Les innovations dans le traitement général et étiologique des plaies chroniques Le traitement général et local des plaies chroniques est aujourd’hui à la fois le résultat d’une mise en application -autant que possible- des preuves scientifiques et des recommandations d'experts. La littérature permet d’actualiser les connaissances sur l’efficacité des différents protocoles, techniques de cicatrisation et dispositifs de santé. Des rapports d'industriels et de nombreux cas cliniques réalisés par des médecins dans le cadre d'études observationnelles permettent également de découvrir des protocoles et des produits innovants qui seront peut-être partie intégrante des soins de plaie de demain. Cependant, on peut globalement regretter le petit nombre d’études portant sur les dispositifs de pansement existants. La mise à jour de l'acronyme TIME(3) Certains groupements d’experts et sociétés savantes permettent, à partir de l’évolution des connaissances en matière de cicatrisation de faire évoluer les bonnes pratiques de soin. Un exemple en est l’acronyme TIME, créé il y a plus de dix ans par un groupe international d’experts en cicatrisation des plaies et récemment mis à jour par l’International Wound Infection Institute. Après le concept de cicatrisation en milieu humide et intégration des dernières preuves de la littérature, 4 grandes avancées retiennent tout particulièrement l’attention : la prise de conscience du rôle important joué par les biofilms (et de la nécessité de mettre au point une méthode de détection simple), l’utilisation de la thérapie par pression négative (TPN), l’évolution du traitement antiseptique topique sous forme de pansements et de solutions d’irrigation des plaies (à base d’argent et de polyhexaméthylène biguanide notamment), une meilleure compréhension des mécanismes biomoléculaires sous-jacents à la persistance des plaies chroniques. Véritable guide pratique pour l’évaluation et la prise en charge des plaies chroniques, il regroupe les observations et les interventions cliniques liées à la préparation du lit des plaies en 4 éléments caractéristiques -désignés par l’acronyme TIME- et dont il faut tenir compte à chaque évaluation de la plaie. T. Tissus nécrosés Les tissus non viables augmentent les risques d’infection et retardent le processus de cicatrisation de la plaie en favorisant la prolifération des microorganismes. Le débridement vise à retirer ces micro-organismes, biofilm et tissus non viables du lit de la plaie et a également pour effet de stimuler les facteurs de croissance, de retirer les cellules sénescentes présentes dans une plaie ou autour de la plaie. L’une des principales avancées dans ce domaine réside dans la prise de conscience de l’utilité des débridements et des « nettoyages » répétés de la plaie, que l’on ait recours aux anciennes ou aux nouvelles méthodes (TPN et hydrochirurgie). I. Inflammation et Infection L’inflammation est une étape essentielle au processus de cicatrisation des plaies. Elle déclenche une cascade de réactions physiologiques et de processus biochimiques complexes visant à apporter au lit de la plaie des éléments spécifiques tels que des neutrophiles et des facteurs de coagulation et de croissance pour amorcer une cicatrisation optimale. Dans le cas de plaies chroniques, il est fréquent que la phase inflammatoire se prolonge, occasionnant une augmentation des cytokines inflammatoires, une augmentation des activités des protéases et une diminution des activités des facteurs de croissance. Cette inflammation chronique entraîne un état de stagnation du processus de cicatrisation et favorise le développement et la prolifération de microorganismes, et ce, jusqu’à l’infection. Le débridement ainsi que l’usage topique d’antimicrobiens et d’inhibiteurs de protéases sont cohérents avec la gestion de ce principe de préparation du lit de la plaie. La conceptualisation du rôle joué par les bactéries comme un continuum (contamination, colonisation et infection) s’est imposée, et la présence de biofilms à la surface des plaies est communément admise. Par ailleurs, il y a eu un regain d’intérêt pour l’utilisation d’antiseptiques topiques en vue de limiter la charge bactérienne des plaies, qui a été accentué par les craintes liées au risque croissant d’antibiorésistance. www.santelog.com/id7302 WWW à lire sur le web santé log - Soin à Domicile n°100- Novembre 2024 -3
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