques chirurgicales utilisées peut traiter la maladie.

 

Cet essai clinique a cherché à déterminer s’il était possible de réduire encore ce risque de trichiasis postopératoire en modifiant la procédure chirurgicale. Le traitement standard du trichiasis est la chirurgie pour corriger la rotation interne de la paupière. Cette chirurgie est réalisée de 2 manières :

 

  • la rotation lamellaire postérieure du tarse (PLTR), jugée plus efficace par quelques études, a été adoptée par certains programmes de formation de chirurgiens, en Afrique ;
  • la rotation bilamellaire du tarse (BLTR), qui peut impliquer l'incision chirurgicale à plusieurs distances du bord de la paupière (3 ou 5 millimètres au-dessus du bord de la paupière) semble pouvoir limiter le nombre de récidives, mais cet avantage reste à démontrer.

 

L'étude actuelle, menée dans le sud de l'Éthiopie, a directement comparé ces 3 approches chirurgicales et évalué le risque de trichiasis postopératoire avec chacune des approches, chez 4.914 patients atteints de trichiasis dans 1 ou 2 yeux, soit pour un total de 6.940 yeux malades. Les participants ont été répartis pour être traité par l’une des 3 procédures. L’analyse révèle que :

 

  • au total, environ 17 % des paupières présentaient un trichiasis postopératoire ;
  • aucune différence de risque de trichiasis postopératoire entre les 2 méthodes avec une hauteur d’incision de 3 mm n’est observée ;
  • la distance d’incision de 5 mm est associée à un risque significativement accru de trichiasis postopératoire.

 

Dans l’ensemble, ces résultats indiquent que les chirurgies actuelles, en respectant une distance d’incision de 3 mm constituent des options efficaces pour le traitement du trichiasis.

 


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