VACCINS anti-COVID-19 : Plus de 70 essais en cours
5 vaccins candidats en cours d’essai clinique, 71 vaccins candidats en cours d’évaluation préclinique, c’est le bilan actuel de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) sur les différentes pistes de recherche d’un vaccin contre l’infection à SARS-CoV-2, le coronavirus responsable de COVID-19. Le 13 avril dernier, l’OMS organisait un sommet sur la recherche du vaccin anti-COVID-19. L’objectif, réunir les scientifiques, médecins, financiers et industriels dans le cadre d’une collaboration internationale coordonnée dans le but d’accélérer le développement et la fabrication d’un vaccin contre COVID-19.
Si le délai de mise au point semble quelque peu incompressible, précise l’OMS, le vaccin apparaît essentiel, à terme, « pour maîtriser cette pandémie planétaire ». Le Dr Anthony Fauci, directeur du National Institute of Allergy and Infectious Diseases (NIAID/NIH) confirme que le développement et la disponibilité d’un tel vaccin pourrait prendre 12 à 18 mois. Il est donc peu probable qu’un vaccin soit disponible avant l'été 2021, même si les Autorités sanitaires acceptent les procédures d’autorisation accélérées (Fast track).
Plus d’une centaine de pistes de vaccins et de médicaments sont actuellement poursuivies dans le monde
La piste du BCG demeure : de premières études, épidémiologiques avaient relevé que le vaccin BCG contre la tuberculose pourrait être une arme précieuse dans la lutte contre COVID-19, la sévérité et la diffusion de l’infection à SARS-CoV-2 apparaissant à première vue corrélée aux couvertures nationales de vaccination infantile du BCG. Aujourd’hui plusieurs instituts de recherche (dont l’Université de Melbourne et le Massachusetts General Hospital) sont en train de tester sur plusieurs milliers de professionnels de santé, l’efficacité du vaccin vivant atténué Bacillus Calmette-Guérin à stimuler le système immunitaire pour lutter contre COVID-19.
D’autres pistes sur de « nouveaux » vaccins sont poursuivies, dont
- la vaccination par virus SARS-CoV-2 atténué ou inactivé, ou par petits morceaux du virus affaibli. Ces approches exigent des équipes scientifiques importantes et des délais considérables pour isoler, cultiver, modifier…les virus en laboratoire ;
- des pistes « plus rapides » sont donc également poursuivies comme des candidats basés sur de petits bouts de code génétique (ARNm) du virus SARS-CoV-2. Ce code induit les cellules humaines à fabriquer des protéines présentes à la surface du virus et à déclencher une réponse immunitaire protectrice contre le virus. Cependant, en dépit des promesses de ce type de technique, aucun vaccin fabriqué à partir du matériel génétique d'un virus n’est allé jusqu’au bout du processus. L’espoir réside donc plutôt du côté des vaccins conventionnels.
- Les procédures de développement et d’autorisation sont complexes. Elles doivent valider l’innocuité et l'efficacité du candidat vaccin c’est-à-dire sa capacité à déclencher une réponse adaptée du système immunitaire. Des tests in vitro (sur des lignées cellulaires en laboratoire), des études pré-cliniques (chez l’animal) et des essais cliniques devront donc, dans un premier temps déterminer sur quelles pistes travailler.
Exclure certains risques associés aux candidats vaccins est une étape sensible du process : les experts redoutent en particulier le risque de « facilitation de l'infection par des anticorps » (Antibody-dependant enhancement : ADE) un phénomène qui rend le corps plus vulnérable à l’infection après la vaccination. Ensuite, se pose la question de la durée de l’immunité, à la fois après une infection naturelle par le coronavirus, une donnée ignorée à ce jour, et a fortiori après la vaccination par un éventuel vaccin. Une durée dépendante également de l’évolution du virus même ( ex : grippe saisonnière).
L’heure est à la coordination : l’initiative ACTIV des National Institutes of Health (NIH) en est un exemple. Alors que les équipes de recherche dans le monde travaillent sur plus d’une centaine de pistes de vaccins et de médicaments, l’initiative va permettre de structurer et standardiser les protocoles, référencer et hiérarchiser les recherches, connecter les essais cliniques entre eux et donner accès aux équipes aux laboratoires, techniques et modèles nécessaires, afin de gagner du temps.
Dans l’attente, les mesures de distanciation, qui ont déjà fait leurs preuves, doivent être respectées.