Santélog - Soin à Domicile 99

Pansements secondaires Il est recommandé d’utiliser un pansement secondaire si : • le pansement primaire n'est pas adhésif et doit donc être fixé, • la plaie contient trop ou trop peu d'exsudat. Lorsque la plaie produit trop d’exsudat, on utilise surtout des compresses absorbantes comme pansement secondaire. L'avantage est que l'on ne change fréquemment que le pansement secondaire et que le pansement primaire reste plus longtemps en place. Cette méthode d'application diminue les risques de contamination de la plaie. Lorsque la plaie contient trop peu d’exsudat ou pour prévenir le dessèchement, on utilise surtout les films en polyuréthane comme pansement secondaire. En cas de plaie nauséabonde, un pansement qui absorbe les odeurs, comme le pansement au charbon, peut servir de pansement secondaire. Le pansement hydrocellulaire existant avec ou sans adhésif, dans le cas d’une utilisation comme pansement primaire, une bande de fixation secondaire peut être nécessaire si l’hydrocellulaire n’est pas déjà muni d’un adhésif. En cas d'utilisation d'alginate, si la plaie n’est pas fortement exsudative, on peut ajouter du sérum physiologique afin d’entretenir un milieu humide pour la cicatrisation et éviter que le pansement ne colle à la plaie. Dans ce cas il faut bien faire attention à recouvrir le pansement primaire d’un pansement secondaire non absorbant et transparent, comme un film de polyuréthane ou un hydrocolloïde mince. En fonction de la localisation de la plaie cavitaire, des compresses et bande de fixation peuvent compléter le pansement. En cas d'utilisation de mèches hydrofibres en tant que pansement primaire, il est nécessaire de le recouvrir d’un pansement secondaire adapté à l'exsudat et de le fixer à l’aide d’une bande adhésive. Traitement de l’infection La plaie cavitaire est une plaie exposée, proche de tissus nobles et donc à risque important d’infection. Si elle est rapidement colonisée, elle n’est pas forcément toujours infectée. L’utilisation de désinfectants ne doit donc pas être systématique et si elle est utilisée, par exemple, lors du débridement, ne doit pas être de longue durée. Signes d’infection avec ce type de plaie Ce sont les signes classiques : ‹ rougeur, ‹ chaleur, ‹ exsudat en excès, ‹ douleur, ‹ odeur, ‹ retard de cicatrisation, ‹ friabilité du bourgeon En cas de besoin, une investigation bactériologique soit par écouvillonnage, soit par biopsie tissulaire peut être entreprise. Si une antibiothérapie est décidée, elle doit être systémique. Toute nécrose doit être débridée et une recherche d’abcès profond doit être faite. A l’heure actuelle, un nombre important de pansements à base d’argent sont disponibles et peuvent être une aide dans le contrôle de l’infection. Par leur caractère allergisant et le risque élevé d’apparition de résistance, les antibiotiques topiques n’ont à l’heure actuelle plus cours. En conclusion, l’approche interdisciplinaire centrée sur le patient est la clé de la cicatrisation, durant tout le processus d’évaluation et de planification des interventions, ainsi que lors des soins de plaies chroniques et complexes. Dans cette approche, le contexte de pratique détermine, entre autres, la feuille de route qui va faciliter la concertation professionnelle. Le patient et ses proches sont au centre de toutes les décisions concernant les traitements et les soins. Que ce soit au cours de son exercice, des soins à domicile ou encore dans le cadre de l’approche interdisciplinaire, l’infirmier est en première ligne pour prendre en compte, respecter et rappeler les besoins de son patient, ses attentes, ses symptômes, ses préoccupations et ses ressources aussi. Une prise en compte essentielle tout au long du processus de soins, en particulier chez le patient porteur de plaie chronique et complexe, qui nécessite un soutien et un accompagnement sans faille. Biblio: 1. Woo, K., Alavi, A., Botros, M., Kozody, L. L., Fierheller, M., Wiltshire, K., & Sibbald, R. G. (2007). A transprofessional comprehensive lower extremity leg and foot ulcers. Wound Care Canada / Soins des plaies Canada, 5(suppl. 1), S34-S47. 2. American Society of Plastic Surgeons. (2007). Evidence-based clinical practice guideline: Chronic wounds of the lower extremity. 3. Charitansky H, Fromantin I. Les plaies cancéreuses. Soins. 2008 Jan-Feb;(722) : 51-5 4.Recommandations de l’ANSM sur la prise en charge des douleurs de l’adulte modérées à intenses : https://ansm.sante.fr/var/ansm_site/storage/original/ application/a6497f74fc2f18e8db0022973f9327e1.pdf santé log - Soin à Domicile n°99– JSeptembre 2024 -14

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