VACCIN COVID : Mais quel effet réel de l’âge sur la réponse vaccinale ?
C’est la question posée par cette équipe de l'Institut de recherche des sciences de la santé du Nord (Ontario, Canada), qui s’interroge sur les effets chronologiques et biologiques de l'âge sur les réponses aux vaccins. Cet article, présenté dans la revue Aging US rappelle à quel point l'âge chronologique et biologique sont bien des déterminants importants des effets évitables par la vaccination chez les personnes âgées mais appelle aussi à éclairer les mécanismes sous-jacents à ces bénéfices. Les chercheurs s’interrogent en particulier sur l’effet d’un vieillissement en bonne santé sur l’efficacité vaccinale.
Les chercheurs Chris P. Verschoor et George A. Kuchel ouvrent cet article de perspective, en écrivant que la pandémie de COVID-19 a illustré que le vieillissement, en particulier lorsqu'il est accompagné de comorbidités chroniques liées à l’âge, est sans doute le facteur le plus important de formes sévères, de complications et de décès des infections respiratoires aiguës.
« En l'absence de traitements largement disponibles et efficaces, les vaccins restent notre outil le plus puissant pour surmonter cette vulnérabilité, en prévenant l'infection primaire, mais également, et c’est encore plus important, en améliorant les résultats cliniques une fois l'infection installée ».
Dans le cas du SRAS-CoV-2, l'efficacité du vaccin contre l'hospitalisation s’est avérée « remarquable » lors de la circulation souches précédant Omicron, alors que pour la grippe ou Streptococcus pneumoniae, cette efficacité peut varier de 80 % à < 10 %, selon la saison et la souche. Néanmoins, pour ces 3 agents pathogènes,
L’efficacité vaccinale (EV) diminue avec l'âge,
ce qui s’explique par des déficiences dans la capacité du système immunitaire des personnes âgées à produire des anticorps productifs et persistants et/ou à produire des réponses à médiation cellulaire au vaccin.
D'autres recherches sur la contribution du mode de vie sont nécessaires : étant donné que des essais cliniques extrêmement importants, coûteux et généralement longs sont souvent nécessaires pour estimer l'EV de manière fiable, la grande majorité des études sur les vaccins humains évaluent les corrélats immunitaires de la protection comme indicateur de l'EV. Ainsi, dans ces études, les paramètres liés aux anticorps tels que la capacité de neutralisation, sont les plus couramment utilisés car ils sont plus simples d'un point de vue technique.
En conclusion, ces experts appellent à compléter ces études transversales comparant les paramètres immunitaires entre les groupes d'âge par de nouvelles recherches qui donneraient la mesure des effets d’un vieillissement en bonne santé dans l’efficacité vaccinale.