TROUBLES du COMPORTEMENT ALIMENTAIRE : Très courants chez les femmes d'âge moyen
Ce sont des troubles qualifiés ici de communs chez la Femme d’âge moyen par cette équipe de l'University College London (UCL). Ainsi, cette enquête internationale, présentée dans la revue BMC Medicine, révèle que les TCA ne sont pas réservés aux « jeunes » mais concernent environ 4% des femmes âgées de 40 à 60 ans. 15% des femmes seraient concernées à un moment ou un autre de leur vie. Enfin, la prévalence de ces troubles de l'alimentation peuvent s'améliorent avec les traitements, mais cela peut prendre du temps…
Les troubles du comportement alimentaire (TCA) comprennent toute une gamme de comportements anormaux autour de la nourriture, qui vont de l'anorexie, la boulimie à un trouble plus commun caractérisé par une détresse importante en raison d'une relation psychologique malsaine avec la nourriture. Ici, les chercheurs de l'University College de Londres, de la Harvard Medical School et du Karolinska Institutet (Stockholm) ont pris en compte les facteurs de risque liés à l'enfance, à la parentalité et à la personnalité dans l'analyse des données de 9.233 femmes, âgées en moyenne de 48 ans, participant à la cohorte ALSPAC (UK Avon Longitudinal Study of Parents and Children). Les chercheurs ont estimé l'association entre la prévalence des troubles alimentaires chez les femmes d'âge moyen et ces différents facteurs associés. Les TCA pris en compte comprenaient l'anorexie, la boulimie mais aussi les autres troubles plus légers du comportement alimentaire. Les facteurs pris en compte comprenaient une enfance malheureuse, le divorce ou la séparation des parents, le décès d'un proche, les abus sexuels, une mauvaise relation avec les parents, une grande sensibilité…
5 655 participantes ont été diagnostiquées avec trouble selon les critères du DSM-IV-TR (SCID-1).
Les données pour 1.043 femmes sur les facteurs prédicteurs de l'apparition de troubles alimentaires ont été examinées. Les facteurs de confusion possibles comme l'âge de la mère, l'origine ethnique …ont été pris en compte.
Si, traditionnellement, ces troubles sont associés à des femmes plus jeunes cependant l'analyse constate que 15% des femmes d'âge moyen ont connu un trouble de l'alimentation à un moment donné de leur vie, et 3,6% au cours des 12 derniers mois.
Tous les événements négatifs intervenus durant l'enfance, dont l'abus sexuel, le décès d'un proche ou encore le divorce des parents s'avèrent associés à l'apparition de ces troubles de l'alimentation.
L'anorexie mentale était le trouble le plus fréquent, avec une prévalence à vie de 3,6%, les autres troubles spécifiques de l'alimentation atteignent une prévalence à vie de 7,6%.
Plusieurs liens sont constatés entre les facteurs de risque et le début des troubles de l'alimentation : l'expérience d'un décès d'un proche à l'enfance est associée à un risque multiplié par 7 de développement de la boulimie avec comportement de se faire vomir,
la séparation ou le divorce des parents dans l'enfance, avec un risque multiplié par 2 de « boulimie nerveuse », multiplié par 2,5 d'anorexie mentale,
l'abus sexuel à l'enfance est associé à tous les troubles liés aux comportements d'hyperactivité soit anorexie mentale (OR : 3,81), boulimie nerveuse (OR : 4,70) et troubles boulimiques (OR : 3,42).
L'abus sexuel de la part d'un proche est associé à l'anorexie, la nervosité, la boulimie et le trouble boulimique.
Le mal-être à l'enfance (ou une enfance malheureuse) est associé à un risque accru d'anorexie mentale (OR : 2,52), de boulimie nerveuse (OR : 4,58), de troubles boulimiques (OR : 3,66) et avec vomissements (OR : 2,65).
Ainsi, si certains facteurs de risque sont plus ou moins fortement associés à certains types de TCA, dans l'ensemble, tous les événements négatifs intervenus à l'enfance s'avèrent positivement associés aux troubles de l'alimentation, et plus ces événements sont nombreux ou sévères, plus le risque est élevé.
Les chercheurs souhaitent que cette étude mette en évidence le poids de l'histoire de l'enfance dans la détection et le diagnostic des troubles alimentaires, et tout particulièrement chez les femmes d'âge moyen ou ce diagnostic pourrait être amélioré. Même si l'étude montre une association et non une relation de cause à effet.
January 17 2017 DOI: 10.1186/s12916-016-0766-4 Lifetime and 12-month prevalence of eating disorders amongst women in mid-life: a population-based study of diagnoses and risk factors
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