CERVEAU: Son connectome explique les différences de comportement entre hommes et femmes
C’est en effet un véritable cadastre des réseaux du cerveau que livrent à nouveau*, puis exploitent ces chercheurs de l’Université de Pennsylvanie. Car l’étude des différences de câblage entre les neurones au cours de l’évolution des hommes et des femmes à travers les âges, contriue à expliquer les différences de comportement associées à chacun des sexes. Des travaux passionnants, présentés dans la revue Philosophical Transactions de la Royal Society B et qui, au-delà d'une meilleure compréhension de nos différences, ouvrent une nouvelle fenêtre d'étude et de traitement de certains troubles neurologiques.
L'équipe de la Penn est partie de ses précédents travaux, de 2013*, publiés dans les Actes de l'Académie des Sciences américaine, qui identifiaient déjà des différences de "câblage" entre les hommes et les femmes. Les chercheurs ont étudié les scans du cerveau par imagerie du tenseur de diffusion (DTI) de 900 enfants et jeunes adultes, âgés de 8 à 22 ans, en bonne santé. Les participants ont également passé toute une batterie de tests neurocognitifs, l'objectif étant d'identifier comment les différences structurelles observées dans le cerveau peuvent être liées à des différences de comportements masculins et féminins. Il est par exemple connu qu'en moyenne, les hommes sont plus susceptibles de faire mieux dans l'apprentissage et l'exécution d'une seule tâche et les femmes d'avoir une mémoire et des compétences sociales supérieures. L'équipe est ainsi parvenue à développer un « connectome structurel », comparable à une cartographie ou feuille de route du cerveau, pour chaque participant.
Le connectome humain ou carte des connexions neuronales est un outil important dans la recherche sur les différences sexuelles. Car cet aperçu des différences cérébrales entre hommes et femmes ouvre des implications considérables pour la médecine personnalisée mais aussi pour le traitement de toute une série de maladies caractérisées par un sexe-ratio déséquilibré. Les différences dans la cause et la progression de certaines maladies selon le sexe peuvent également influencer le choix du traitement. L'exemple de l'autisme est donné, avec son incidence bien plus élevée chez les hommes. Idem pour la schizophrénie, un trouble également beaucoup plus fréquent chez les hommes, et dont l'apparition et la sévérité diffèrent entre les sexes.
Une interaction complexe entre plusieurs caractéristiques du mécanisme neurobiologique définit ce lien entre les différences de réseaux neuronaux et les comportements : l'équipe a recherché et identifié ces différences de connectivité au niveau de sous-réseaux définis en fonction des caractéristiques structurelles, des systèmes fonctionnels et des domaines de comportement (ex : capacités motrices, motivation sociale, contrôle cognitif…). Cette étude révèle :
· Une connectivité structurelle forte dans les sous-réseaux du cerveau impliquées dans les fonctions motrices, sensorielles et exécutives correspondant à des compétences motrices et spatiales supérieures -en moyenne- chez les hommes.
· Chez les femmes, la connectivité est plus élevée dans les sous-réseaux associés aux tâches cognitives, sociales = d'attention et de mémoire, ce qui corrobore une capacité de mémoire et des compétences sociales plus développées chez les femmes.
Des données qui selon les auteurs peuvent permettre de mieux comprendre les sexe-ratios de l'incidence de certains troubles du comportement et leur pathogenèse. Dans un proche avenir, concluent les auteurs, nous pourrions être en mesure d'identifier précisément le dysfonctionnement à l'échelle du sous-réseau et mieux gérer le trouble associé.
Autres actualités sur le même thème
ALZHEIMER : Une bonne réserve cognitive peut éviter la démence
Actualité publiée il y a 6 années 11 moisDÉCLIN COGNITIF : Des champignons pour booster la cognition
Actualité publiée il y a 5 années 6 moisALZHEIMER : Quel seuil de pression cibler pour éloigner le risque ?
Actualité publiée il y a 2 mois 3 semainesMÉNOPAUSE : Non, la dépression n’est pas une illusion
Actualité publiée il y a 4 années 4 mois