Un mauvais SOMMEIL c’est des années de santé cardiovasculaire en moins
Plusieurs études ont déjà associé les troubles du sommeil, dont le syndrome d’apnée obstructive du sommeil (SAOS) à une mauvaise santé cardiovasculaire. Cette équipe de l’Université de Sydney, en collaboration avec l'Université du Danemark du Sud, quantifie pour la première fois l'impact des nuits blanches et de la somnolence diurne, entre autres troubles du sommeil et de la vigilance, sur la durée de vie avec risque cardiovasculaire élevé et risque de décès. Ces nouvelles données, publiées dans la revue BMC Medicine, rappellent que « le sommeil est une fonction biologique vitale », trop sous-estimée et sensibilisent à l’importance de bonnes habitudes de sommeil au même titre que les autres facteurs plus médiatisés d’un mode de vie sain, comme l’alimentation ou l’exercice.
Le syndrome d’apnée obstructive du sommeil (SAOS) a été établi comme un facteur de risque d’arythmie et de fibrillation auriculaire, les épisodes de respiration anormalement lente ou superficielle (hypopnée) pouvant provoquer un stress cardiopulmonaire, induire une inflammation et contribuer à la maladie cardiovasculaire. D’autres caractéristiques d’un mauvais sommeil dont une durée insuffisante ou la privation, une efficacité réduite ou un sommeil peu réparateur, une structure anormale des différentes phases de sommeil, ont également déjà été documentées comme associées à la maladie cardiovasculaire.
L’étude précise la durée de vie avec risque cardiovasculaire élevé en raison de troubles du sommeil.
Un mauvais sommeil peut entraîner de 2 à 7 ans de risque accru de maladie cardiaque
et même accroître le risque de décès prématuré.
L'étude a analysé les données de plus de 300.000 adultes d'âge moyen de la UK Biobank et utilisé un score de sommeil composite comprenant la durée du sommeil autodéclarée, les plaintes d'insomnie, le ronflement, la somnolence diurne et les horaires du sommeil. Ce score a permis de qualifier le sommeil des participants en « médiocre », « intermédiaire » et « de bonne qualité ». Les données de santé cardiovasculaires ont été prises en compte. L’analyse constate que différentes perturbations du sommeil sont associées à différentes durées de santé cardiovasculaire compromise, plus tard dans la vie, par rapport aux participants qui ont une bonne qualité de sommeil :
- les hommes atteints de troubles respiratoires cliniques liés au sommeil, dont SAOS, perdent ainsi près de 7 années de vie sans maladie cardiovasculaire ;
- les femmes atteintes de ces mêmes troubles, perdent également 7 années de vie en bonne santé ;
- même un mauvais sommeil général, tel qu'un sommeil insuffisant, des épisodes d’insomnie, les ronflements, le fait de se coucher tard et la somnolence diurne sont associés à une perte d'environ 2 années de bonne santé cardiaque chez les hommes et les femmes.
Ainsi, cette large étude confirme, qu’au fil du temps, un mauvais sommeil chronique peut compromettre considérablement la santé cardiovasculaire des personnes d'âge moyen et avancé, résume l’auteur principal, Emmanuel Stamatakis, professeur à l’Université de Sydney :
« Cela signifie que le ronflement et la difficulté à s'endormir ou à rester endormi peuvent être des signes avant-coureurs de problèmes de santé à venir. L'apnée du sommeil est déjà bien connue pour augmenter le risque de maladies cardiovasculaires et d'autres maladies chroniques, mais ces résultats constituent un signal d'alarme plus largement sur les troubles du sommeil comme facteur de risque majeur de maladie cardiaque ».
Le sommeil est une fonction biologique vitale pourtant jusqu'à présent trop sous-estimée par les politiques de santé publique, les médecins et le public.
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