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ALCOOL : Alors quel rapport bénéfice-risque d’une consommation modérée ?

Actualité publiée il y a 2 années 1 mois 3 semaines
The Lancet
Cette nouvelle analyse réserve aux seules personnes âgées quelques bénéfices modestes d’une consommation d’alcool tout aussi modeste (Visuel Adobe Stock 3611522976)

Cette nouvelle analyse des données de la large étude Global Burden of Disease Study 2020 propose un bilan des risques et, éventuellement des avantages de la consommation d’alcool, lorsque sa consommation reste très modeste. De nombreuses études ont en effet évoqué des avantages cardiovasculaires possibles d’une consommation d’alcool modérée, mais avec des résultats mitigés. Cette analyse exhaustive publiée dans le Lancet, met fin à un débat de longue date sur de prétendus avantages, réservant aux seules personnes âgées quelques bénéfices modestes, d’une consommation d’alcool tout aussi modeste.

 

Le grand message de l’étude est à destination des jeunes et des jeunes adultes qui ne trouveront qunt à eux aucun avantage à consommer de l’alcool, quel qu’en soit le type ou quel qe soit leur niveau de consommation. Ainsi, conclut ce groupe d’experts, les recommandations de consommation devraient être principalement basées sur l'âge et les taux de maladie locaux.

 

Sur la prévalence élevée d’une consommation excessive d’alcool : c’est le premier enseignement de taille de cette analyse : 1,34 milliard de personnes, dont 1,03 milliard d'hommes et 0,312 milliard de femmes, ont consommé des quantités nocives d'alcool en 2020.

 

Chez les jeunes adultes âgés de 15 à 39 ans, 59,1 % ont consommé des quantités d'alcool « dangereuses » en 2020 et ces jeunes consommateurs en excès sont principalement des d'hommes (77 %).

Aucun avantage seulement des risques pour la santé des jeunes

L’analyse retient quelques bénéfices chez les adultes âgés de plus de 40 ans, notamment avec la consommation d’1 à 2 verres de vin rouge par jour, et une réduction du risque de maladie cardiovasculaire, d'accident vasculaire cérébral et de diabète, chez les plus jeunes, les conclusions sont claires, toute consommation d’alcool n’apporte que des risques pour la santé : ainsi, 60 % des blessures liées à l'alcool surviennent chez les personnes de ce groupe d'âge, dont les accidents de la route, les suicides et les homicides.

 

Un seuil critique de consommation : l’étude est la première à préciser le risque pour la santé associé à la consommation d'alcool selon la région géographique, l’âge et le sexe et sur 22 résultats de santé, dont les blessures, les maladies cardiovasculaires et les cancers. L'étude estime également une autre donnée critique : la quantité d'alcool qu'une personne peut boire avant de prendre un risque excessif pour sa santé par rapport à une personne qui ne boit pas d'alcool :

 

  • chez les personnes âgées de 15 à 39 ans, ce seuil est estimé à 0,136 verre standard par jour (un peu plus d'un dixième d'un verre standard) ;
  • chez les femmes âgées de 15 à 39 ans à 0,273 verre (environ un quart d'un verre standard par jour) ;
  • chez les adultes âgés de 40 ans et plus sans problème de santé sous-jacent, la consommation d'une petite quantité d'alcool peut offrir certains avantages, tels que la réduction du risque de cardiopathie ischémique, d'accident vasculaire cérébral et de diabète. Ainsi, chez les personnes âgées de 40 à 64 ans en 2020, le seuil est estimé entre un demi-verre standard par jour (0,527 verre pour les hommes et 0,562 verre standard par jour pour les femmes) à près de 2 verres standard (1,69 verre standard par jour pour les hommes et 1,82 pour les femmes) ;
  • pour les personnes de plus de 65 ans en 2020, le seuil est estimé à un peu plus de 3 verres standard par jour (3,19 verres pour les hommes et 3,51 pour les femmes).

 

Ainsi, dans l'ensemble, la consommation d'alcool recommandée ou admise pour les adultes reste modeste,

entre 0 et 1,87 verre standard par jour, indépendamment de la localisation géographique, de l'âge, du sexe.

 

Revoir les recommandations : les chercheurs relèvent que les recommandations actuelles suggèrent un niveau de consommation d'alcool beaucoup trop élevé pour les plus jeunes : « Bien que les risques associés à la consommation d'alcool soient similaires pour les hommes et les femmes, les jeunes hommes se distinguent comme le groupe ayant le plus haut niveau de consommation nocive d'alcool ». Les auteurs demandent donc que les lignes directrices soient révisées pour mettre l'accent sur les niveaux de consommation par âge, avec un message simple :

 

« les jeunes ne devraient pas boire, mais les personnes âgées peuvent tirer profit d’une consommation très modeste. Bien qu'il ne soit pas pas réaliste de penser que les jeunes adultes s'abstiendront de boire, il reste important de communiquer ces données et ces mises en garde afin que chacun puisse prendre des décisions éclairées concernant sa santé » .


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