VIH: Le TARV permet aujourd'hui la même espérance de vie
L'espérance de vie des personnes vivant avec le VIH est maintenant toute proche de l’espérance de vie « normale », révèle cette étude internationale dirigée à l'Université de Bristol. Si ces patients vivant avec le VIH ont généralement besoin d'une thérapie antirétrovirale (TARV) à vie, la « nouvelle génération » bénéficiant des derniers médicaments anti-VIH ont une espérance de vie presque « normale » en raison des améliorations apportées aux traitements. Des conclusions, présentées dans le Lancet VIH qui confirment à quel point les progrès dans les TARV sont parvenues à réduire voire à éliminer les risques de complications graves.
Une étude de 2013 de la British Columbia avait déjà montré ce progrès spectaculaire, aux États-Unis et au Canada, soit une augmentation de l'espérance de vie chez les personnes séropositives traitées. Ces premières données, présentées alors dans la revue PLoS ONE révélaient que l'espérance de vie des personnes séropositives traitées était sur le point de rejoindre l'espérance de vie en population générale.
Les chercheurs de l'Université de Bristol ont analysé des données de 88.504 personnes, ayant participé à 18 études de cohorte en Europe et en Amérique du Nord vivant avec le VIH en Europe et en Amérique du Nord pour suivre les améliorations dans le taux de survie depuis 1996, année de l'introduction du traitement antirétroviral. Les chercheurs ont pris en compte les facteurs de confusion possibles dont l'âge et le sexe, l'usage de substances, l'incidence du SIDA à l'inclusion, le taux de cellules CD4 et la charge virale au début du traitement. L'analyse conclut que :
-à 20 ans, les adultes séropositifs sous TARV, vivant aux États-Unis ou au Canada peuvent espérer vivre jusqu'à 70 ans, une espérance de vie proche de celle constatée en population générale.
-Les participants qui avaient commencé le TARV entre 2008 et 2010 s'avèrent beaucoup plus susceptibles de survivre aux 3 premières années de traitement que les personnes qui ont commencé le traitement dans des périodes antérieures. Ainsi, 6% des personnes ayant commencé le traitement entre 1996 et 2003 sont décédés vs 3% de celles dont le traitement a débuté entre 2008 et 2010.
-Cela signifie que les patients qui ont commencé entre 2008 et 2010 sont 29% plus susceptibles de survivre à la première année de traitement vs ceux qui ont commencé le traitement entre 2000 et 2003.
-Un européen âgé de 20 ans ayant commencé son TARV sur la période 2008 à 2010, peut espérer vivre en moyenne jusqu'à 68 ans, si c'est une femme (vs 85 ans en population générale), 67,6 ans si c'est un homme vs 79 ans en population générale.
-Les patients qui survivent à la première année de TARV, voient leur espérance de vie augmenter d'environ 10 ans et sont susceptibles de vivre aussi longtemps que les personnes sans VIH.
-Les personnes atteintes du VIH, usagers de drogues ou qui présentent un faible taux de cellules CD4 (marqueur de la santé du système immunitaire) n'améliorent pas beaucoup, en revanche, leur espérance de vie.
L'amélioration de la survie pour les personnes vivant avec le VIH est un succès majeur en Santé publique. Aujourd'hui, l'infection à VIH considérée autrefois comme « mortelle » est considérée aujourd'hui comme une condition tout à fait gérable. Et si l'étude n'explique pas précisément les raisons de cette amélioration de la survie, l'efficacité des traitements y est certainement pour beaucoup. Bref, la survie des personnes vivant avec le VIH s'est « considérablement améliorée » au cours de la période étudiée et cela s'explique en grande partie par de meilleures combinaisons de médicaments. Un diagnostic et un traitement rapides, l'adhésion ou la bonne observance du traitement à long terme sont essentiels pour permettre la poursuite de cette amélioration de l'espérance de vie des personnes vivant avec le VIH.
May 10 2017 DOI: /10.1016/S2352-3018(17)30066-8 The Antiretroviral Therapy Cohort Collaboration. Survival of HIV-positive patients starting antiretroviral therapy between 1996 and 2013: a collaborative analysis of cohort studies.
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