Santélog - Soin à Domicile 99

Les complications des plaies cavitaires Les plaies cavitaires peuvent se creuser jusqu’à des plans profonds, en délabrant progressivement les tissus et/ou les os, et en créant des plaies béantes ou des fistules. La prise en charge des risques et complications liés aux plaies cavitaires peut être transitoire mais également « permanente ». Ainsi chaque risque et chaque complication doit faire l’objet d’une évaluation spécifique, selon la situation (curative ou palliative), les traitements en cours et l’état général du patient. La gestion des risques ou des complications est aussi tout autant médicale et paramédicale et peut parfois, sur la base d’un protocole bien établi par le médecin et l’infirmière, être assurée par l’entourage ou l’aidant, chez les patients porteurs de plaies à domicile. Le risque infectieux Le risque infectieux est la complication la plus fréquente qui peut toucher tant les tissus mous que plus profondément les articulations et l’os. Le risque de septicémie est également présent, pouvant mettre en jeu le pronostic vital du patient. L’évaluation de ce risque est complexe car plusieurs paramètres interférents. La plaie est colonisée et le patient est bien souvent immunodéprimé par les traitements de chimiothérapie, le diabète, etc. L’apparition de signes infectieux peut être masquée (absence de pus), retardée ou inefficace (macrophages altérés). Ainsi, toute majoration de douleur ou toute modification inexpliquée du lit de la plaie pouvant évoquer un processus infectieux doit alerter le soignant et motiver un prélèvement bactériologique de contrôle (sans que cela induise pour autant la mise en route d’un traitement local ou général). Le risque hémorragique Il faut distinguer les saignements du lit de la plaie (provoqués ou non par les soins) liés à l’angiogenèse propre à la cicatrisation, du risque d’hémorragie massive lié à la proximité d’un gros vaisseau. Dans le premier cas, ces saignements peuvent être contrôlés lors des soins locaux en utilisant des pansements atraumatiques afin d’éviter les saignements au retrait, soit en utilisant des pansements hémostatiques si ces saignements sont spontanés (par exemple, des alginates). En cas d’épisodes hémorragiques répétés, des contrôles hématologiques (Numération formule sanguine) doivent être envisagés en vue d’une éventuelle transfusion sanguine. Le risque d’hémorragie massive existe, difficilement anticipable, il reste fort heureusement peu fréquent. Si ce risque est avéré, la conduite à tenir fait l’objet d’une concertation pluridisciplinaire et la prise en charge s’effectue au cas par cas autour de différentes équipes et spécialistes. La survenue de complications est très fréquente et nécessite une attention particulière de l'équipe médicale (Visuel Adobe Stock) www.santelog.com/id7204 WWW à lire sur le web santé log - Soin à Domicile n°799– Septembre 2024 -7 Dossier

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