VOTRE FORMATION PAR L’ÉCHANGE DES BONNES PRATIQUES Ces pansements qui boostent la cicatrisation Dossier : Plaies chroniques Innovations et perspectives
Sommaire Dossier : Plaies chroniques Innovations et perspectives ........................................................................... 1 Epidémiologie des plaies chroniques ............................................................. 2 Innovations dans le traitement général des plaies chroniques..................................................................................... 3 Innovations dans la prévention et la prise en charge et des escarres................................................................................................ 5 La télémédecine dans le traitement des plaies chroniques............................9 La Thérapie par Pression Négative............................................................... 10 Les innovations dans le traitement des infections des plaies chroniques...................................................................................12 Les innovations dans les pansements des plaies chroniques......................15 Savoir......................................................................................................... 17 • Ces pansements qui boostent la cicatrisation
L’efficacité repensée Conçu pour être VOTRE premier choix. Découvrez la nouvelle génération* de pansement RespoSorb® Silicone Border. Améliore les condi- tions de cicatrisation¹ )ƾ cace pol]valent respectueux du patient¹ RespoSorb® Silicone Border *nouvelle génération pansements L]drocellulaires avec tecLnologie cellulose SA4 versus pansements L]drocellulaires de premiʢre génération avec tecLnologie mousse 1. Compliance to Claim RespoSorb® Silicone Border EVO 20.06.2023 RespoSorb® Silicone Border est indiqué pour le traitement des plaies modérément à fortement exsudatives cLroniques et aiguʥs. Dispositif médical de classe IIb. Fabricant : 4A90 ,AR81A22 A+. 3rKanisme notiƼ é : CE0123. Remboursé par les organismes d’assurance maladie : consultez les modalités sur le site [[[.ameli.fr. 0ire attentivement les instructions Ƽ gurant dans la notice et ou sur lƅétiquetage . Date de création du document : aoʲt 2023-A4CRSBCEVOCA 0aboratoires 4A90 ,AR81A22 S.à.r.l. route de Sélestat Ɓ 6 30 CLʜtenois RCS CO01AR 32 1 03 NOUVELLES TAILLES
Plaies chroniques Innovations et perspectives La cicatrisation est une fonction fondamentale des êtres vivants, cependant, dans certaines situations, cette fonction devient déficiente. La peau a un rôle clé en tant que barrière de protection qui nous isole du milieu intérieur et, dans la grande majorité des cas, elle joue ce rôle en cicatrisant normalement et en nous protégeant des infections ou des hémorragies. Cependant, en cas de « terrain » cutané malade ou fragile, les plaies cutanées peuvent devenir chroniques. Avec le vieillissement des populations, la prévalence de la fragilité s’accroît, et de plus en plus de sujets âgés et fragiles vivent avec des plaies chroniques. Ainsi, l’incidence, la prévalence et la durée des plaies chroniques ne cessent d'augmenter. Au-delà de la réduction de qualité de vie et de la souffrance au quotidien des patients atteints, les plaies chroniques sont devenues une priorité de Santé publique et un fardeau pour nos systèmes de santé. Dans le même temps, fort heureusement, la cicatrisation cutanée fait l'objet de nombreuses recherches par les médecins, les scientifiques, mais aussi par les laboratoires et les fabricants de dispositifs de pansements. Ces recherches ont mené à une meilleure connaissance fondamentale des mécanismes intimes de la cicatrisation, permettant d'accélérer ce processus naturel tout en améliorant le confort du patient. De très nombreux types de pansements sont aujourd’hui disponibles, avec des avantages multiples au-delà d’une spécificité toujours accrue en fonction du type, du stade, de la taille et du site de la plaie. Garantir une cicatrisation en milieu humide, absorber les mauvaises odeurs, réduire les exsudats en excès, éviter la douleur au retrait ou encore réduire des changements trop fréquents, on ne compte plus les avantages des pansements modernes. Ces dispositifs évoluent sans cesse, riches d’innovations, parfois surprenantes, parfois faisant appel à des nouvelles technologies, parfois reproduisant ou amplifiant des processus naturels. Et si ces nouveaux dispositifs de « cicatrisation » promettent moins de soins, ils nécessitent une connaissance plus pointue et toujours réactualisée des professionnels de santé. Ce dossier vous propose une « sélection » d’innovations dans le traitement des plaies chroniques, qui ont retenu l’attention de notre Rédaction, mais sans avoir l’ambition néanmoins d’être exhaustif. Rédaction Dr Claire Lewandowski - Relecture : Dr Martine Le Noc Soudani Auteurs Dossier. Epidémiologie des plaies chroniques................... 2 Vieillissement et maladies chroniques, des facteurs majeurs d’incidence Les pansements modernes, la réponse à un besoin considérable et croissant Les innovations dans le traitement général et . étiologique des plaies chroniques........................ 3 La mise à jour de l'acronyme TIME Innovations dans la prévention et la prise en . charge et des escarres ....................................... .5 La télémédecine dans le traitement des plaies . chroniques.......................................................... .9. La Thérapie par Pression Négative .................... 10 Les innovations dans le traitement des infections . des plaies chroniques ........................................ 12 Antibiothérapie : les dernières recommandations Le plasma à pression atmosphérique froide : un grand potentiel Les pansements hydrogels à la chitosane Les innovations dans les pansements des plaies . chroniques.......................................................... 15 Comment choisir « son » pansement ? Les pansements traditionnels Des pansements actifs Des pansements universels Les pansements biologiques Les pansements intelligents Ces pansements qui boostent la cicatrisation..17 santé log - Soin à Domicile n°100- Novembre 2024-1
Epidémiologie des plaies chroniques La prévalence des plaies chroniques atteint 2 millions de personnes en France avec un taux global de 8,3%. Les escarres : au nombre de ces plaies, on compte plus de 300.000 escarres. Le pic d’incidence de ces plaies se situe entre 76 et 84 ans. Ainsi 50 % des escarres surviennent après l’âge de 80 ans. Chez les patients suivis à domicile, âgés de 65 ans et plus, on estime cette prévalence comprise, en France, entre 70.000 et 112.000 patients(1). A l’hôpital, plusieurs études épidémiologiques françaises indiquent une prévalence des escarres, tous services confondus, comprise entre 5 et 9 %, en particulier dans les services de suite et de réadaptation et jusqu’à 18,7 % dans les services de soins intensifs. Les ulcères de jambe sont très probablement le deuxième type de plaie chronique, avec une prévalence de 1,6% en population générale, soit près d’1 million de personnes. Une analyse menée par l’Assurance Maladie à partir des données de remboursement a permis d’estimer que 115.000 patients souffrant d’ulcères veineux ou mixtes sont pris en charge à domicile chaque année en France. Ce type de plaie est le plus fréquemment pris en charge par les infirmiers libéraux. Les ulcères de jambes représentent ainsi environ 26% de l’ensemble des plaies prises en charge par les infirmiers de ville(2). Près d’1 million de personnes souffrent d’ulcère de jambe en France (Visuel Adobe Stock) Les plaies diabétiques pèsent pour une part non négligeable des plaies chroniques. Sur les plus de 3,3 millions de personnes diabétiques en France, on estime entre 75.900 et 330.000 le nombre de patients souffrant d'un mal perforant plantaire. En 2013, 20.493 patients diabétiques ont été hospitalisés pour une plaie du pied (soit 5 fois plus qu’en population non diabétique) et 7.749 patients ont dû subir une amputation d’un membre inférieur (soit 7 fois plus qu’en population non diabétique). Le taux de ré-hospitalisation dans l’année pour une plaie du pied est en moyenne de 30%. Vieillissement et maladies chroniques, des facteurs majeurs d’incidence Ces chiffres en constante augmentation, sont favorisés par le vieillissement de la population qui constitue un facteur de risque d’apparition et de chronicité. L'évolution vers une plaie chronique (ulcères, escarres…) est liée à la plaie elle-même (origine, étendue, site) mais aussi à l'état de santé du patient. Enfin, l’incidence de ces plaies est directement et également corrélée à la hausse de l’épidémie d’obésité, et de ses comorbidités, le diabète et les maladies cardiaques. Les plaies chroniques ne se « referment pas » car les mécanismes naturels de la cicatrisation sont défaillants. La raison en est souvent le « terrain » défaillant des patients porteurs de plaies : un problème de santé ou de multiples comorbidités qui retardent ou empêchent la cicatrisation. Par exemple, les vaisseaux sont obstrués (artérite, varices, séquelles de phlébite, lymphœdème, irradiation, etc.), l'innervation sensitive est perturbée (polynévrites, paraplégie, tétraplégie, section nerveuse, etc.), ou l'oxygène n'est pas transporté correctement depuis les poumons jusqu'aux tissus (drépanocytose et autres anémies). Ces causes excluent fréquemment l’intervention chirurgicale. Les pansements modernes, la réponse à un besoin considérable et croissant On comprend l’importance du confort des pansements modernes pour le patient, qui tarde ou échoue à cicatriser. De ce fait, il est essentiel qu'une plaie soit prise en charge dès qu'elle apparaît, par des soignants très bien formés. Mais pas seulement. La complexité des plaies chroniques, tout autant que les spécificités des dispositifs ont fait de la cicatrisation un défi interdisciplinaire qui sollicite également l’expertise des dermatologues, des gériatres, des oncologues, etc. L’interdisciplinarité dans le soin des plaies est donc une priorité, notamment en chirurgie et cicatrisation pathologique, pour créer une dynamique spécifique et contribuer à l’avancée des dispositifs de santé. La prise en charge implique le choix du pansement le plus adapté à chaque plaie mais aussi le moins douloureux au retrait et le plus confortable pour chaque patient, enfin le moins coûteux. Le traitement des plaies fait ainsi sans cesse l'objet de nombreuses recherches et innovations. En un siècle, les pansements sont devenus modernes puis actifs, ils seront bientôt intelligents et connectés, c’est-à-dire diagnostiques, prédictifs et curatifs. www.santelog.com/id7301 WWW à lire sur le web 2- Soin à Domicile n°100- Novembre 2024 santé log Dossier
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BIOGARAN PRÉSENTE Pansement superabsorbant stérile Biogaran® Super est un dispositif médical de classe IIb. Fabricant : Huizhou Foryou Medical Devices Co. Ltd., 516005 Huizhou, Chine – organisme notifié : CE0123. Distributeur : Biogaran, 15 bd Charles de Gaulle, 92707 Colombes. Lire attentivement les instructions figurant dans la notice d’emploi du pansement superabsorbant stérile Biogaran® Super - Date de création : avril 2024. Remboursé par les organismes d’Assurance maladie dans certaines situations : consultez les modalités sur le site www.ameli.fr. Document à l’usage exclusif des professionnels de santé. Le pansement superabsorbant stérile BIOGARAN® SUPER existe en 5 formats pour s’adapter aux différentes tailles de plaies. Sa structure tri-couches favorise la gestion des fluides et la mise en place d’un environnement humide optimal pour une cicatrisation rapide. Ce pansement est indiqué pour la prise en charge des plaies modérément à fortement exsudatives, incluant1 : ulcères de jambe, escarres, plaies du pied diabétique et plaies chirurgicales déhiscentes. LE PANSEMENT SUPERABSORBANT STÉRILE BIOGARAN® SUPER UNE ENVELOPPE DE DOUCEUR POUR LES PLAIES FORTEMENT EXSUDATIVES ! PO-02243-04/24 1 Se reporter à la notice du pansement superabsorbant stérile Biogaran® Super Remboursés LPPR En savoir +
Les innovations dans le traitement général et étiologique des plaies chroniques Le traitement général et local des plaies chroniques est aujourd’hui à la fois le résultat d’une mise en application -autant que possible- des preuves scientifiques et des recommandations d'experts. La littérature permet d’actualiser les connaissances sur l’efficacité des différents protocoles, techniques de cicatrisation et dispositifs de santé. Des rapports d'industriels et de nombreux cas cliniques réalisés par des médecins dans le cadre d'études observationnelles permettent également de découvrir des protocoles et des produits innovants qui seront peut-être partie intégrante des soins de plaie de demain. Cependant, on peut globalement regretter le petit nombre d’études portant sur les dispositifs de pansement existants. La mise à jour de l'acronyme TIME(3) Certains groupements d’experts et sociétés savantes permettent, à partir de l’évolution des connaissances en matière de cicatrisation de faire évoluer les bonnes pratiques de soin. Un exemple en est l’acronyme TIME, créé il y a plus de dix ans par un groupe international d’experts en cicatrisation des plaies et récemment mis à jour par l’International Wound Infection Institute. Après le concept de cicatrisation en milieu humide et intégration des dernières preuves de la littérature, 4 grandes avancées retiennent tout particulièrement l’attention : la prise de conscience du rôle important joué par les biofilms (et de la nécessité de mettre au point une méthode de détection simple), l’utilisation de la thérapie par pression négative (TPN), l’évolution du traitement antiseptique topique sous forme de pansements et de solutions d’irrigation des plaies (à base d’argent et de polyhexaméthylène biguanide notamment), une meilleure compréhension des mécanismes biomoléculaires sous-jacents à la persistance des plaies chroniques. Véritable guide pratique pour l’évaluation et la prise en charge des plaies chroniques, il regroupe les observations et les interventions cliniques liées à la préparation du lit des plaies en 4 éléments caractéristiques -désignés par l’acronyme TIME- et dont il faut tenir compte à chaque évaluation de la plaie. T. Tissus nécrosés Les tissus non viables augmentent les risques d’infection et retardent le processus de cicatrisation de la plaie en favorisant la prolifération des microorganismes. Le débridement vise à retirer ces micro-organismes, biofilm et tissus non viables du lit de la plaie et a également pour effet de stimuler les facteurs de croissance, de retirer les cellules sénescentes présentes dans une plaie ou autour de la plaie. L’une des principales avancées dans ce domaine réside dans la prise de conscience de l’utilité des débridements et des « nettoyages » répétés de la plaie, que l’on ait recours aux anciennes ou aux nouvelles méthodes (TPN et hydrochirurgie). I. Inflammation et Infection L’inflammation est une étape essentielle au processus de cicatrisation des plaies. Elle déclenche une cascade de réactions physiologiques et de processus biochimiques complexes visant à apporter au lit de la plaie des éléments spécifiques tels que des neutrophiles et des facteurs de coagulation et de croissance pour amorcer une cicatrisation optimale. Dans le cas de plaies chroniques, il est fréquent que la phase inflammatoire se prolonge, occasionnant une augmentation des cytokines inflammatoires, une augmentation des activités des protéases et une diminution des activités des facteurs de croissance. Cette inflammation chronique entraîne un état de stagnation du processus de cicatrisation et favorise le développement et la prolifération de microorganismes, et ce, jusqu’à l’infection. Le débridement ainsi que l’usage topique d’antimicrobiens et d’inhibiteurs de protéases sont cohérents avec la gestion de ce principe de préparation du lit de la plaie. La conceptualisation du rôle joué par les bactéries comme un continuum (contamination, colonisation et infection) s’est imposée, et la présence de biofilms à la surface des plaies est communément admise. Par ailleurs, il y a eu un regain d’intérêt pour l’utilisation d’antiseptiques topiques en vue de limiter la charge bactérienne des plaies, qui a été accentué par les craintes liées au risque croissant d’antibiorésistance. www.santelog.com/id7302 WWW à lire sur le web santé log - Soin à Domicile n°100- Novembre 2024 -3
M. Maintien de l’équilibre hydrique (hydrorégulation) L'exsudat est une composante essentielle au processus de cicatrisation, car il permet, de par sa composition, la libération des éléments nécessaires à la cicatrisation d'une plaie. En fait, l’exsudat contient de l’eau, des électrolytes, des nutriments, des protéines, des médiateurs inflammatoires, des facteurs de croissance, des globules blancs et des microorganismes. Malheureusement, dans les plaies chroniques, la présence excessive ou une insuffisance d'exsudat peut inhiber le processus de cicatrisation. Un excès d’exsudats peut endommager la peau péri-lésionnelle et les berges de la plaie, inhiber l'activité cellulaire et favoriser le développement du biofilm. Il a été démontré que les composantes de l'exsudat dans une plaie chronique présentent des niveaux de cytokines pro-inflammatoires, de protéases et de radicaux libres d'O2 élevés, maintenant ces plaies dans un état inflammatoire prolongé. La gestion de l'humidité d'une plaie est donc cruciale. Le choix d'un pansement est donc tout aussi important dans la gestion de l'exsudat. Il doit maintenir un niveau d'humidité en deçà du seuil de macération et de fuite sur la peau péri-lésionnelle. Dans l’optique de gérer la cicatrisation en milieu humide, l’utilisation de pansements mousses, de super-absorbants et de thérapie par pression négative (TPN) peut-être considérée. La prise de conscience de l’importance du volume de l’exsudat (excès ou insuffisance) et de sa composition moléculaire a abouti à la mise au point et à l’utilisation d’un large éventail de pansements destinés à maintenir l’équilibre hydrique des plaies, à protéger la peau périlésionnelle et à optimiser la cicatrisation. E. Épithélialisation à partir des berges L'évaluation des bords de la plaie permet de déterminer s'il y a progression en matière d'épithélialisation et de fermeture de la plaie. Cette évaluation nous confirme également si le traitement local en cours est approprié. Une réduction de 20 à 40 % de la plaie après 2 et 4 semaines de soins permet de confirmer que le protocole en cours est efficace. L’épithélialisation est un prédicteur fiable de la cicatrisation. L’évaluation de la peau péri-lésionnelle est également importante, car sa sécheresse ou sa macération peuvent ralentir ou empêcher la cicatrisation. Considérer l'utilisation de thérapies adjuvantes (laser, stimulation électrique, thérapie par pression négative, l’oxygénation hyperbare, etc.), derme acellulaire, greffe, cellules souches, pansements bioactifs, etc. peut favoriser la contraction des bords de la plaie et l'épithélialisation. T : Tissu non viable I : Infection Inflammation ou biofilm M : Milieu humide E : Épithélialisation (bords de la plaie et peau environnante) Le tissu non viable présent dans le lit d'une plaie fournit un milieu de croissance idéal pour les microorganismes. Il doit être retiré afin de promouvoir le processus de cicatrisation. Les plaies chroniques contiennent des microorganismes qui peuvent proliférer et causer une infection. Même en l’absence de signes cliniques d'infection, le processus de cicatrisation peut être retardé par la présence d'un biofilm. Une grande quantité d'exsudat (contenant souvent des métalloprotéases) peut endommager le nouveau tissu dans le lit de la plaie et également endommager l'intégrité de la peau environnante. Cela est également vrai pour une plaie trop sèche. L'absence de tissu sain sur les bords de la plaie, la présence de bords de plaie roulés, non accolés ou de sous-minage indique que la plaie ne progresse pas normalement. Toute perte d'intégrité de la peau environnante peut avoir un effet négatif sur le processus de cicatrisation de la plaie. Débridement (lorsqu’un potentiel de cicatrisation est assuré) Débridement et utilisation d'un antimicrobien ou d’un antiseptique pansement rétenteur d'humidité, ajout d'hydrogel pansement absorbant Débridement des bords de la plaie, retrait du biofilm Envisager une biopsie Protéger la peau environnante Traiter / protéger la peau environnante (sécheresse, hydratation, dermatite, eczéma, œdème…) Débrider les callosités Encourager les autosoins Rappel de l’acronyme TIME(4,5) 4- Soin à Domicile n°100- Novembre 2024 santé log Dossier
PROTECTION DURABLE Facile à appliquer • Micro-adhérent, doit être appliqué avec un pansement secondaire type bandage ou sparadrap. Facile à enlever • Une interface siliconée en contact avec la plaie pour une adhésion douce, repositionnable, facilitant l’observation et le changement. 5 3 1 2 4 Une pose en seulement 5 étapes 20x40 20x25 20x20 15x20 10x10 ABSORPTION MAXIMALE Le pansement DURAMAX◊ S contrôle l’exsudat en excès Le pansement DURAMAX◊ S avec sa forte capacité d’absorption et de rétention, prévient la macération, de la plaie et des tissus périlésionnels due à l’exsudation. Le pansement DURAMAX◊ S absorbe et retient les exsudats visqueux. Le pansement DURAMAX◊ S absorbe et retient les exsudats même sous compression standard de 40mmgH. DURAMAX◊ S Pansement superabsorbant micro-adhérent siliconé pour la prise en charge des plaies très exsudatives1 DURAMAX◊ S, pansement superabsorbant non occlusif, permet un environnement humide en raison de ses propriétés de respirabilité. Protection durable de la peau périlésionnelle.** Les deux couches entourant le noyau central absorbant renforcent la résistance du pansement et maintiennent les polymères en place en cas d'endommagement. Le pansement DURAMAX◊ S est confortable pour les patients • MINIMISE LA DOULEUR : la couche de silicone réticulée en contact avec la plaie n'adhère pas au site de la plaie. • MINIMISE LES FUITES : peut aider à protéger la peau périlésionnelle des exsudats de la plaie de l’excès d’humidité. **Peut rester en place jusqu’à 7 jours. Mentions obligatoires : DURAMAX S, pansement superabsorbant en silicone. Destination : Prise en charge des plaies malodorantes avec exsudat modéré à important, notamment les ulcères du pied diabétique, les ulcères veineux de jambe, les ulcères artériels, les brûlures du premier et du second degré, les plaies postopératoires et les plaies traumatiques. Classe IIb. Organisme notifié : TÜV SÜD – n°0123. Mandataire : Shanghai International Holding Corp. GmbH (Europe) – Allemagne. Pris en charge par l’assurance maladie. Veuillez lire attentivement les instructions figurant dans la notice d’utilisation qui accompagne ces dispositifs médicaux. Référence : 1. Test report No JCSQ2022012511. Smith & Nephew S.A.S, 40/52 Boulevard du parc, 92200 NEUILLY-SUR-SEINE, France - Société par Actions Simplifiée au capital de 3.366.150 euros 577 150 840 R.C.S. Nanterre. ◊Marque de commerce de Smith+Nephew. W-23-026 | Mars 2023.
Innovations dans la prévention et la prise en charge des escarres Les escarres restent un des grands défis dans les établissements, les EHPAD et en HAD. Une escarre constituée pourra mettre des semaines ou des mois à cicatriser avec un coût considérable, humain, social et économique. La prévention, inscrite dans le rôle propre de l’infirmier(e), doit être la priorité. Une vigilance spécifique doit donc être mise en place avant même l'apparition des premières lésions cutanées. Les accessoires de positionnement, en approche préventive Ainsi, dans ce type d’approche, ce type de matériel doit être installé le plus tôt possible en association avec : des soins d’hygiène et de confort renforcés ; une friction douce des points d’appui avec une huile de massage ; des changements de position réguliers ; une évaluation cutanée régulière ; des transmissions aux autres membres de l’équipe soignante. Les accessoires de positionnement, en approche curative Ce type de matériel peut être aussi utilisé quand l'escarre est constituée afin de favoriser sa cicatrisation et surtout d’éviter son aggravation. Le recours à ces accessoires doit alors être combiné à : la mise en place d'un pansement adapté ; une alimentation hyper-protéinée ; un protocole de soulagement de la douleur (position et thérapeutique antalgique) ; les changements de position et la mobilisation doivent rester la priorité. La mobilisation permanente d'un patient, de jour comme de nuit, permet l’irrigation des tissus entre deux phases de compression (Visuel Adobe Stock) www.santelog.com/id7303 WWW à lire sur le web Alors que l’incidence de l’escarre ne va faire qu’augmenter ces prochaines années, sous le seul jeu du vieillissement de la population - en 2030, les personnes de 75 ans et plus, les plus touchées, devraient représenter 12,3 % de la population française – il est essentiel de réfléchir à l’évolution nécessaire du système de prévention et de prise en charge de l’escarre. Il s’agit de trouver de toute urgence les moyens de réduire / stabiliser sa prévalence et ses conséquences destructrices pour les patients. La mobilisation permanente d'un patient, de jour comme de nuit, permet l’irrigation des tissus entre deux phases de compression. Lorsque le patient perd sa mobilité et ne peut donc pas assurer ces modifications de pression, l’escarre peut se développer en quelques heures. En cause, l’écrasement tissulaire, le cisaillement, les frottements et les frictions. Au vu des problématiques de vieillissement de la population, la lutte contre l’escarre est amenée à se développer. En dépit des progrès considérables déjà réalisés en 30 ans par les fabricants, d’immenses besoins restent encore à combler. Dans cet objectif, les accessoires de positionnement vont soulager la pression localement dans une approche préventive ou dans une approche curative, pour éviter d’accentuer une pression sur la plaie déjà constituée. 5 - Soin à Domicile n°100- Nov 2024 - santé log Dossier
Laboratoires Coloplast, SAS : Société par actions simplifiée Siège social : 38 rue Roger Salengro - 94120 Fontenay-sous-Bois - France Capital social : 22 001 980 Euros - RCS CRETEIL : 312 328 362 - SIREN : 312 328 362 CODE NAF (ex APE) : 4646Z - N° TVA Intracommunautaire : FR 18 312 328 362 www.coloplastprofessional.fr Le logo Coloplast est une marque enregistrée par Coloplast A /S, DK - 3050 Humlebaek. © Tous droits réservés aux Laboratoires Coloplast - Novembre 2023 - PS Soins des stomies I Continence I Soins des plaies I Urologie interventionnelle Bénéficiez d’une aide gratuite et immédiate afin de répondre au mieux à vos besoins et ceux de vos patients : Scannez ce QR code pour accéder à tous nos services Toujours à vos côtés : Conseils personnalisés Vidéo d’information Outils à télécharger Inscriptions événements
Quelques exemples d’innovation CareProtectPedi® (Laboratoire Thuasne) Source : http://www.thuasne.fr/divers/care-protect-pedi.pdf le chausson CareProtecPedi® prévient les escarres du pied avant qu'ils ne soient constitués en répartissant la pression des appuis à l’ensemble du pied et jusqu’au tiers inférieur du mollet ; le confort du patient est optimisé grâce à la doublure interne en jersey coton qui accompagne les mouvements du pied, et la présence des coutures à l’extérieur pour éviter tout risque de cisaillements ; différentes tailles sont disponibles pour s'adapter aux pieds du patient ; ce chausson est indiqué chez les patients présentant des lésions médullaires ou un risque d’escarre évalué à un score inférieur ou égal à 14 sur l’échelle de Norton ou ayant un risque équivalent évalué par une échelle validée ; le chausson CareProtecPedi® a l'avantage de s'utiliser facilement et d'éviter la transpiration tout en gardant le pied au chaud. Il fait ainsi gagner du temps aux soignants pour un coût raisonnable ; le dispositif est économique car réutilisable et lavable à 60°C (résiste à 10 lavages à 90°C). CareProtecPedi® est inscrit sur la Liste des Produits et Prestations Remboursables (16,04€ l’unité ou 32,02€ la paire) sans prix limite de vente. ParePlaie® (Laboratoire Mercure Innovation) Source : https://maplaie.fr/produit/pareplaie/ Pareplaie® est un dispositif médical pour la protection des peaux fragiles et sensibles ; le dispositif peut être utilisé sur les bras, les jambes ou les talons ; il est indiqué dans la prévention des escarres chez les patients ayant des peaux fragiles ou souvent manipulés (ex: transfert d'un patient du lit au fauteuil) ; Pareplaie® aide aussi à maintenir un pansement lorsque la peau péri-lésionnelle est fragile ou chez un patient qui ne peut s'empêcher de se gratter ; ce dispositif médical assure une protection physique de la peau saine au niveau des zones à risques : tibia, mollet, genou, avant-bras, coude, ou cheville ; sa structure en “filet”, son épaisseur (entre 4 et 5 mm) et sa composition en gel synthétique lui confère une forte capacité à absorber les chocs en réduisant les forces de pression et les cisaillements ; Il supporte de très grandes déformations, totalement réversibles. Néanmoins, il ne doit pas être trop étiré afin de ne pas endommager sa structure ; Pareplaie® est réutilisable et sa durée de vie dépend de son utilisation et de son entretien. Il doit être retiré tous les jours afin de le nettoyer et de prodiguer les soins nécessaires sur la zone couverte. Il est inscrit sur la Liste des Produits et Prestations Remboursables (16,04€ l’unité ou 32,02€ la paire) sans prix limite de vente. 6- Soin à Domicile n°100- Novembre 2024 - santé log Dossier
Epithelium Microflux™ (Laboratoire Epitact) Source : https://epitact.fr/soin-de-la-peau/escarres L'Epithelium Microflux™ est un dispositif permettant de répartir les charges sur un plus grand nombre de cellules ce qui élargit la surface stimulée et de manière concomitante réduit les pics de pression ; le dispositif dissipe l’énergie générée par les cisaillements grâce à ses caractéristiques viscoélastiques ; alors que le réflexe de vasodilatation lors d'une pression sur la peau est défaillant chez les personnes à risques d'escarres (âgées, diabétiques, artéritiques...), le dispositif a non seulement la capacité de restaurer, mais aussi d’optimiser ce mécanisme de vasodilatation : une étude a permis de quantifier l'augmentation de l'intensité par 6 et de durée par 16 de ce réflexe neuro-vasculaire essentiel pour éviter l'apparition de l’escarre. Même s'il est commercialisé en France, l'Epithelium Microflux™ n’est pas inscrit sur la Liste des Produits et Prestations Remboursables donc il ne peut pas être pris en charge (même partiellement) par l'Assurance Maladie. Le système CONFORMat® (Laboratoire Tekscan) Système CONFORMat® https://www.mescan.com/ medical/pressions-assise-positionnement/ et https:// www.tekscan.com/products-solutions/systems/conformat-system Le système CONFORMat®, commercialisé en France, est un système de cartographie de pressions et de répartition des forces en fonction de la position du patient en temps en réel ; ce système, parfois appelé « nappe de pression », fait appel à la technologie informatique pour optimiser le positionnement de chaque patient et assurer des mesures précises et fiables ; la cartographie obtenue avec le système CONFORMat® permet d'identifier les pressions élevées (en rouge) et l'effet d'un changement de position en temps réel : ces données sont utiles non seulement pour valider le choix d'un coussin, mais aussi identifier les asymétries, améliorer le positionnement, et éliminer les risques de plaies de pression. Le retour visuel permet au patient de mieux visualiser les modifications de la répartition des pressions et contribue ainsi à son observance. santé log - Soin à Domicile n°100- Novembre 2024 2020 -7
Gaspard® le tapis anti-escarre connecté Source : https://www.mistergaspard.com/ Les personnes en fauteuil roulant peuvent être soumises à une baisse ou même une absence totale de sensation dans certaines parties du corps, ce qui peut également favoriser la survenue d’escarres. Partant de ce constat, deux jeunes entrepreneurs ont eu l’idée de créer un tapis capable de détecter les mauvaises postures pour permettre aux personnes à mobilité réduite de les corriger sans aide extérieure. Gaspard® est un tapis qui vise à mieux accompagner les personnes en fauteuil roulant ; Gaspard® prend la forme d’un tapis connecté qui se place entre le fauteuil et le coussin anti-escarre classique ; À l’intérieur du tapis se cache une multitude de capteurs permettant de suivre la position du patient en temps réel, envoyant des alertes de position et surveillant les 3 facteurs aggravants clés : la pression, le positionnement et le manque de mouvement. Ce dispositif est ainsi capable de : détecter une mauvaise position ; avertir son utilisateur dès qu’il détecte une anomalie comme un manque d’activité, une mauvaise position ou un objectif non atteint, via des notifications transmises par Bluetooth au téléphone de l’utilisateur ; guider l’utilisateur dans la résolution du problème ; mesurer le temps passé dans le fauteuil et les périodes d’activité de l’utilisateur dans la journée ; encourager la réalisation de push up (= levage complet du bassin à l’aide des bras afin de soulager toute la zone sacro-fessière). L’application motive également le patient, grâce à un système d’objectifs et de récompenses. Déjà commercialisé en France, il est disponible au prix de 495,00€ mais il n’est pas pris en charge (même partiellement) par l'Assurance Maladie (mistergaspard.com). Le sous-vêtement Smart-e-Pants(7) Des chercheurs de l’Université de l’Alberta (Canada) étudient l’électrostimulation intermittente comme moyen de soulager la compression et améliorer l’oxygénation tissulaires, en particulier pour le patient à risque élevé d’escarre de décubitus. Le sous-vêtement Smart-e-Pants est ainsi destiné à la prévention de ce type d’escarre grâce à ses électrodes qui produisent une électrostimulation des muscles sousjacents. Le dispositif se compose : du sous-vêtement fait de coton et de lycra, d’électrodes de surface au nombre de deux par fesse, rassemblées dans un panneau en mailles au dos du sous-vêtement, d’un petit stimulateur à pile logé dans une poche à la taille. À l’activation, les électrodes produisent une stimulation de 10 secondes toutes les 10 minutes, provoquant la contraction des muscles fessiers et la répartition de la pression d’assise. La stimulation exerce le même effet que les mouvements et changements de position que la personne mobile effectue sans s’en rendre compte. La période sans stimulation plus longue que la période de stimulation permet de réduire au minimum la fatigue musculaire. Outre la répartition de la pression, l’activation musculaire à intervalles réguliers améliore l’oxygénation tissulaire, qui participe elle aussi à la prévention de l’escarre. Les preuves actuelles au sujet de la technologie Smart-e-Pants suggèrent qu’elle pourrait réduire la pression exercée par la surface d’appui et améliorer l’oxygénation tissulaire. Il faudra mener d’autres essais cliniques pour valider l’efficacité de la technique à prévenir l’escarre de décubitus. Le Smart-e-Pants n’est pas encore commercialisé en France. 8- Soin à Domicile n°100- Novembre 2024 santé log Dossier
La télémédecine dans le traitement des plaies chroniques La place de la télémédecine sera prédominante dans les prochaines années, en raison de la prévalence croissante des plaies chroniques, de leur suivi fréquent au domicile, et de la moindre mobilité des patients âgés porteurs de plaies. Cette technologie d’avenir trouve ainsi tout son intérêt et exprime tout son potentiel dans le suivi des plaies, non seulement en permettant l’interaction avec le soignant à domicile, en évitant la nécessité de transfert et en facilitant l’interdisciplinarité nécessaire au suivi de la plupart de ces plaies complexes. De nombreuses études confirment d’ores et déjà le rôle croissant et l’intérêt de la télémédecine dans les soins de plaies chroniques : En Norvège, une étude(8) menée sur 12 mois a permis de comparer près de 200 patients atteints de diabète et présentant un ulcère du pied diabétique. Le suivi en télémédecine était conduit par une équipe infirmière formée au moyen d’une application sur Smartphone, avec une visite clinique toutes les 6 semaines afin de vérifier l’avancée de la cicatrisation. Les soins standards étaient basés sur les mêmes plans de soins. Le résultat principal était le délai entre le diagnostic et la cicatrisation complète du pied sans recours à l’amputation : si chez les 182 participants, les processus de cicatrisation sont comparables (79,8 % des patients du groupe d’intervention « télémédecine » ont cicatrisé en 3,4 mois en moyenne et 76,1 % du groupe « soins standards » ont cicatrisé en 3,8 mois en moyenne), le taux d’amputation s’avère beaucoup plus élevé avec les soins standards. La télémédecine permet d'éviter aux patients des transferts difficiles et des hospitalisations, un risque accru de blessures ou d'aggravation des plaies. Les professionnels de soin à domicile peuvent d'ores et déjà utiliser la télémédecine pour gagner un temps précieux en limitant les déplacements, et, en favorisant l’accès aux consultations spécialisées, éviter d’inutiles complications(9). La télémédecine et la téléconsultation pourront également jouer un rôle clé dans l’éducation thérapeutique des patients (ETP), permettre ainsi une meilleure observance des traitements et donc une réduction probable des retards de cicatrisation (Visuel Adobe Stock) www.santelog.com/id7304 WWW à lire sur le web santé log - Soin à Domicile n°100- Novembre 2024- 9
La Thérapie par Pression Négative (TPN) Si la thérapie par pression négative (TPN) se développe en France depuis une vingtaine d’années, elle reste une technique de fermeture des plaies complexes. Son utilisation nécessite, pour être efficace, une bonne évaluation clinique initiale, ainsi qu’une définition claire des objectifs thérapeutiques. La réfection des pansements de TPN est un acte courant pour l'infirmier dans de nombreux services de chirurgie ou de médecine, au bloc opératoire avec les chirurgiens ou dans le cadre de l’hospitalisation (HAD) ou du maintien à domicile (MAD)(10). Le Traitement par pression négative (TPN) des plaies est utilisé dans le cadre du traitement clinique de nombreux types de plaies, dont les plaies liées aux traumatismes orthopédiques ou des tissus mous, les escarres, les ulcères de jambe veineux, les ulcères du pied diabétique ou encore le traitement de diverses plaies chirurgicales majeures. Bien utilisée, cette technique permet de stimuler et d’accélérer la cicatrisation. La technique consiste à placer la surface de la plaie sous une pression inférieure à la pression atmosphérique ambiante. Pour cela, un pansement de mousse ou de gaze recouvert de film transparent étanche est posé sur la plaie (sachant qu’en cas d’utilisation de mousse, une couche de contact non adhérente à la plaie peut s’avérer bénéfique pour diminuer le bourgeonnement tissulaire ainsi que la douleur au retrait). Ce pansement est raccordé, via un système de tubulure, à un dispositif à pression négative : une source de dépression et un réservoir à exsudat. L’exsudat en excès est ainsi extrait par un mécanisme d’aspiration et éliminé par drainage dans le réservoir à exsudat. L’aspiration produit une pression négative sur la plaie et dans le pansement, provoquant l’accélération de la circulation sanguine et de la cicatrisation de la plaie en stimulant la formation du tissu de granulation. Le pansement de mousse ou de gaze doit être changé tous les deux ou trois jours. Quelques limites : pour qu’elle soit efficace, la mousse utilisée doit être en contact intime avec toutes les berges de la plaie, ce qui signifie qu’il ne faut oublier aucune cavité au fond de la plaie et qu’il faut bien drainer. Le principe de la TPN repose sur l’application sur la plaie, d’un système de pression négative qui favorise la cicatrisation en réduisant la prolifération bactérienne, en stimulant la néo-angiogenèse et en réduisant l’œdème lésionnel (Visuel Adobe Stock) www.santelog.com/id7305 WWW à lire sur le web 10- Soin à Domicile n°100- Novembre 2024 - santé log Dossier
Les progrès avec et grâce à la TPN la moindre fréquence du changement de pansement constitue déjà un progrès par rapport aux pansements utilisés dans le cadre d’un traitement conventionnel puisque ces derniers doivent, la plupart du temps, être changés quotidiennement. Le patient y gagne en confort et en qualité de vie et, pour les soignants, le temps de soins de nursing est ainsi considérablement réduit ; Une meilleure épithélialisation : En outre, comparé à des plaies témoins pansées avec de la gaze imbibée de solution saline standard, on a observé des taux accrus de 63 % de formation du tissu de granulation en appliquant une pression négative continue ; un temps d’hospitalisation réduit de 4 à 5 jours, après l’opération chirurgicale ; des améliorations ont été apportées aux drains et aux films recouvrant les pansements : certains d’entre eux contiennent désormais de la silicone afin de pouvoir être retirés en créant le moins de lésions cutanées possible ; les mousses utilisées sont également moins inflammatoires ; certains appareils sont désormais dotés de capteurs permettant de mesurer la pression au niveau de la mousse. D’autres ont des systèmes de collecteur d’exsudat plus ou moins sophistiqués. les appareils sont devenus plus faciles à utiliser, plus perfectionnés avec des systèmes d’alarme plus efficaces pour détecter des dysfonctionnements ; ils sont aussi moins volumineux, leur poids passant, pour certains, de 3 kilos à 500 grammes, avec des pompes de tailles diverses afin de mieux s’adapter au volume d’exsudat à extraire de la plaie ; certains ont également été équipés de batteries dont l’autonomie est passée au fil du temps de trois à plus de dix heures, permettant un usage à domicile dans le cadre de services d’Hospitalisation à domicile (HAD) ; Le dispositif PICOtm (Smith and Nephew) : premier Traitement par Pression Négative miniaturisée à usage unique a été conçu en 2011. PICOtm est doté d’une console jetable de petite dimension pour tenir dans une poche et d’un pansement technique pré-monté. Il permet de délivrer une pression négative continue de -80mmHg pendant 7 jours pour traiter des plaies faiblement à modérément exsudatives (jusqu’à 300 ml par pansement). Les appareils portables et fixables à la ceinture sont l’une des deux innovations observées ces dernières années certains possèdent une batterie à usage unique et d’autres ont une batterie rechargeable à l’aide d’une manivelle ; l’autre variante est celle du traitement par pression négative miniaturisé composé d’une micro-pompe sur batterie reliée à un pansement posé sur la plaie. Les exsudats sont alors gérés au sein du pansement car il n’y a pas de collecte du liquide. Dernière évolution technologique en date en matière de TPN : l’apparition d’appareils de traitement par pression négative permettant l’administration et l’élimination contrôlées et automatisées de solutions topiques pour le traitement des plaies au lit de la plaie (notamment du sérum salé standard auquel peuvent être ajoutés des antiseptiques faibles, des antibiotiques…). Les appareils sont ainsi composés de 2 réservoirs, l’un permettant d’instiller de petites quantités de solution, l’autre de récupérer ce qui est aspiré. La quantité, la fréquence, la puissance d’instillation de ces liquides peuvent être préréglés en fonction de la gravité de la plaie. 11- Soin à Domicile n°100- Novembre 2024 santé log Dossier
Les innovations dans le traitement des infections des plaies chroniques Les infections de plaies sont fréquentes et hétérogènes. Les deux principaux modèles étant l'infection du pied diabétique et l'infection d'escarre pelvienne. La microbiologie des infections des plaies est dominée par les streptocoques et les staphylocoques qui restent sensibles aux antibiotiques de première ligne en France, dominés par l'amoxicilline-acide clavulanique et la pristinamycine. Les critères d’infection locale Ils sont souvent non spécifiques mais peuvent orienter le soignant dans son diagnostic : la présence d'une chaleur, une rougeur, une douleur locale, un gonflement des bords de la plaie, un écoulement purulent et une odeur putride. Une surveillance régulière des signes locaux est toujours nécessaire : en effet, la fièvre et l'hyperleucocytose peuvent être absentes. L'augmentation de la VS et de la CRP n'est pas toujours synonyme d’infection. La présence d'une infection locale peut entrainer des complications graves comme une cellulite, une ostéite, et des lésions destructrices des organes de voisinage. Elle peut être à l’origine de septicémie avec localisation à distance, de sepsis sévère voire de choc septique potentiellement mortel. Les recommandations sur l'utilisation de l'antibiothérapie dans les plaies chroniques évoluent et s'adaptent à l'antibiorésistance. Antibiothérapie : les dernières recommandations Les caractéristiques de la plaie, du patient et de son environnement peuvent contribuer au développement d’une infection de plaie. Dans la plupart des cas, l’infection est multifactorielle et dépend du cumul de ces facteurs de risque chez le patient (diabète, chirurgie, déficit du système immunitaire, médication, malnutrition, déshydratation...). La survenue d’une infection de plaie dépend également de la puissance pathogène des bactéries, de la virulence des microorganismes (aptitude d’un microorganisme à provoquer une infection) et de l’immunocompétence de l’hôte. La prescription d’une antibiothérapie à forte dose implique une surveillance clinique et biologique, afin de veiller à l’absence d’apparition d’effets secondaires (Visuel Adobe Stock) www.santelog.com/id7306 WWW à lire sur le web 12- Soin à Domicile n°100- Novembre 2024 santé log Dossier
Dans le cas d'une infection du pied chez une personne diabétique, la menace est sérieuse et doit être évaluée et traitée rapidement. Comme toute plaie ouverte est considérée comme colonisée par des pathogènes potentiels, un diagnostic d'infection chez un patient diabétique est établi par la présence de deux signes ou symptômes d'inflammation (rougeur, chaleur, induration, douleur/sensibilité) ou d’exsudat purulent. Malheureusement, ces signes peuvent être cachés par une neuropathie ou une ischémie. De plus, les manifestations systémiques telles que l'hyperthermie et une augmentation du nombre de globules blancs sont souvent absentes. L'infection chez une personne diabétique doit être classifiée comme étant légère (propagation de l’infection avec une légère cellulite), modérée (propagation de l’infection avec une cellulite extensive) ou sévère (infection systémique avec signes de sepsis). Si l'infection locale n'est pas traitée de manière adéquate, elle peut se propager aux tissus mous et aux structures profondes, incluant les structures osseuses (ostéomyélite). En cas d'infection aigue confirmée par des signes cliniques francs, un avis chirurgical et des soins locaux doivent être mis en place sans tarder(11). S'il n'y a pas de signe de gravité, une double antibiothérapie par amoxicilline et acide clavulanique doit être instaurée le plus rapidement possible, par voie orale ou intraveineuse, pour une durée de 10 à 14 jours. Une réévaluation de la plaie est nécessaire toutes les 48h à 72h. S'il existe des signes de gravité ou une mauvaise évolution malgré la précédente antibiothérapie, une bithérapie par Piperacilline et tazobactam est nécessaire. En cas de suspicion de SARM (Staphylococcus aureus résistant à la méthicilline) ou de BLSE (bêta-lactamases à spectre étendu), on privilégie une trithérapie composée de Carbapénème, Aminoside et Vancomycine. La durée de l'antibiothérapie peut être de 2 à 4 semaines en cas d’infections des parties molles si celles-ci sont en partie conservées et 4 à 6 semaines en cas de reliquat d’ostéite. La prescription d’une antibiothérapie à forte dose implique une surveillance clinique et biologique, afin de veiller à l’absence d’apparition d’effets secondaires. Evaluation de la tolérance du patient à l’antibiothérapie par interrogatoire du patient : recherche de signe de mauvaise tolérance digestive, réaction cutanée, autres signes d’hypersensibilité qui doivent faire discuter l’arrêt et le changement de la ou des molécules incriminées ; par bilan biologique : surveillance de la fonction rénale par le dosage de la créatinine (en cas d’utilisation d’aminosides et de glycopeptides essentiellement), surveillance du bilan hépatique (rifampicine, béta lactamines) et hémogramme et numération plaquettaire. Le plasma à pression atmosphérique froide : un grand potentiel Ces dernières années, la médecine plasmatique est devenue un domaine de recherche innovant à fort potentiel. Le plasma - le quatrième état de la matière - est un gaz ionisé qui peut être produit à partir d'argon, d'hélium, d'azote, d'oxygène ou d'air à la pression atmosphérique et à basse température. Ces plasmas à pression atmosphérique froide (appelés aussi plasma à PA, ou plasma froid) sont constitués d'un mélange d'espèces réactives qui véhiculent une activité antimicrobienne et affectent les tissus humains. De nouvelles stratégies thérapeutiques : Le développement de ces dispositifs ouvre de nouvelles options thérapeutiques dans la cicatrisation des plaies, la régénération tissulaire et la gestion des infections cutanées. Ces plasmas à pression atmosphérique froide sont devenus une alternative de plus en plus importante pour le traitement antimicrobien car la résistance bactérienne est peu probable en raison de leurs modes d'action polyvalents. De nombreuses applications cliniques : ces applications du plasma froid vont de la décontamination de surface, à la stérilisation d'instruments médicaux, à la cicatrisation des plaies, en passant par la désinfection cutanée, le contrôle des infections pour le traitement des maladies inflammatoires cutanées et les applications oncologiques. santé log - Soin à Domicile n°100- Novembre 2024- 13
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