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VACCINATION HPV : Non genrée et à dose unique ?

Actualité publiée il y a 2 mois 1 semaine 2 jours
CMAJ
Dans plusieurs pays du monde, les autorités sanitaires évaluent l’opportunité de passer à une vaccination contre le papillomavirus humain (HPV) à 1 dose au lieu des 2 doses actuelles (Visuel Adobe Stock 230079059)

Dans plusieurs pays du monde, les autorités sanitaires évaluent l’opportunité de passer à une vaccination contre le papillomavirus humain (HPV) à 1 dose au lieu des 2 doses actuelles. Les types de virus HPV couverts par le vaccin peuvent provoquer le cancer du col de l’utérus et d’autres maladies. Cette étude, de modélisation, menée à l’Université Laval et au CHU de Québec, regarde quel serait l'impact et l'efficacité à l'échelle de la population d’un tel changement de schéma vaccinal, sur la base d’une vaccination générale, non genrée. L’étude, publiée dans le Canadian Medical Association Journal (CMAJ) conclut que cette nouvelle approche serait probablement plus efficace à éliminer le cancer du col de l’utérus.

 

En raison d’une récente recommandation de 2022 du Groupe consultatif d’experts sur la vaccination de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), fondée sur des données d’essais clinique, les autorités sanitaires de nombreux pays s’interrogent sur ce passage d’une approche de vaccination HPV à 2 doses à un schéma à dose unique.

 

L’équipe utilise HPV-ADVISE, un modèle dynamique de transmission individuel des infections et des maladies à HPV pour modéliser les résultats de différents types de programmes de vaccination, ici dans 2 provinces, le Québec, une province avec une couverture vaccinale contre le HPV plutôt élevée (d’environ 85 %), et l'Ontario, dont la couverture vaccinale est plus faible (environ 65 %).

 

L’un des auteurs principaux, le Dr Marc Brisson, professeur de modélisation mathématique et d’économie de la santé au CHU de Québec–Université Laval commente cette recherche : « les résultats ont d’importantes implications en santé publique, non seulement au Canada mais aussi dans d’autres pays à revenu élevé similaires ».

 

L’étude modélise ainsi différents scénarii basés sur des approches à 1 et 2 doses. L’analyse conclut que :

 

  • une stratégie de vaccination non genrée à 1 dose

pourrait permettre de prévenir un nombre similaire de cancers du col de l’utérus que l’approche actuelle à 2 doses ;

  • tous les scénarii de vaccination à 1 dose, même les plus pessimistes, se sont avérés correspondre à une utilisation plus efficiente des vaccins HPV vs vaccination à 2 doses ;
  • ces scénarii apparaissent tous pouvoir conduire à l’élimination du cancer du col de l’utérus, ici au Canada et à l’horizon 2032 à 2040.

 

Une utilisation « plus efficiente » des doses de vaccin, avec le schéma à dose unique, s’explique en particulier par les économies possibles liées à ce passage à 1 dose et la plus grande flexibilité de cette approche vaccinale qui pourrait favoriser la couverture vaccinale, en particulier dans les régions où la couverture n’est pas optimale.

 

Dans cette optique à 1 dose, une surveillance régulière de la protection vaccinale serait recommandée afin de détecter, le cas échéant, les signes de diminution de la protection.