MAL de DOS : L'ibuprofène et autres AINS à peine supérieurs au placebo
Les chercheurs de l'Université de Sydney examinent ici si l’efficacité des analgésiques AINS (dont l’Ibuprofène) dans la prise en charge de la douleur liée aux maux de dos. Leurs données, issues du suivi de plus de 6.000 patients, présentées dans les Annals of the Rheumatic Diseases révèlent que ces médicaments anti-inflammatoires largement utilisés présentent très peu d'avantages par rapport à un placebo !
Les anti-inflammatoires non stéroïdiens sont documentés comme efficaces à réduire la douleur et rendre, en cas de douleurs, la poursuite des activités quotidiennes plus aisées. Ces médicaments, comme tout médicament, ne sont néanmoins pas dénués d'effets indésirables, dont un risque accru d'insuffisance cardiaque et de troubles intestinaux. Ici les chercheurs montrent une efficacité limitée pour soulager le mal de dos ainsi qu'un risque accru de problèmes gastro-intestinaux. Pourtant, les AINS sont actuellement recommandés par le autorités sanitaires comme l'une des options de traitement pour les douleurs lombaires.
Les chercheurs de l'Université de Sydney ont effectué une revue systématique de la littérature et la méta-analyse de 35 essais randomisés contrôlés portant sur les effets et la sécurité des AINS pour la douleur du dos. Les mesures de la douleur utilisées dans les essais étaient soit des échelles analogiques visuelles, soit des échelles de notation numérique, toutes ces échelles ont été converties à une échelle commune de 0 (aucune douleur) à 100 douleur sévère entrainant l'incapacité. Une différence de 10 points a été considérée comme le minimum pour être considéré comme un changement significatif au plan clinique. Les AINS ont été administrés principalement par voie orale, mais également, dans certains essais par injection, gel ou patch. L'analyse montre que les AINS ont réduit la douleur et l'incapacité par rapport au placebo à court terme mais avec un écart non cliniquement significatif (< 10).
-il faudrait concrètement traiter 6 patients durant 2 semaines, par AINS (vs placebo) pour qu'un seul patient obtienne un soulagement significatif !
-et, concernant la sécurité, un certain nombre de participants ayant pris des AINS présentent des effets indésirables gastro-intestinaux : le risque est estimé comme multiplié par 2,5 avec AINS vs placebo.
La conclusion des chercheurs est sans appel : les AINS n'apportent pas, en général, l'effet attendu et cliniquement significatif pour soulager la douleur rachidienne. Ce résultat, combiné avec ceux des études récentes sur le paracétamol et les opioïdes, suggère que les trois médicaments les plus largement utilisés et recommandés pour la douleur du dos n'apportent pas d'effets cliniquement importants. Cependant, l'étude ne signifie pas que les AINS ne fonctionnent pas du tout pour les maux de dos et ne devraient pas être utilisés. Il est possible que certaines personnes en tirent encore bénéfice, un patient sur 6 en fait, selon ces résultats.
February 2 2017 doi:10.1136/annrheumdis-2016-210597 Non-steroidal anti-inflammatory drugs for spinal pain: a systematic review and meta-analysis.
10 études sur le Mal de dos
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