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URGENCES : La douleur moins bien prise en charge pour les femmes ?

Actualité publiée il y a 1 jour 1 heure 16 min
PNAS
L'étude souligne, à l’évidence, l'urgence d'une sensibilisation et autres interventions auprès des professionnels de santé afin de contrer ce biais (Visuel Adobe Stock 297253836)

Cette étude menée par une équipe d’urgentistes de l'Université hébraïque de Jérusalem révèle une disparité dans la prise en charge de la douleur aux Urgences, chez les femmes, et chez les hommes. Cette « discrimination » à l'égard des femmes dans la gestion de la douleur se traduit notamment par une moindre prescription d'analgésiques, à niveaux de douleur et plaintes similaires, aux patientes vs vs leurs homologues masculins. L'analyse, présentée dans les Actes de l’Académie des Sciences américaine (PNAS) souligne, à l’évidence, l'urgence d'une sensibilisation et autres interventions auprès des professionnels de santé afin de contrer ce biais.

 

Car cette inégalité dans la gestion de la douleur persiste quels que soient l’âge, le niveau de douleur ou encore le sexe du médecin, ce qui suggère un phénomène « systémique ». Par ailleurs, les niveaux mêmes de douleur des patientes sont moins fréquemment consignés dans les dossiers et les patientes passent plus de temps aux urgences que leurs homologues masculins.

Un biais préoccupant dans les décisions de gestion de la douleur aux urgences

L'étude a analysé plus de 21.000 dossiers patients, aux États-Unis et en Israël, et conclut à :

 

  • des prescriptions d'analgésiques moins fréquentes pour les femmes ;

  • même après prise en compte du niveau de douleur signalé et d'autres variables telles que l'âge, les antécédents médicaux et le type de plainte ;
  • et pour tout type de médicament analgésique, opioïdes et non opioïdes ;
  • et que le médecin urgentiste soit un homme ou une femme ;
  • les patientes restent 30 minutes supplémentaires aux urgences et leur score de douleur est 10 % moins susceptible d’être enregistré dans le dossier à l’arrivée ; ce délai supplémentaire suggère, écrivent les auteurs, que les patientes femmes « sont potentiellement moins prises au sérieux lorsqu’elles signalent des douleurs ou des symptômes » ;
  • une analyse complémentaire, menée auprès de 109 infirmières confirme que les soignants ont tendance à juger la douleur moins intense si le patient est une femme vs un homme.

 

Les auteurs notent que ce sous-traitement de la douleur a des conséquences immédiates sur le système de santé. Ces nouvelles données suggèrent un biais subconscient dans la façon dont les professionnels de santé perçoivent et évaluent la douleur en fonction du sexe du patient, résume l’un des auteurs principaux, le Dr Choshen-Hillel : « Cette gestion insuffisante de la douleur des patientes peut avoir de graves conséquences sur les résultats de santé des femmes, notamment des temps de récupération plus longs, des complications ou le développement de douleurs chroniques ».

 

Une sensibilisation et des interventions politiques urgentes permettant de garantir une égalité de traitement, quel que soit le sexe, s’imposent.


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