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ACCIDENT VASCULAIRE CÉRÉBRAL : Le flux sanguin perd son rythme circadien

Actualité publiée il y a 1 année 10 mois 1 semaine
Journal of Cerebral Blood Flow & Metabolism
Les patients ayant subi un accident vasculaire cérébral (AVC) montrent une meilleure régulation du flux sanguin cérébral pendant les heures de l'après-midi par rapport aux heures du matin et de la nuit (Visuel Adobe Stock 220113313)

Cette étude d’une équipe du Brigham and Women's Hospital (BWH), qui a suivi des patients ayant subi un accident vasculaire cérébral (AVC) montrent une meilleure régulation du flux sanguin cérébral pendant les heures de l'après-midi par rapport aux heures du matin et de la nuit. Ces données publiées dans le Journal of Cerebral Blood Flow & Metabolism plaident pour une forme de « chrono-réadaptation ».

 

Avec le vieillissement des populations, les AVC sont une cause majeure et croissante de morbidité et de décès dans les pays riches, et dans le monde. L’équipe de BWH analyse ici la régulation du flux sanguin cérébral (CBF) de patients post-AVC. L'équipe montre que l'autorégulation cérébrale (AC), l’un des processus clés permettant de maintenir un apport sanguin suffisant au cerveau, marque un rythme quotidien chez les patients victimes d'AVC, mais avec une perte de régulation pendant la nuit et le matin vs l'après-midi. Ces observations sont précieuses pour mieux planifier les soins de récupération après un AVC.

Comprendre la régulation du flux sanguin pour optimiser la récupération

La régulation du flux sanguin est déterminante pour le bon fonctionnement du cerveau. Des changements dramatiques dans le CBF peuvent entraîner une augmentation de la pression crânienne et des dommages aux tissus cérébraux. Ainsi, l'autorégulation cérébrale qui contribue à maintenir un CBF relativement stable par la constriction et la dilatation des vaisseaux sanguins dans le cerveau, en particulier lors des changements de la pression artérielle d'un individu, est un mécanisme crucial. Actuellement, il existe un manque de connaissances concernant la variance quotidienne de ce mécanisme d’autorégulation chez les patients victimes d'AVC. Généralement, les rythmes quotidiens des fonctions physiologiques peuvent être contrôlés par des comportements externes comme la prise de nourriture, le sommeil et l'exercice, ainsi que l'horloge circadienne interne.

 

L'étude, qui a suivi 28 participants ayant subi un AVC, ayant reçu une thrombolyse dans les 5 heures suivant l'apparition des symptômes, est parmi les premières à examiner la variation de l’autorégulation du flux sanguin cérébral chez les victimes d’AVC.

 

L'analyse des résultats met en lumière une régulation différente du débit sanguin cérébral à différents moments de la journée, en particulier un motif de régulation plus dégradé est observé pendant la nuit et le matin par rapport à l'après-midi. Cet intervalle de dysrégulation coïncide avec l'augmentation de la prévalence des événements récurrents et des tout premiers AVC au cours de la matinée.

 

« Les soins et la feuille de route après un AVC sont essentiels pour optimiser la rééducation. Nous réalisons, avec cette étude, que la prise en compte du rythme quotidien de la régulation du flux sanguin cérébral chez les patients victimes d'un AVC peut être très pertinent pour optimiser la récupération après un AVC », commente l'auteur principal, Kun Hu, chercheur au sein du Département Sommeil et troubles circadiens du BWH.

 

En pratique ? L'exercice et la chirurgie post-AVC pourraient être optimisés lorsqu'ils sont programmés pendant l'après-midi, car c'est à ce moment-là que le flux sanguin dynamique fonctionne le plus efficacement. « Nous devons tenir compte d’une fenêtre temporelle de plus grande vulnérabilité du système cérébrovasculaire et caler sur une fenêtre propice, l'activité quotidienne et les soins pendant la récupération, afin d’optimiser les résultats de santé post-AVC ».

 

Ces résultats apportent déjà une meilleure compréhension du mécanisme de régulation et identifient de futures pistes de prévention des récidives ciblant cette « dysrégulation ».

 

Enfin, « les plans de réadaptation doivent chercher à identifier le rythme quotidien et à concevoir une stratégie qui tire parti de ce mécanisme d’auto-régulation. L'objectif à long terme est de voir si nous pouvons contrôler davantage cette régulation ».


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