URGENCES PÉDIATRIQUES : 1 sur 10 concerne la santé mentale ou neurologique
Cette étude, menée dans un système de santé de Chicago, révèle que plus d’une urgence pédiatrique sur 10 (ici un transport d’ambulance vers les Urgences) est une urgence en santé mentale. L’équipe d’urgentistes de l’Hôpital pour enfants Ann & Robert H. Lurie de Chicago apporte ainsi un nouveau regard sur l’ampleur de la crise de santé mentale des jeunes aux États-Unis, et ailleurs dans le monde, et dénonce l'absence de protocole standard adapté.
D’autant qu’il s’agit de problèmes « aigus » puisque les cas considérés dans l’analyse, ont fait l’objet d’un transport par ambulance, explique l'auteur principal, le Dr Jennifer Hoffmann, médecin urgentiste à l'hôpital pour enfants Ann & Robert H. Lurie, et professeur adjoint de pédiatrie à l'Université Northwestern. L’auteur rappelle, qu’en dépit de la fréquence croissante de ces urgences, « il n’existe aucune directive nationale permettant aux personnels des Urgences de prendre en charge ces patients de manière adaptée ». Ainsi, l’équipe constate des variations considérables dans la prescription de sédatifs ou la mise en œuvre de contentions selon les différents établissements concernés.
L’urgence de protocoles pédiatriques validés et standardisés
Seuls quelques états/pays disposent de ces ressources. L’analyse révèle pourtant :
- qu’en 2019-2020, plus d’1 enfant sur 10 amenés en ambulance à l’hôpital l’est pour une urgence de santé comportementale ;
- parmi ces urgences de santé comportementale, 85 % concernent des jeunes de 12 à 17 ans ;
- la probabilité de recours à des moyens de contention est accrue, chez les patients âgés de 6 à 11 ans ;
- ce recours est encore plus accru, soit multiplié par 3, chez les enfants ayant des handicaps développementaux, de communication et physiques.
Sur la prescription de sédatifs : les auteurs précisent que les médecins ne « sont pas à l’aise » avec le dosage de médicaments sédatifs en fonction du poids.
Sur le recours à la contention : la plupart des systèmes de santé ne disposant pas de protocoles sédatifs spécifiques aux enfants, ils privilégient le recours aux contraintes physiques (contention) pour les jeunes enfants.
L’un des auteurs principaux, Julia Wnorowska, étudiante et chercheur à l'Université Northwestern souligne « l’absence critique de protocoles nécessaires pour la prise en charge appropriée les enfants atteints de troubles du spectre autistique (TSA) et d'autres troubles neurodéveloppementaux ». Des interventions spécifiques pourraient être développées pour prévenir et réduire l'agitation chez ce groupe d’enfants, telles qu’une prise d’information, dès l’arrivée de l’enfant à l’hôpital, sur les déclencheurs possibles de crises et les techniques de désescalade propres au patient.
Il existe donc un énorme besoin de protocoles spécifiques à la pédiatrie, ciblés sur les principaux troubles neurodéveloppementaux et normalisés pour les différents systèmes de santé.
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