Les parentalités (2 partie) (1/4)

Le vocable « parentalité » est entré dans les us et coutumes et dans les dictionnaires. Il a envahi la presse spécialisée comme la presse généraliste. Il donne son titre à nombre de colloques et de formations. La revue « Petite Enfance » en a présenté un dossier, réalisé par Amélie Gahète, en janvier 2009. Aujourd’hui, nous nous proposons de le reprendre pour le poursuivre, le compléter, l’actualiser. De fait, de notion descriptive, la parentalité s’est développée au point de se transformer en concept pluridisciplinaire. Un concept qui s’éprouve dans la réalité concrète des dispositifs d’aide psycho-sociale, de justice, d’éthique, etc. Pour être plus précis, il convient de remarquer deux choses.

Premièrement, une évolution générale des mœurs et des sciences en Occident : augmentation du recul et de l’« insupportablité » de la mortalité infantile, naturelle ou artificielle (abandon, infanticide), émancipation féminine, multiplication des situations de divorce ou de désunion, de monoparentalité et d’homoparentalité, développement des familles recomposées et des familles dites pluri-parentales, meilleure acceptation de l’homosexualité, relative simplification de l’adoption, possibilités de procréation tardive, diversification des aides médicales à la procréation, etc.

Deuxièmement, un développement de termes voisins mais non superposables. Cette terminologie comprend notamment plusieurs vocables de plus en plus usités. Ce sont souvent des néologismes qui recouvrent des situations très diverses les unes des autres, quand ce ne sont pas des vocables impropres : par exemple, celui de monoparentalité, puisque si un enfant vit surtout ou exclusivement chez l’un de ses parents, l’autre reste quasiment toujours co-responsable légal.

En outre, en l’espace de cinq ans, alors même que les dispositifs de soutien à la parentalité se diversifient et s’étendent, des critiques relatives à ces notions et à ces pratiques commencent à poindre. Nous les rencontrerons au fil des pages.

Bien évidemment, celui-ci ne visera aucune exhaustivité mais entendra souligner quelques éléments de réflexion, présenter quelques pionniers méconnus et illustrer quelques problématiques concrètes. Il comportera, comme le veut la tradition, une revue bibliographique importante, c’est-à-dire de base et mise à jour.