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VAPING et CIGARETTE : Un point nécessaire sur leurs effets pulmonaires

Actualité publiée il y a 5 années 1 mois 3 semaines
BMJ
La e-cigarette entraine des effets biologiques indésirables mesurables sur la santé pulmonaire et cellulaire chez l'Homme, chez l'animal et dans les échantillons de tissus étudiés en laboratoire

En plein contexte d’interdiction dans certains états américains et autres pays, et de doublement de son utilisation chez les jeunes, la e-cigarette est source de préoccupations. Cette étude de l’Université de Caroline du Nord contribue à répondre aux interrogations croissantes concernant ses risques pour la santé, notamment pour la santé pulmonaire. Cette revue complète des effets respiratoires du vaping, publiée dans le British Medical Journal, confirme la nécessité et l’urgence d’une réglementation plus stricte.

 

Définitivement, « le vaping n'est pas sans effets sur la santé », écrivent les auteurs dans leur communiqué. Ces 4 scientifiques experts de 4 grandes universités américaines (Caroline du Nord, Université de Californie à San Francisco, Université Duke et Université de Californie du Sud) ont procédé à un examen approfondi de tous les articles scientifiques examinés par des pairs sur la cigarette électronique / vaping et leurs conclusions confirment « des effets biologiques indésirables mesurables sur la santé pulmonaire et cellulaire chez l'Homme, chez l'animal et dans les échantillons de tissus étudiés en laboratoire ».

Les effets des ecigarettes présentent des différences mais aussi des similitudes avec ceux des cigarettes traditionnelles

Les médecins savent que les maladies chroniques liées au tabagisme, telles que le cancer du poumon et l’emphysème mettent des dizaines d’années à se développer. De plus, il a fallu des décennies de recherche pour prouver scientifiquement que fumer des cigarettes était à l'origine du cancer. La récence du vaping pose bien évidemment un défi aux scientifiques. Comment évaluer ses effets à long terme ? L’un des auteurs principaux, le Dr Tarran, membre du Lineberger Comprehensive Cancer Center de l’Université de Caroline du Nord reconnait que « les connaissances actuelles de la communauté scientifique sont insuffisantes pour déterminer si les effets sur la santé respiratoire des cigarettes électroniques sont inférieurs aux effets aujourd’hui bien documentés des produits du tabac ».

 

Des effets multiples, constatés in vitro et in vivo : L’équipe a donc mené une revue complète de la littérature disponible sur le sujet et en ressort les principales conclusions suivantes :

  • une augmentation des symptômes respiratoires chez les adolescents utilisateurs de la e-cigarette, tels que des symptômes ressemblant à une bronchite, une augmentation de l'asthme, un essoufflement, etc…
  • Les effets pulmonaires du vaping comportent des lésions pulmonaires telles que des dommages à l'irrigation sanguine du poumon et des cas rapportés de pneumonie lipoïde ;
  • plusieurs études chez l’animal constatent un risque accru de lésions pulmonaires et d’immunosuppression, ainsi qu’une susceptibilité accrue aux infections bactériennes ou virales ;
  • sur des cellules pulmonaires en laboratoire exposées aux liquides de e-cigarette, des effets multiples sont constatés, incluant une cytotoxicité générale et une altération de fonctions spécialisées, telles que la sécrétion et la phagocytose -des fonctions importantes pour le bon fonctionnement des poumons-  ;
  • les composants de liquides électroniques, notamment la nicotine, le propylène glycol / glycérine végétale et les arômes s’avèrent tous entraîner des effets chez l’animal ou sur des cellules en laboratoire, à certaines concentrations. Cependant, compte-tenu des différences de comportements de vaping dans la vraie vie, il est impossible de fixer les seuils d’exposition réels des utilisateurs ;
  • l’examen de toutes les études publiées sur les effets de la e-cigarette montre que les seuls rapports qui ne constatent pas d'effet sont financés par l'industrie du tabac.

 

 

Des recommandations pour une nouvelle réglementation des cigarettes électroniques : Ces conclusions incitent bien évidemment à la prudence. Pour les gros fumeurs, les cigarettes électroniques devraient être prescrites avec précaution comme alternative au tabagisme. Mais ce mode éventuel de substition devrait s'accompagner de conseils et d'autres thérapies pour aider à l'arrêt définitif et total de l'utilisation de produits à base de nicotine.

 

En synthèse, les chercheurs préconisent que les produits de vaping soient réglementés de manière plus stricte, à l'instar des produits pharmaceutiques, et après des études précliniques et humaines avant leur mise sur le marché.


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