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VACCIN COVID-19 : Injecté, inhalé ou nasal ?

Actualité publiée il y a 2 années 5 mois 2 semaines
Frontiers in Immunology
Si les sprays nasaux atteignent principalement le nez et la gorge, les aérosols inhalés contournent le passage nasal et libèrent des gouttelettes de vaccin profondément dans les voies respiratoires (Visuel McMaster University)

Ces scientifiques de l’Université McMaster démontrent, pour la première fois, la supériorité des vaccins inhalés sur les sprays nasaux, en termes d’efficacité et d’immunité à long terme. Ces travaux menés sur la souris et publiés dans la revue Frontiers in Immunology, montrent précisément que si les sprays nasaux atteignent principalement le nez et la gorge, les aérosols inhalés contournent le passage nasal et libèrent des gouttelettes de vaccin profondément dans les voies respiratoires, où ils peuvent induire une réponse immunitaire plus largement protectrice.

 

Plus de 6,3 millions de personnes sont décédées pendant la pandémie de COVID-19, et les infections respiratoires restent une cause importante de maladie et de décès dans le monde, nécessitant un effort mondial urgent pour développer des vaccins qui peuvent être administrés directement sur la muqueuse du voies respiratoires. On sait déjà que les vaccins contre la grippe par spray nasal sont très efficaces chez les enfants, mais beaucoup moins efficaces chez les adultes, laissant les vaccins antigrippaux injectables comme option de première intention pour les vaccinations contre la grippe saisonnière.

La réponse immunitaire est plus forte lorsque le vaccin est diffusé profondément dans les poumons

L’étude : l’auteur principal, Michael D'Agostino et son équipe ont travaillé ici sur des souris modèles de tuberculose, qui développent donc des réponses immunitaires plus fortes, avec un vaccin administré directement dans les poumons : « Les infections des voies respiratoires supérieures ont tendance à être bénignes. Dans le contexte d'infections causées par des virus comme la grippe ou le SRAS-CoV-2, le virus pénètre plus profondément dans les poumons », explique également Matthew Miller, co-auteur et expert des pandémies virales à l'Université McMaster.

 

Une question de tissu : les scientifiques montrent que la réponse immunitaire est beaucoup plus forte lorsque le vaccin est diffusé profondément dans les poumons que lorsqu’il est « déposé » dans le nez et la gorge, cela notamment en raison de l'anatomie et de la nature du tissu et des cellules immunitaires disponibles pour la réponse.

L’étude apporte ainsi les premières preuves précliniques solides soutenant le développement de vaccins inhalés plutôt que sous forme de spray nasal pour la vaccination humaine contre les infections respiratoires, y compris la tuberculose, le COVID-19 et la grippe.

 

Et pour le COVID-19 ? Les scientifiques de McMaster avaient déjà montré qu'en plus d'être sans aiguille et indolore, un vaccin inhalé est très efficace pour cibler les poumons et les voies respiratoires supérieures et qu’il permet d’induire une protection maximale avec une dose beaucoup plus faible que les vaccins injectés. L’équipe a déjà développé une forme inhalée unique de vaccin COVID, et soutiennent que cette méthode d'administration en profondeur offre la meilleure défense contre les pandémies actuelles et futures.

 

Un essai clinique de phase 1 est en cours pour évaluer le vaccin en aérosol inhalé chez des adultes en bonne santé, ayant déjà reçu 2 ou 3 doses d'un vaccin à ARNm COVID injecté.