2019-nCoV : Quel ratio entre cas confirmés et réalité ?
En date du 31 janvier, les autorités sanitaires internationales estiment à près de 10.000 le nombre de cas confirmés d’infection au nouveau coronavirus 2019-nCoV. 118 cas sont confirmés en dehors de Chine. Ce même jour, un groupe de cas de pneumonie d'étiologie inconnue est signalé à Wuhan. Les autorités notent une nette augmentation du nombre de cas et de décès, notamment en Chine. Enfin, citons cette modélisation d’une équipe du John Hopkins qui confirme que les cas confirmés en laboratoire ne seraient que la pointe extrême de l’iceberg, le nombre de cas réels pouvant être 2 à 10 fois plus élevé.
Détail du nombre de cas confirmés par le GISAID en quasi temps réel, est le suivant : 9 658 en Chine, 14 en Thaïlande, 12 à Hong Kong, 11 au Japon, 10 à Singapour, 9 en Australie, 9 à Taiwan, 8 en Malaysie, 7 à Macau, 6 en Corée du Sud, 6 aux Etats-Unis, 5 en France, 4 en Allemagne, 4 aux Emirats Arabes unis, 3 au Canada, 2 en Italie, 2 au Vietnam, 1 au Cambodge, 1 en Finlande, 1 en Indie, 1 au Népal, 1 aux Philippines, 1 au Sri Lanka.
Le dernier rapport des Autorités européennes (du 30 janvier- soit 24 heures avant ) est légèrement inférieur soit 7.000 cas 2019-nCoV confirmés en Chine et 70 cas importés d'autres pays du monde.
170 décès associés au virus
C'est le chiffre signalé par l’ECDC, le GISAID déclarant 213 décès au 31 janvier. Sur la base des informations actuellement disponibles, l'Agence européenne ECDC considère que l'impact possible de l’épidémie de 2019-nCoV est élevé;
la probabilité d'infection pour les citoyens européens résidant ou visitant la province du Hubei est également estimée élevée ; Si la probabilité d'infection pour les citoyens européens dans les autres provinces chinoises est modérée, elle pourrait augmenter ;
La probabilité de nouveaux cas importés en Europe est jugée « modérée à élevée » mais selon les experts le risque de transmission interhumaine au sein de l’Europe est estimé comme très faible à faible. En particulier, si les cas sont détectés précocement et que des bonnes pratiques de prévention et de contrôle des infections sont bien mises en œuvre.
En revanche, la détection tardive d'un cas importé sans l'application de mesures appropriées entraînerait une forte probabilité de transmission interhumaine.
Le nombre de cas confirmés pourrait être sous-estimé par rapport à la réalité : une équipe de l’Institut John Hopkins (Baltimore) a modélisé la diffusion du coronavirus 2019-nCoV. Un travail qui fait référence et est soutenu par le GISAID (ou Global Initiative on Sharing All Influenza Data), un consortium international de recherche qui vise à favoriser le partage des données sur les virus grippaux et émergents. Cette modélisation à la différence de précédents modèles, intègre à la fois la dynamique de l’épidémie, les mesures mises en œuvre pour l’endiguer, en particulier avec le contrôle des frontières. Le modèle est donc basé sur un réseau mondial de liaisons entre les villes et les voyageurs. À chaque nœud du réseau, la dynamique de l’épidémies est modélisée de manière locale. Enfin, les chercheurs ont pris pour hypothèse que les premiers cas de 2019-nCoV n’étaient présents qu'à Wuhan.
La simulation effectuée pour la période comprise entre le début de l'épidémie et jusqu'au 25 janvier aboutit aux grands résultats suivants :
- 40 cas de 2019-nCoV ont pu être exportés à l'extérieur de la Chine continentale durant la période de modélisation ;
- Il y aurait en date du 25 janvier environ 20.000 cas de 2019-nCoV en Chine continentale vs les environ 2.000 confirmés par les Autorités à la même date ;
- Le modèle soutient également qu'il y avait déjà des centaines de cas humains de 2019-nCoV à Wuhan dès début décembre.
En conclusion, le nombre de cas confirmés pourrait être 10 fois moins élevé que la réalité.
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