VACCIN COVID : Dernières données sur le risque de myocardite
Ces données en provenance d'Israël confirment que le risque de myocardite après un vaccin COVID-19 existe, mais reste extrêmement rare. L’étude à paraître dans la revue Circulation de l’American Heart Association (AHA) identifie un risque un peu plus élevé chez les hommes jeunes.
La myocardite, généralement déclenchée par une infection virale, est une inflammation de la couche intermédiaire de la paroi du muscle cardiaque, le myocarde. Cette affection est peu fréquente et peut temporairement ou définitivement affaiblir le muscle cardiaque et le système électrique du cœur, nécessaire au cœur pour battre normalement. Un épisode de myocardite peut disparaître de lui-même ou avec un traitement, ou peut entraîner des dommages durables au cœur. En population générale et hors pandémie mondiale, on estime qu'environ 10 à 20 personnes sur 100.000 reçoivent un diagnostic de myocardite chaque année.
Plusieurs études et rapports d'agences sanitaires, dont les Centers for Disease Control and Prevention (CDC) américains, ont suggéré un lien possible entre la vaccination avec un vaccin à ARNm COVID-19 et un risque accru de myocardite. Cette nouvelle analyse, menée à partir de données israéliennes fait le point. « Il était important de comprendre les liens entre cette maladie cardiaque rare et les vaccins COVID-19, afin de mettre en œuvre une surveillance de la prévalence de la myocardite », résume l'auteur principal, le Dr Dror Mevorach, professeur de médecine et président du comité du ministère israélien de la Santé pour l'identification de la myocardite.
Un risque mais rare et ciblé
Des données sur l’incidence de la myocardite post-vaccinale en Israël après la première et la deuxième dose du vaccin Pfizer-BioNTech COVID-19 viennent en effet d’être publiées par le ministère de la Santé :
- du 31 juillet 2021 au 5 novembre 2021, 3,94 millions d'adultes ont reçu, en Israël, une dose de rappel du vaccin Pfizer-BioNTech et 48,7 % étaient des hommes ;
- 91 cas de myocardite ont été signalés, dont 35 cas survenus dans les 30 jours suivant le rappel (ou 3e dose) du vaccin Pfizer-BioNTech COVID-19 ;
- 28 cas de myocardite probables ou confirmés, dont 18 survenus dans les 7 jours suivant la dose de rappel ; ces 28 cas de myocardite ont tous été cliniquement définis comme légers et le rétablissement est intervenu en moyenne après 3,5 jours d’hospitalisation ;
- le taux d'incidence de la myocardite reste donc extrêmement faible ;
- la complication concerne plutôt les hommes : risque 9 fois plus élevé chez les hommes que chez les femmes ;
- la complication concerne principalement les hommes jeunes après une 2è vaccination contre le COVID-19, ce qui suggère une relation entre le vaccin et la myocardite ; chez les hommes toujours, les 16 à 19 ans sont les plus à risque, 6 personnes sur 100.000 développant une myocardite, suivis des hommes de 20 à 24 ans (5,21 cas pour 100.000), de 30 à 39 ans (1,81 cas pour 100.000) et de 25 à 29 ans (0,79 cas pour 100.000).
Ces différences de risque se réduisent de manière significative entre les 2è et 3è doses de vaccin dans les 2 sexes et dans tous les groupes d'âge. Les raisons invoquées sont de 2 ordres :
- les personnes qui ont développé une myocardite après la 2è injection, n’ont pas reçu la 3è ;
- l'intervalle de temps entre les doses 2 et 3 était plus important, entre 20 à 24 semaines.
Il reste cependant à mieux expliquer ce qui peut prédisposer les jeunes hommes à développer une myocardite après un vaccin COVID-19 et les mécanismes physiopathologiques impliqués, concluent les chercheurs.