VACCIN COVID-19 : La vaccination réduit aussi directement la transmission
Dans les 2 mois qui suivent la vaccination, les gens sont beaucoup moins contagieux, ce qui suggère un autre rôle ou mécanisme clé des grandes campagnes de vaccination dans la réduction de la transmission, en particulier en cas de nouvelles vagues épidémiques, conclut cette équipe de virologues et d’immunologues de l’Université de Californie - San Francisco (UCSF). L’étude, publiée dans la revue Nature Medicine, engage à ne pas baisser les bras et à poursuivre les incitations à la vaccination.
Ces travaux, menés dans les prisons californiennes
et qui ont examiné la transmission entre les personnes vivant dans une même cellule, démontrent en effet que les vaccins COVID-19 tout comme une ou des infections passées ont pu avoir un impact direct sur la transmission d'Omicron. L'étude décrit ainsi ces avantages de la vaccination et du rappel, même dans les milieux où de nombreuses personnes sont encore infectées, pour réduire la transmission.
Les effets cumulatifs des vaccinations, des rappels et de précédentes infections
L’étude a analysé les données anonymisées du California Department of Corrections and Rehabilitation dont les résultats des tests COVID-19, le statut vaccinal et les lieux d'hébergement de 111.687 résidents, dont 97% étaient des hommes, entre le 15 décembre 2021 et le 20 mai 2022. L’analyse révèle que -ici dans les prisons- :
- les infections de percée (infection après vaccination) sont courantes, en dépit d’un taux de vaccination (schéma à 2 doses) relativement élevé de 81 % ;
- le taux de formes sévères de COVID reste faible : sur une durée de suivi de 5 mois, 22.334 infections par SARS-CoV-2 Omicron ont été recensées, entraînant 31 hospitalisations et aucun décès par COVID-19 ;
- les résidents vaccinés ayant développé des infections de percée sont significativement moins susceptibles de transmettre le virus : 28 % vs 36 % pour les résidents non vaccinés ;
- le risque de transmission augmente de manière dose-dépendante avec le temps passé depuis la dernière vaccination : précisément, ce risque de transmission augmente de 6% toutes les 5 semaines écoulées depuis la dernière injection ;
- l'immunité naturelle conférée par une infection passée apporte également un effet protecteur, et le risque de transmission du virus est estimé à 23% pour une personne ayant développé une réinfection vs 33% pour une personne qui n’a jamais développé d’infection : cela suggère aussi une corrélation dose-dépendante inverse entre le nombre d’infections passées et le risque de transmission ;
- une immunité hybride, liée à la fois à une/des infection(s) et à la vaccination est associée à une réduction de 40% du risque de transmission ; immunité naturelle et immunité vaccinale apparaissent avoir un impact similaire dans cette réduction du taux de transmission (50%/50%).
La vaccination, une protection indispensable contre la transmission : l’étude confirme également, comme de précédentes recherches, la protection supplémentaire que la vaccination confère aux personnes précédemment infectées. On retiendra ainsi que :
-
le risque de transmission est réduit de 11 % pour chaque dose de vaccin supplémentaire.
« Ces résultats sont particulièrement pertinents pour améliorer la santé de la population carcérale, mais pas seulement », commente l’auteur principal, le Dr Nathan Lo, MD, PhD, chercheur à la Division du VIH et des maladies infectieuses à l'UCSF. Même si les chercheurs soulignent qu’en dépit de cet effet de réduction de la transmission de la vaccination, il y a toujours -au moins dans cette étude- une forte transmission du virus.
« Les gens sont les moins contagieux dans les deux mois suivant la vaccination, ce qui appelle à ne pas faiblir sur l’importance et la fréquence des rappels ».