VAPING : Vers un spectre complet de ses effets pulmonaires
Les cigarettes électroniques qui vaporisent des concentrés à base de nicotine mélangés à d'autres solvants sont couramment commercialisées comme une alternative de réduction voire de sevrage. Leur usage ou "vaping" est de plus en plus populaire, en particulier chez les jeunes. Cependant, il n’est pas prouvé que la e-cigarette soit un substitut inoffensif au tabagisme traditionnel et ces derniers mois, les préoccupations concernant ses effets néfastes sur les poumons sont relayées par des études scientifiques de plus en plus nombreuses. Plusieurs types de lésions pulmonaires par vaping ont été ainsi rapportés au cours de ces dernières années. Cet article, présenté dans l'American Journal of Roentgenology, passe en revue les nombreux modèles rencontrés, par imagerie, en association avec l’utilisation de la cigarette électronique.
Parmi ces lésions, sont ainsi recensées :
- des pneumopathies d'hypersensibilité ou
- des hémorragies alvéolaires diffuses, persistantes ou récidivantes, caractérisées par une dyspnée, la toux, une hémoptysie, et des opacités à l'imagerie du thorax ;
- des pneumonies à éosinophiles aiguës à l’étiologie indéterminée,
- différents types de pneumonies organisée (bronchiolite oblitérante), pneumonie lipoïde (infection virale ou bactérienne), pneumonie interstitielle à cellules géantes (fibrose).
On commence tout juste à caractériser les lésions pulmonaires associées au vaping
Des manifestations très diverses, des diagnostics, une définition : ce résumé de la littérature publiée à ce jour sur les manifestations d'imagerie courantes de ces systèmes d'administration électroniques de la nicotine, outre son objectif de sensibilisation, a celui de contribuer à l’établissement d’ « une définition standardisée des lésions pulmonaires associées au vaping », écrit l’auteur principal, le Dr Travis S. Henry de l’Université de Californie à San Francisco : « le diagnostic de lésion pulmonaire liée au vaping peut être établi en établissant une relation temporelle entre une modification des habitudes de vaping et l’apparition de la maladie pulmonaire, à l’exclusion d'autres causes (dont les infections, la prise d’un nouveau médicament ou une exposition, une maladie du tissu conjonctif, etc.) ».
Le radiologue, un rôle sentinelle primordial pour l'équipe clinique : le radiologue est celui qui va engager le médecin ou l’équipe clinique à interroger le patient sur ses expositions pertinentes récentes. Au-delà de cette concomitance entre l’exposition ou l’usage de la e-cigarette et le développement de ces lésions, il est essentiel de répertorier et pour les médecins de connaître les principaux modèles de lésions associés au vaping. Cette revue de la littérature livre donc aux cliniciens l’ensemble des clés de lecture qui permettent, à partir de l’imagerie, de poser le diagnostic des principales lésions pulmonaires associées au vaping.
Ce travail de caractérisation ne fait que commencer : « En raison de l'hétérogénéité des différents dispositifs et recharges de cigarettes électroniques, il existe probablement de nombreuses autres manifestations pulmonaires qui échappent encore à cette revue de la littérature », concluent les chercheurs.
Bref, on n'en est qu'au début du recensement des manifestations pulmonaires associées au vaping. Cependant toute cette gamme de lésions pulmonaires déjà documentées incite d’ores et déjà à l’arrêt du vapotage : « une étape importante du traitement ».
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