SCLÉROSE en PLAQUES: Détruire le système immunitaire pour mieux le reconstruire
La sclérose en plaques (SEP) est une maladie auto-immune, qui suppose donc de mauvaises réponses du système immunitaire, dans ce cas contre la myéline. L’idée de ces chercheurs canadiens est de tout effacer, pour mieux reconstruire et sans reproduire les erreurs d’origine du mécanisme immunitaire. Une technique qui implique, dans cette reconstruction, la thérapie par cellules souches. Un concept prometteur, présenté dans le Lancet.
La sclérose en plaques (SEP) est une maladie auto-immune : le système immunitaire attaque par erreur des cellules saines dans le corps, ici les gaines de myéline qui entourent les nerfs provoquant des troubles musculaires, de l'équilibre et de la vision. 85% des patients atteints le sont par la forme rémittente de la maladie. Il n'existe actuellement aucun remède définitif, seulement des traitements permettant d'atténuer les symptômes. Plusieurs tentatives de traitement de la SEP par thérapie cellulaire ont été documentées. Récemment, dans le JAMA, une recherche de la Northwestern University Feinberg School of Medicine (Chicago) menée auprès de patients atteints de la forme rémittente, la plus courante de la maladie, apportait la preuve de concept d'une thérapie par cellules souches qui inverse la sclérose en plaques au point de redonner une mobilité et une qualité de vie aux patients. En 2013, des chercheurs de la « Case Western » (Cleveland), expliquaient dans la revue Nature Biotechnology qu'il était possible de passer directement de cellules fibroblastes de la peau à des cellules nerveuses productrices de myéline, sas passer par la case « cellules souches », pour traiter la démyélinisation dans la sclérose en plaques et de la paralysie cérébrale.
Dans cet essai de phase II, les chercheurs de différents instituts de recherche au Canada et de Cleveland (US) ont tenté d'appliquer un schéma thérapeutique original et plutôt radical : détruire le système immunitaire existant et en créer un nouveau en utilisant des cellules souches. Ils ont donc dans un premier temps eu recours à un traitement très lourd de chimiothérapiede nature à affaiblir considérablement le système immunitaire du patient, puis à une greffe de cellules souches hématopoïétiques -des cellules sanguines à un stade précoce qui peuvent se développer en tous autres types de cellules sanguines et immunitaires- pour reconstruire un système immunitaire tout neuf et sans les défauts qui déclenchent la SEP.
24 patients bénévoles ont participé à l'étude :
· 70% ne présentaient plus aucune activité de la maladie 3 ans après la greffe,
· environ un tiers présentait une réduction significative de son incapacité,
· 16 patients ont pu reprendre le cours normal de leur vie (leurs études ou leur travail),
· 7 patients ont présenté une progression de leur handicap,
· 1 patient est décédé après la greffe, suite à une infection.
Certes l'étude est petite, rappelle les risques de la greffe, mais ses résultats sont prometteurs. Les chercheurs concluent à la faisabilité « du premier traitement capable de stopper complètement toute activité inflammatoire détectable dans le système nerveux central chez les patients atteints de sclérose en plaques, et cela pour une période prolongée et en l'absence de tout médicament ».
A suivre donc, avec des données d'études plus larges.
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