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VACCIN COVID : Pourquoi la mise à jour régulière de la vaccination sera nécessaire

Actualité publiée il y a 2 années 5 mois 1 semaine
PNAS
Chez certaines personnes, la protection vaccinale est de courte durée, de quelques mois seulement (Visuel Adobe Stock 402405787)

Cette équipe d’immunologues de l’Université Yale confirme une crainte, face aux nouveaux variants du SARS-CoV-2 en circulation : chez certaines personnes, la protection vaccinale est de courte durée, de quelques mois seulement. Avec ce constat, documenté dans les Actes de l’Académie des Sciences américaine, un message de santé publique : les injections de rappel seront donc importantes, en particulier chez les plus âgés et chez les personnes plus vulnérables, souffrant de comorbidités. La lutte contre la pandémie ne passe désormais plus par un rappel supplémentaire, mais bien par une mise à jour très régulière de la vaccination.

 

Depuis la mise sur le marché des vaccins COVID-19, il existe une grande incertitude sur la durée de l’immunité vaccinale et sur le délai adapté pour une nouvelle injection de rappel. De nombreuses études ont estimé la durée de la protection à quelques mois seulement, cette équipe de scientifiques de la Yale School of Public Health et de l'Université de Caroline du Nord confirme :

la forte protection après la vaccination est de courte durée.

L'étude est la première à estimer la probabilité d'infection future liée à une infection naturelle après une vaccination par l’un des vaccins aujourd’hui disponibles. Les chercheurs ont développé un modèle des risques d’infection, nourri par les données d’infection dans le temps et inspiré par les modèles de réinfection de précédents coronavirus. Ces similitudes ont permis aux scientifiques de faire des projections à plus long terme que les études axées uniquement sur les infections actuelles. En outre, le modèle a pris en compte les différences de réponses anticorps liées à l'immunité naturelle et à l’immunité vaccinale, permettant ainsi la comparaison entre les différents scenarii.

 

  • Le risque d'infection dite « de percée » (ou breakthrough infection), c’est-à-dire après vaccination, dépend du type de vaccin.

 

Quelle est la meilleure protection ? Selon l'étude, les vaccins à ARNm actuels (Pfizer, Moderna) offrent la plus grande durée de protection, soit près de 3 fois plus longue vs l'infection naturelle et les autres vaccins (Johnson & Johnson et Oxford-AstraZeneca). « Les vaccins à ARNm produisent les niveaux les plus élevés de réponse en anticorps et, dans notre analyse, confèrent une protection plus durable que d'autres vaccins ou expositions », confirme l’auteur principal, Jeffrey Townsend, professeur de biostatistique à la Yale. Précisément, les chercheurs ont estimé les trajectoires des risques d'infection et donc les délais moyens de survenue de l'infection de percée pour chaque vaccin dans des conditions endémiques.

 

  • Les niveaux d'anticorps provoqués par les vaccins à ARN messager (ARNm) dépassent ceux induits par l'infection naturelle et apportent généralement une protection plus durable contre les infections de percées (médiane 29,6 mois de 10,9 mois à 7,9 ans) ;
  • vs l’infection naturelle (médiane 21,5 mois, de 3,5 mois à 7,1 ans) ;
  • les autres vaccins apportent des réponses anticorps similaires à celles de l'infection naturelle et apportent donc une protection plus faible et de plus court terme contre les infections de percée  (médiane 22,4 mois, de 4,3 mois à 7,2 ans) ;
  • Ainsi, le rappel vaccinal pourrait, chez certains individus, n’apporter qu’une protection de quelques mois contre une nouvelle infection.

 

L'immunité naturelle et vaccinale ne s'excluent pas mutuellement : de nombreuses personnes tirent ainsi leur immunité de plusieurs sources, il donc essentiel de comprendre l’effet relatif de chaque type d’exposition pour notre système immunitaire. L’étude confirme ici qu’une protection fiable contre la réinfection nécessite des rappels vaccinaux adaptés pour faire face aux évolutions naturelles et permanentes du virus.

« C’est la course aux armements avec ce virus »,

qui pourrait développer des moyens d'échapper à la fois à notre réponse immunitaire naturelle et à toute réponse immunitaire dérivée d'un vaccin. Comme nous l'avons vu avec la variante Omicron, les vaccins contre les premières souches virales deviennent moins efficaces pour combattre les nouvelles souches du virus ».

 

Les scientifiques rassurent néanmoins en confirmant que le SRAS-CoV-2 reflète d'autres coronavirus endémiques qui évoluent et nous réinfectent en dépit de notre immunité naturelle liée aux souches antérieures.

Ainsi, la mise à jour des vaccinations apparaît essentielle pour contrer la reprise de la pandémie.