AOMI, ulcère de jambe, douleur et pansement : préserver l'autonomie (1/9)

AOMI, une pathologie circulatoire des membres inférieurs, est loin d'avoir la « notoriété » d'atteintes plus « nobles », plus souvent à la une des médias comme l'infarctus du myocarde ou l'accident vasculaire cérébral. L'AOMI est, comme l'athérome des artères rénales, par exemple, le parent pauvre d'une certaine médiatisation sélective des grands problèmes de santé. Etre privé de ses jambes, de ses pieds, car le risque d'amputation est à la clé, voila une négation de la lutte contre la dépendance, 5e risque de l'Assurance Maladie, car la dépendance commence avec la perte de l'autonomie, et l'autonomie c'est déjà ne pas souffrir, ne pas être attaché à des soins répétitifs, c'est ensuite la liberté d'aller et venir. L'importance médicale, technique et humaine de la prise en charge de l'ulcère veineux est remarquablement illustrée par les cas cliniques des Dr Duthois et Sid'Ahmed Belkaïd et l'article « Prise en charge de la douleur » d'Isabelle Gaillard. L'ulcère, c'est une plaie opiniâtre, qui n'a peut-être pas le même profil sinistre que l'AOMI, mais qui n'en est pas loin. Il est douloureux, sa prévalence progresse avec l'âge et il met si longtemps à cicatriser que la vie des patients tourne vite autour des soins, avec une autonomie artificiellement réduite. Le soignant devient, du fait de la récurrence des soins, celui ou celle qui traite la plaie, soulage la douleur, apaise les craintes, entend la plainte, libère les non-dits. Ce que nous laisse entendre l'auteur sur le « soin relationnel », au-delà de sa maîtrise technique du soin le moins douloureux possible. Les grandes douleurs ne sont muettes que pour ceux qui ne veulent pas les entendre. Leur prise en charge n'est pas le moindre mérite des IDE expertes en plaies et cicatrisation...

J.-M. M.