VARIOLE du SINGE : Le mpox de retour avec une variante plus virulente
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Déjà à l’été dernier (2024), les Centers for Disease Control and Prevention américains (CDC) alertaient sur une reprise de la circulation d’une version plus mortelle de la variole du singe, principalement en République démocratique du Congo (RDC). Aujourd’hui, des scientifiques de la Technical University of Denmark mettent en garde contre une transmission accrue du mpox, toujours en RDC, avec un risque de propagation plus rapide au-delà des frontières. Ce bilan épidémiologique et biologique, publié dans la revue Nature Medicine, révèle que le virus a muté et la nouvelle variante, le clade 1b, est devenue plus infectieuse.
Ainsi, l'épidémie de mpox en cours en RDC, avec la circulation du clade 1b, détecté pour la première fois en septembre 2023 est analysée comme plus virulente. Cette variante présente des mutations la rendant plus facilement transmissible entre humains. De plus 3 nouvelles sous-variantes sont identifiées, dont l'une s'est propagée au-delà de la source de l’épidémie vers d'autres villes de la RDC, les pays voisins et même à l'échelle internationale, en Suède et en Thaïlande, notamment. Les premières données suggèrent aussi que le clade 1b entraîne un risque élevé de fausse couche.
La nouvelle variante entraîne un risque élevé de fausse couche
À l'origine, le mpox était considéré comme une maladie zoonotique qui se transmettait principalement des animaux aux humains. Cependant, en 2022, le monde a été témoin d'une épidémie touchant principalement les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH). Le nouveau clade 1b diffère car les hommes et les femmes peuvent désormais se transmettre le virus. De plus,
un nombre croissant d'infections sont signalées parmi les professionnels de santé et les enfants.
L’un des auteurs principaux, le professeur Frank Møller Aarestrup qui dirige le projet de recherche GREAT-LIFE, à l’origine de la découverte du clade 1b, précise : « C'est un peu comme le SARS-CoV-2 : le virus subit des mutations au fur et à mesure de sa propagation. Pour le clade 1b, nous constatons qu'une sous-variante particulière semble plus efficace pour la transmission interhumaine ".
- cette variante été détectée dans plusieurs pays en dehors de l'Afrique de l'Est ;
- un effet dramatique, l’incidence des fausses-couches : l’analyse révèle que le nombre de femmes enceintes infectées qui font une fausse couche est plus élevé ;
- le nouveau variant se propage rapidement, principalement par contact hétérosexuel dans les zones densément peuplées ;
- la majorité des infections ont en effet été transmises par contact sexuel, 3 cas ont été enregistrés chez des professionnels de santé ;
- la transmission du clade 1b dans l’est de la RDC et au Burundi est devenue incontrôlable ;
- une certaine propagation internationale est observée, avec le risque d »épidémie de grande ampleur dans l’épicentre de l’Afrique de l’Est.
En d’autres termes, « la situation exige une attention immédiate, en particulier dans les zones à haut risque ».
La propagation de la maladie aux pays voisins souligne la nécessité d’une coopération internationale élargie pour suivre la transmission de la maladie, traiter les patients et diffuser l’éducation sanitaire. Des mesures mondiales pourraient inclure des avertissements aux voyageurs contre les déplacements dans ces zones à haut risque.
Quels outils ? Le programme GREAT-LIFE a déjà permis le développement d'un test PCR pour détecter la clade 1b.
Quelles sont les dernières stats ? Au 5 janvier 2025, plus de 9.500 personnes ont été testées positives au mpox en RDC, avec un taux de mortalité estimé à 3,4 %.