VIH : L’incidence en augmentation chez les plus de 50 ans
Les taux de diagnostic d’infection à VIH sont en progression chez les plus de 50 ans, constate cette large étude de European Centre for Disease Prevention and Control (ECDC- Suède), présentée dans le Lancet HIV. En cause, une propension plus élevée dans cette tranche d’âge aux rapports sexuels non protégés, et donc une hausse de l’incidence des nouvelles infections par rapport à il y a 12 ans.
L'étude a analysé les données de plus de 360.000 participants de 31 pays européens récemment diagnostiqués avec le VIH, soit entre 2004 et 2015. Les chercheurs ont examiné les taux d'infection au fil du temps selon l'âge, la voie de transmission et le pays. Les données comprenaient la date du diagnostic, l’âge, la vie et l’ « histoire » sexuelles, le mode de transmission, le pays de naissance et de diagnostic, le stade de la maladie défini par le taux de CD4 et la précocité ou pas du diagnostic. L’analyse constate un certain nombre de différences entre les caractéristiques de l'infection et le diagnostic chez les personnes de 15 à 49 ans et chez les personnes âgées de 50 ans et plus :
- 312.501 nouveaux cas de VIH ont été recensés chez les personnes âgées de 15 à 49 ans, soit un taux de 11,4/100.000 personnes ; ce taux d'infection est stable dans le temps de suivi ;
- 54.102 nouveaux cas de VIH ont été recensés chez les adultes de plus de 50 ans, soit un taux de 2,6/100.000 personnes.
- Ainsi, chez les plus de 50 ans, le taux d'infection augmente de 2,1% par an sur la période de suivi de 12 ans.
- Chez les plus de 50 ans, si les rapports hétérosexuels sont plus fréquemment à l’origine de l’infection (42,4% des cas), le taux d'infection chez les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH : 30,3% des cas) et par usage de drogues injectables (2,6% des cas) augmente entre 2004 et 2015 ;
- chez les plus de 50 ans, le diagnostic est également plus tardif ;
- chez les jeunes adultes, les taux d'infection restent stables, chez les hommes les rapports homosexuels restent le mode de transmission la plus probable (45,1% des cas).
- Les infections liées à l'injection de drogues augmentent chez les personnes âgées et diminuent chez les plus jeunes.
L’étude souligne ainsi la nécessité de sensibiliser les personnes de tous âges, en en particulier les plus âgées, aux risques d'infection à VIH liés aux rapports sexuels non protégés. Les auteurs appellent aussi les professionnels de santé à participer à ce travail de sensibilisation et à de nouvelles interventions de communication ciblées sur ce groupe d'âge.
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