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VACCIN antiGRIPPE : La génétique plus forte que l’immunité ?

Actualité publiée il y a 9 min 56 sec
Science
Ce n’est pas la première recherche à tendre vers le développement d’une nouvelle plateforme vaccinale innovante contre la grippe, qui permettrait de surmonter l’obstacle d’un virus en constante évolution, mais pas seulement (Visuel Adobe Stock 563005561)

Ce n’est pas la première recherche à tendre vers le développement d’une nouvelle plateforme vaccinale innovante contre la grippe, qui permettrait de surmonter l’obstacle d’un virus en constante évolution, mais pas seulement. Car cette équipe d’immunologues de l’Université de Stanford, révèle aussi le rôle de la génétique de l'hôte dans la réponse au vaccin et ouvre une nouvelle voie d'amélioration du vaccin. Des travaux présentés dans la revue Science, qui prennent donc en compte et les expositions antérieures vaccinales et naturelles au virus, et la génétique de l'hôte pour renforcer l'efficacité du vaccin contre la grippe.

 

La grippe fait chaque année des centaines de milliers de morts et provoque des millions d'hospitalisations dans le monde, elle reste, en dépit des vaccins, un fardeau sanitaire mondial. Les infections humaines sont en grande partie causées par des sous-types spécifiques de virus grippaux A (H1N1 et H3N2) et B (lignées Victoria et Yamagata), chacun comprenant plusieurs souches. Cependant, de nombreuses personnes vaccinées développent une meilleure réponse à une souche du cocktail, et restent plus vulnérables aux autres. Ce phénomène connu sous le nom de

« péché originel antigénique »

s’explique par le fait que la mémoire du système immunitaire de sa première exposition à la grippe peut fausser les réponses aux futurs vaccins, limitant ainsi leur efficacité.

Mais pouvoir expliquer ces réponses variables, d’une personne à l’autre, ne passe peut-être pas seulement par la mémoire du système immunitaire :  

la génétique de l'hôte devrait aussi être prise en compte

 

L’étude conclut en effet que la génétique de l'hôte est le facteur plus important de ces différences individuelles dans la réponse au vaccin contre la grippe : ces travaux révèlent que les variations génétiques dans le système des antigènes leucocytaires humains (HLA) qui code certains de nos anticorps, façonnent la manière dont chacun traite les antigènes vaccinaux ; ce qui influence aussi la réponse vaccinale :

 

  • l’analyse des réponses des anticorps chez des jumeaux monozygotes, des nourrissons vaccinés et des souris modèles révèle ainsi que le biais de réponse est principalement dû à la génétique de l'hôte, les expositions antérieures naturelles ou vaccinales, ne jouant qu’un rôle secondaire.

 

Les scientifiques développent alors une méthode pour coupler des antigènes de différentes souches virales via un échafaudage, ce qui améliore l'activation des cellules T CD4+ et élargit ainsi la réponse des anticorps.

 

Avec, pour résultat ou réalisation, une nouvelle plateforme vaccinale qui, en « gommant » ces différences génétiques de l’hôte, permet d’améliorer la protection contre divers sous-types de grippe : testée sur des animaux modèles d’infection avec différentes souches, ainsi que sur des organoïdes humains,

 

la nouvelle plateforme apporte sa première preuve de concept et d’efficacité.