MÉNOPAUSE: Lassitude de l'exercice? La baisse de dopamine en question
Est-ce la ménopause qui entraîne une baisse d’activation des voies de récompense dans le cerveau en réponse à l’exercice ? Cette étude sur l’animal, montre que des rats femelles modèles de ménopause vont présenter aussi une baisse d’activité. En cause, le manque ou la dimimution des niveaux d'œstrogène qui modifie l'activité de la dopamine dans les circuits de motivation et de récompense du cerveau. Des conclusions, présentées dans la revue Physiology & Behavior, sans implications préventives ou thérapeutiques particulières mais qui contribuent à expliquer pourquoi, à partir d’un certain âge, la plupart des femmes réduisent leur pratique de l’exercice.
L'activité physique est recommandée à tous les stades et âges de la vie, et de nombreuses femmes ménopausées maintiennent un mode de vie très actif. Cependant, la grande majorité des femmes ménopausées suivent une tendance inverse avec, à la clé, une prise de poids. Rappelons, qu'à l'encontre des idées reçues, une étude de l'Université du Massachusetts a suggéré que maintenir son poids peut-être plus aisé après la ménopause avec une activité physique régulière. Si les études montrent que l'indice de masse corporelle (IMC), le tour de taille et le taux de graisse corporelle sont significativement plus élevés chez les femmes ménopausées, elles suggèrent aussi un impact plus important de l'exercice sur la composition corporelle, à ce stade de la vie.
Ici, les chercheurs des Universités du Missouri et du Kansas ont mené la recherche chez l'animal, précisément chez des rats, femelles, génétiquement modifiés afin de regarder si ceux entraînés à avoir une capacité d'exercice élevée étaient mieux protégés contre cette lassitude de l'activité physique après une ménopause artificielle (retrait des ovaires). Après une semaine de récupération, les animaux ont eu accès à une roue de roulement et leur activité a été évaluée durant 11 semaines. Cette expérience montre que,
· les rats entraînés, à forte capacité d'exercice ont plus pratiqué sur la roue que les rats à faible capacité d'exercice,
· le retrait des ovaire (ménopause-like) entraîne une réduction significative de l'activité dans les deux groupes (forte ou faible capacité d'exercice).
· les rats à forte capacité d'exercice privés de leurs ovaires montrent une réduction de leur pratique de la roue au cours des 11 semaines,
· les rats à faible capacité d'exercice privés de leurs ovaires montrent une augmentation de leur pratique de la roue au cours des 11 semaines.
· En fait, à la fin des 11 semaines, il n'y a plus de différence dans l'activité des rats à faible et forte capacités d'exercice, privés de leurs ovaires.
· L'analyse des cerveaux montre en effet que les rats à forte capacité d'exercice ont une plus grande activité de la dopamine que les rats à faible capacité. Enfin, le retrait des ovaires est associé à un blocage de l'augmentation de la dopamine chez les rats à forte capacité d'exercice, mais à un blocage réduit de la dopamine chez les rats à faible capacité d'exercice.
Œstrogène, dopamine, motivation : En conclusion, le système de dopamine joue un rôle clé dans la motivation pour l'exercice, ici chez ces rats femelles. En dépit d'une plus grande motivation à s'activer, les rats à forte capacité d'exercice ne sont pas protégés contre l'effet de l'ablation des ovaires – ménopause-like- sur l'activité de la dopamine. Et les niveaux d'œstrogène, connus pour avoir un effet sur l'activité de la dopamine sont en baisse à la ménopause. Le manque d'œstrogène, à la ménopause, peut ainsi, chez de nombreuses femmes, modifier l'activité de la dopamine et expliquer la baisse de motivation et de récompense en réponse à la pratique de l'exercice.
Enfin, ces résultats peuvent aussi contribuer à expliquer pourquoi les femmes qui ont dû subir une ablation des ovaires peuvent se sentir moins motivées à pratiquer une activité physique.
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