Vous avez dit NEUROPATHIE ? La maladie reste négligée et sous-diagnostiquée
La neuropathie est une condition très courante mais très sous-diagnostiquée, alerte cette équipe de neurologues de 'Université du Michigan (Ann Arbor). Pourtant, cette ou ces lésions nerveuses, à l’origine de douleurs et d’un engourdissement, généralement des pieds et des mains peut avoir des conséquences très sévères, dont des chutes, des infections et même l’amputation. Ces nouvelles données, publiées dans la revue Neurology appellent donc à mieux détecter et traiter la maladie, face à de tels tableaux cliniques.
L’auteur principal, le Dr Melissa A. Elafros, de l'Université du Michigan rappelle ces principaux signes, qui doivent alerter : « Plus d'un tiers des patients atteints de neuropathie ressentent une douleur aiguë, picotante ou semblable à un choc. Cette sensation chronique réduit considérablement leur qualité de vie et augmente le risque de dépression. Sans compter un risque accru de décès précoce, même si l'on prend en compte leurs autres pathologies. Il est donc essentiel d'identifier et de traiter les personnes atteintes ou à risque de neuropathie ».
L'étude a suivi 169 participants âgés en moyenne de 58 ans, dont la moitié souffraient de diabète, un facteur bien connu de neuropathie. Au total, 67 % souffraient du syndrome métabolique, défini comme un excès de graisse abdominale associé à au moins 2 des facteurs de risque parmi les facteurs suivants : hypertension artérielle, triglycérides supérieurs à la normale, une glycémie élevée et un faible taux de cholestérol à lipoprotéines de haute densité (HDL ou « bon » cholestérol). Ces facteurs de risque sont également associés à la neuropathie. Tous les participants ont été testés pour une polyneuropathie symétrique distale. Les chercheurs ont également pris en compte leurs autres problèmes et antécédents de santé. L’analyse révèle que :
- 73 % des participants souffraient bien de neuropathie ;
-
75 % de ces participants souffrant de neuropathie n’en n’avaient jamais reçu le diagnostic ;
- pourtant 60 % de ces participants souffrant de neuropathie éprouvaient un type de douleur caractéristique de la maladie ;
- parmi ces participants atteints de neuropathie, 74 % souffraient d’un syndrome métabolique ;
- les participants souffrant de syndrome métabolique sont en fin de compte 4 fois plus à risque de neuropathie.
« Le nombre de neuropathies non diagnostiquées est extraordinairement élevé, représentant près des trois quarts de la population à risque élevé étudiée » concluent les auteurs qui appellent à revoir les protocoles de détection, de diagnostic et de gestion de la maladie, notamment via un meilleur contrôle des facteurs de risque.
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