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USAGE de SUBSTANCES : Si c'était une tendance innée ?

Actualité publiée il y a 4 heures 13 min 52 sec
JAMA Network Open
Des différences de structure cérébrale sont résolument associées à une consommation précoce de substances chez les adolescents (Visuel Adobe Stock 226212054)

Des différences de structure cérébrale sont ici résolument associées à une consommation précoce de substances chez les adolescents, avec cette large étude menée par des chercheurs de différents instituts américains, dont la Washington University de St Louis, soutenue par le National Institute on Drug Abuse (NIDA/NIH). En d'autres termes, de nombreuses différences semblent pré-exister avant tout usage de substances, ce qui suggère aussi un rôle possible de la structure cérébrale dans le risque de consommation de substances.

 

L’étude est menée auprès de près de 10.000 adolescents participant à la cohorte ABCD (Adolescent Brain Cognitive Development Study), la plus grande étude longitudinale sur le développement et la santé du cerveau des enfants et des adolescents aux États-Unis. L’équipe a analysé les données d’IRM de 9.804 participants, alors âgés de 9 à 11 ans (à l’inclusion) – et a suivi les participants pendant 3 ans pour déterminer si certains aspects de la structure cérébrale capturés dans les IRM de départ étaient associés à une initiation précoce à la consommation de substances. Ont également été prises en compte la consommation d’alcool, de nicotine et/ou de cannabis, les substances les plus courantes consommées au début de l’adolescence, ainsi que la consommation d’autres substances illicites. Les chercheurs ont évalué les différences globales et régionales dans la structure cérébrale, en examinant des mesures telles que le volume, l’épaisseur, la profondeur des plis cérébraux et la surface, principalement dans le cortex cérébral. L’analyse identifie :

 

  • des différences significatives et spécifiques dans les structures cérébrales des participants ayant consommé des substances avant l'âge de 15 ans : précisément, 5 différences structurelles cérébrales au niveau global entre ceux qui ont déclaré avoir commencé à consommer des substances avant l’âge de 15 ans et ceux qui ne l’ont pas fait dont un volume cérébral total et sous-cortical plus important chez ceux ayant déjà consommé des substances. 39 autres différences structurelles cérébrales ont été trouvées. Certaines différences structurelles cérébrales semblaient également spécifiques au type de substance consommée ;
  • des différences structurelles cérébrales semblent préexister également dans l'enfance avant toute consommation de substances ;
  • ces différences cérébrales préexistantes suggèrent leur influence sur le risque d'initiation à la consommation de substances plus tard dans la vie, 

  • en combinaison avec des facteurs génétiques, environnementaux et autres facteurs neurologiques ;
  • certaines des régions cérébrales où des différences ont été identifiées, s’avèrent liées à la recherche de sensations et à l’impulsivité.

Une propension innée à la dépendance ?

Ces travaux apportent pour ma première fois les preuves de l’influence de la structure cérébrale d'un individu, de sa génétique unique, de ses expositions environnementales et des interactions entre tous ces facteurs sur le niveau de risque et de résilience à la consommation de substances et à la dépendance.

 

Enfin, une autre analyse récente des données de l’étude ABCD menée par l’Université du Michigan démontre cette interaction, montrant que les schémas de connectivité cérébrale fonctionnelle au début de l’adolescence pourraient prédire l’initiation à la consommation de substances chez les jeunes, ces trajectoires étant probablement influencées par l’exposition… à la pollution.

 

D’autres recherches seront essentielles pour préciser comment ces différences initiales de structure cérébrale peuvent influer sur la consommation de substances ou le développement de la dépendance.

 


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