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SCHIZOPHRÉNIE: Un calculateur du risque de troubles psychotique

Actualité publiée il y a 8 années 5 mois 3 semaines
American Journal of Psychiatry

Un calculateur clinique capable de prédire le risque de troubles psychotiques d’un patient, aussi précis qu’un calculateur de risque cardiaque, c’est le développement présenté par cette équipe du Beth Israel Deaconess Medical Center (BIDMC), dans l’American Journal of Psychiatry. Une recherche multisites, qui va contribuer au développement et au test de traitements visant à prévenir le développement des psychoses.

Ce nouveau calculateur évalue le risque de développer une psychose -caractérisée entre autres symptômes par des hallucinations et des délires- dès les premiers signes précoces de la maladie. On sait en effet, que parmi les patients ayant éprouvé ces premiers signes d'alerte, 15 à 25% vont développer un trouble plus sévère, mais, jusqu'à maintenant, les cliniciens avaient peu d'outil de pronostic et ne pouvaient apporter qu'une réponse d'expérience, aux patients. Le Dr Larry J. Seidman, psychologue au BIDMC et professeur de psychologie à Harvard explique que le nouveau calculateur de risque va permettre d'apporter aux patients une évaluation individuelle et personnalisée de leur risque. Des informations plus précises qui vont également permettre de réduire l'anxiété des patients.


Quoi de neuf ? En plus des événements stressants de la vie, des traumatismes et des antécédents familiaux de schizophrénie, le « nouveau » calculateur prend en compte 5 autres facteurs de risque :

· l'âge d'apparition des symptômes ;

· la fréquence et le type de pensée inhabituelle et préoccupante ;

· le fonctionnement social ;

· les capacités d'apprentissage verbales ;

· la vitesse de traitement cognitif.

Du syndrome de psychose atténuée au diagnostic de la psychose : C'est en analysant les données recueillies lors d'entretiens avec 596 patients, âgés de 12 à 35 ans, diagnostiqués avec un syndrome de psychose atténuée, une condition dans laquelle des enfants/adolescents vont vivre des expériences d'hallucinations et de délires mais pour lesquels le diagnostic de psychose ne semble pas pertinent. Cette condition, dûment répertoriée dans le Manuel Diagnostique et Statistique des Troubles Mentaux (DSM-5) est néanmoins associée à un « risque de psychose » élevé, qui si confirmé, devrait être prévenu ou traité au plus vite. L'équipe de recherche a ensuite développé le calculateur de risque, en prenant en compte les facteurs de risque connus de schizophrénie. Après avoir évalué les participants tous les 6 mois durant plusieurs années, les chercheurs constatent que 16% d'entre eux ont « converti » dans les deux ans, leur syndrome de psychose atténuée en psychose.

Les indicateurs majeurs : Les symptômes de la pensée inhabituelle et la méfiance sont identifiés comme des contributeurs de poids au risque de développer une psychose. La diminution du fonctionnement social, de l'apprentissage verbal et de la vitesse de traitement cognitif apparaissent également comme des facteurs de risque importants. Les patients les plus jeunes, adolescents ou jeunes adultes à l'apparition des premiers symptômes, forment également un groupe à risque plus élevé. Les événements stressants de la vie, les traumatismes et les antécédents familiaux de schizophrénie finalement s'avèrent avoir un impact plus faible que prévu sur le profil de risque.

Evidemment, le calculateur de risque ne peut pas prendre en compte tous les facteurs de risque, en particulier environnementaux (contexte familial, éducatif…) notamment favorables qui pourraient réduire ou accroître le risque. Mais, pour les chercheurs, cela constitue le prochain défi à relever, pour un calculateur encore plus efficace.


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