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VIH : TARV et faible charge virale, c’est presqu’aucun risque de transmission

Actualité publiée il y a 10 mois 2 semaines 1 jour
The Lancet
Les personnes qui sont sous traitement antirétroviral (TARV) et qui présentent de faibles niveaux de charge virale -même détectables- n'ont pratiquement aucun risque de transmettre sexuellement le virus à d'autres personnes (Visuel Adobe Stock 656634784)

Les personnes qui sont sous traitement antirétroviral (TARV) et qui présentent de faibles niveaux de charge virale -même détectables- n'ont pratiquement aucun risque de transmettre sexuellement le virus à d'autres personnes, conclut cette méta-analyse menée au Global Health Impact Group, un institut de recherche spécialisé sur le VIH (Atlanta). Ces conclusions, présentées dans le Lancet, appellent à élargir les tests de routine pour contrôler la charge virale, renforcer la prévention mais aussi redonner en qualité de vie.

 

La prise quotidienne de médicaments pour traiter le VIH – thérapie antirétrovirale ou TARV – réduit la quantité de virus dans le corps, ce qui préserve la fonction immunitaire, réduit la morbidité et la mortalité associées au virus et contribue à réduire la progression du VIH. Sans TARV, les personnes vivant avec le VIH peuvent avoir une charge virale de 30.000 à plus de 500.000 copies/mL, selon le stade de l'infection.

 

La recherche montre que les personnes vivant avec le VIH qui maintiennent des niveaux faibles – mais toujours détectables – du virus et adhèrent à leur régime antirétroviral n’ont pratiquement aucun risque de transmettre le VIH à leurs partenaires sexuels. Plus précisément, les personnes vivant avec le VIH avec une charge virale inférieure à 1.000 copies/mL ont un risque quasiment nul de transmettre le virus à leurs partenaires sexuels. Les études précédentes n’avaient jamais confirmé une absence de risque de transmission au-dessus de 200 copies/mL.

 

De plus, cette méta-analyse complète les recherches précédentes qui concluaient à l’absence de risque de transmission du virus aux partenaires sexuels lorsque les personnes vivant avec le VIH ont une charge virale indétectable.

À charge virale « supprimée », risque de transmission quasi-nul

L’étude : l’équipe a effectué un examen de la littérature publiée entre janvier 2000 et novembre 2022 sur la transmission sexuelle du VIH à différents niveaux de charges virales et a finalement sélectionné 8 études portant précisément sur 7.762 couples sérodiscordants – dont l’un des partenaires vivait avec le VIH –. Sur les plus de 320 transmissions sexuelles du VIH documentées, seules 2 impliquaient un partenaire ayant une charge virale inférieure à 1 000 copies/mL. Dans les deux cas, le test de la charge virale avait été effectué au moins 50 jours avant la transmission. L’analyse révèle que :

 

  • au moins 80 % des transmissions impliquaient un partenaire séropositif ayant une charge virale supérieure à 10.000 copies/mL ;
  • le risque de transmission sexuelle du VIH est presque nul lorsque la charge virale est inférieure à 1.000 copies du virus par millilitre de sang, ce que l’on appelle communément une charge virale « supprimée » ;
  • les personnes vivant avec le VIH qui ont une charge virale indétectable (non détectée par le test utilisé) n'ont aucun risque de transmettre le VIH à leurs partenaires sexuels.

Une formidable opportunité de déstigmatiser le VIH

L’un des auteurs principaux, le Dr Laura Broyles, du Global Health Impact Group résume : « Ces résultats signifient en pratique qu'il est extrêmement rare que les personnes qui maintiennent de faibles niveaux de VIH le transmettent à leurs partenaires sexuels. C’est un appel à un accès plus large aux tests de routine de la charge virale qui pourraient permettre ainsi aux personnes vivant avec le VIH à vivre une vie plus saine et contribuer à réduire la transmission du virus ». En effet, si l’utilisation de méthodes d’échantillonnage de plasma en laboratoire permet d’obtenir des données plus précises de charge virale, de tels tests ne sont pas accessibles dans de nombreuses régions du monde.

 

Le but ultime du traitement antirétroviral pour les personnes vivant avec le VIH est de maintenir une charge virale indétectable, ce qui permet d’améliorer leur propre santé et empêche dans le même temps la transmission aux partenaires sexuels et aux enfants. Cependant, ces découvertes qui indiquent que le risque de transmission sexuelle du VIH à faible charge virale est presque nul, constituent « une formidable opportunité de déstigmatiser le VIH, de promouvoir les avantages de l’adhésion au TARV et de soutenir les personnes vivant avec le VIH ».

 

Une nouvelle note d'orientation de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), publiée parallèlement à ces recherches, réactualise les recommandations de prévention de la transmission sexuelle et les indications de test de la charge virale pour les personnes vivant avec le VIH.


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