VITAMINE D: Comment s'y retrouver ?
Dans la littérature scientifique, la carence en vitamine D, fréquemment associée à une insuffisance d’exposition (raisonnable) à la lumière du soleil, est documentée comme associée à toute une gamme de complications, en particulier à la fragilité et à la maladie osseuses. Les personnes carencées devraient prendre une supplémentation, ainsi que certains groupes de population plus à risque, dont les femmes enceintes. Cette nouvelle revue de la littérature, présentée dans le British Medical Journal, aboutit à 2 conclusions : un régime alimentaire diversifié et une exposition normale à la lumière du soleil devraient suffire à combler nos besoins en vitamine D. Ensuite, il n’existe pas -concluent ces experts- de véritable preuve, dans la littérature scientifique que les personnes ayant des niveaux normaux de vitamine D tirent quelque bénéfice que ce soit d’une telle supplémentation. En bref, les suppléments de vitamine D devraient être réservés aux patients dûment diagnostiqués comme carencés.
La vitamine D fait l'objet de (trop) nombreuses d'études et on lui prête de multiples bénéfices. Difficile donc de s'y reconnaître et de savoir, en pratique s'il convient d'envisager une supplémentation. On sait que la façon la plus simple et la plus naturelle d'obtenir des niveaux suffisants de vitamine D est de profiter raisonnablement de la lumière du soleil qui apporte à l'organisme qui la fabrique alors naturellement environ 80 à 90% de ses besoins. Consommer toute l'année des aliments riches en vitamine D est également une source d'apports non négligeable (poissons gras, viande rouge, foie et jaunes d'œufs). On retrouve également la vitamine D dans certains aliments enrichis comme les céréales complètes du petit déjeuner et certaines pâtes à tartiner. Par ailleurs, la vitamine D régule l'absorption du calcium et du phosphore, un oligo-élément essentiel au maintien de la santé osseuse et dentaire. Ses bénéfices sont multiples, anti-infectieux, anti-inflammatoire, anti-tumoral, et même cardio-protecteur. Une supplémentation est donc recommandée en cas de faibles niveaux de vitamine D, en particulier durant les périodes les moins ensoleillées de l'année.
C'est d'ailleurs la dernière recommandation des autorités sanitaires britanniques. Cependant, ce nouvel examen des données de la littérature remet en cause ces récentes recommandations suggérant, qu'à long terme 10mcg quotidiens de suppléments de vitamine D en automne et en hiver pourraient entraîner des effets indésirables. Les chercheurs de l'Université d'Auckland et de l'Université d'Aberdeen ont donc effectué une recherche des données portant sur la vitamine D,
· Les auteurs citent 2 études en particulier portant sur une supplémentation vitamine D + calcium impliquant des femmes âgées à très faibles niveaux de vitamine D. Ces études montrent les bénéfices de la supplémentation en termes de réduction du risque de fracture.
· D'autres études en revanche, menées auprès de participants plus jeunes et/ou non carencés, ne concluent pas aux mêmes résultats.
· De même, sur les autres avantages évoqués, en dehors de la santé osseuse et musculaire, les chercheurs n'identifient aucune preuve réelle de bénéfices.
Une supplémentation en vitamine D n'a pas d'intérêt, en l'absence de carence, hors groupes à risque particulier, concluent les auteurs. Parmi ces groupes à risque, ils citent les résidents de maisons de retraite qui sortent peu, les personnes qui couvrent la majeure partie de leur peau à l'extérieur ou les personnes à la peau plus foncée, ainsi que les femmes enceintes, les bébés et les enfants âgés de 4 ans ou moins. Enfin, si le médecin prescrit une supplémentation, il devrait rester attentif à d'éventuels signes de taux excessifs de vitamine D entraînant une accumulation de calcium dans le sang (hypercalcémie). Ces signes comprennent la perte d'appétit, la sensation d'être toujours malade, et le besoin de mictions fréquentes. Et des niveaux trop élevés peuvent parfois accroître le risque de décès.
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