AIDANTS : Les nutriments à surveiller et à privilégier chez la personne âgée
Ce bilan alimentaire, mené par des équipes l'University College London (UCL) et de l'Institut de Barcelone pour la santé mondiale (ISGlobal), soutenu par le US National Institute on Aging et le National Institute for Health and Care Research (UK) liste les carences en micronutriments essentiels les plus fréquentes, qui peuvent augmenter le risque de problèmes de santé chez les personnes âgées. Des carences particulièrement marquées et fréquentes chez les personnes âgées plus isolées. Ces données, publiées dans la revue Age and Ageing, peuvent constituer pour les aidants, une ligne de surveillance, quant à l’alimentation, voire la nutrition des personnes accompagnées.
On retient de cette analyse que les personnes âgées isolées sont plus susceptibles d'avoir de trop faibles niveaux de ces nutriments essentiels, parmi lesquels, la vitamine C et la vitamine B6.
L'étude analyse les données alimentaires et de mode de vie, et les résultats de santé de 3.713 participants âgés de 50 ans et plus de la cohorte anglaise sur le vieillissement (ELSA). Le degré d’isolement social a été évalué pour chaque participant, en fonction du fait qu’ils vivaient seuls, de la fréquence à laquelle ils voyaient des amis et des proches en dehors de leur foyer et de leur participation à des clubs ou des activités. Les chercheurs ont également pris en compte les facteurs de confusion possibles, dont l’âge, le sexe, le niveau d’études, le statut matrimonial, l’insécurité alimentaire et les problèmes du quotidien. Cette analyse révèle que :
- les personnes les plus socialement isolées sont aussi les plus susceptibles d’avoir un apport trop faible en 5 micronutriments essentiels à la santé :
- le magnésium,
- le potassium,
- la vitamine C,
- l’acide folique,
- la vitamine B6.
- un nombre impressionnant de participants ont un apport en vitamines et minéraux inférieur à celui recommandé : 50 % ont un trop faible apport en potassium, 33 % un faible apport en magnésium, 25 % ne consomment pas suffisamment de calcium et 17 % ne consomment pas suffisamment de fer.
- une augmentation d’1 point du score d’isolement social s’avère liée à une probabilité plus élevée d’un apport insuffisant de ces micronutriments clés 2 ans plus tard ;
- cette association vaut toujours après prise en compte des facteurs de confusion possibles ;
- en revanche, aucune association n’est retrouvée entre l’isolement social et les carences en calcium, en fer et en vitamine B12, des micronutriments provenant en grande partie de la viande, des œufs et des produits laitiers ;
- enfin, la solitude, qui est l’aspect émotionnel de l’isolement, contrairement à l’isolement social, ne s’avère pas liée à un apport plus faible en micronutriments (Les personnes ayant un score d’isolement social élevé ne se sentent pas nécessairement seules).
Pourquoi ces nutriments sont-ils essentiels ? Le magnésium et le potassium sont importants pour la santé des os, tandis qu’un manque de vitamines B, folate et B6, est lié à un risque accru de maladies cardiovasculaires et au déclin cognitif. La vitamine C joue de multiples rôles dans la santé, notamment dans la santé des os, des cellules et de la peau.
Mais où trouve-t-on ces nutriments ? En pratique, certains aliments devraient être privilégiés dans l’alimentation des personnes âgées, qui comprennent en quantité importante ces micronutriments. Ainsi on les trouve principalement dans les fruits, les légumes, les légumineuses (comme les pois, les haricots et les lentilles) et le poisson ; ce qui suggère d’incorporer ces sources dans le régime alimentaire des plus âgés.
Pourquoi les personnes plus isolées sont particulièrement concernées ? L’auteur principal, Andrew Steptoe, professeur à l’UCL Behavioural Science & Health) explique que les personnes socialement isolées sont moins susceptibles d’obtenir suffisamment de micronutriments, par manque d’informations sur un régime sain et varié, en raison d’habitudes alimentaires et d’impossibilité parfois d’accéder en pratique aux aliments de leur choix, en particulier régulièrement aux produits frais.
La conclusion est l’importance d’un accès direct des personnes plus âgées, parfois immobilisées, à ces produits et le rôle clé que les aidants peuvent jouer dans cet accès.
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