COVID long : Mieux gérer les complications cardiaques chez l’Enfant
Des problèmes cardiaques après un COVID-19 observés chez les enfants et les jeunes adultes, ont motivé cette nouvelle déclaration scientifique des cardiologues de l’American Heart Association, basée sur les preuves scientifiques aujourd’hui disponibles sur la façon de traiter, de gérer et même de prévenir les complications cardiovasculaires du virus SRAS-CoV-2 chez les enfants et les jeunes adultes. Cette déclaration, publiée dans la revue Circulation, appelle à davantage de recherches, en particulier sur les conséquences cardiovasculaires associées au COVID long.
L'analyse des dernières recherches révèle que,
- si (aux États-Unis), à fin février 2022, les enfants représentent 17,6 % du total des cas de COVID-19 et environ 0,1 % des décès ; les jeunes adultes, âgés de 18 à 29 ans, 21,3 % des cas et 0,8 % des décès liés au COVID-19,
- les enfants et les jeunes présentent généralement des symptômes -dont cardiaques- bénins de l'infection par le SRAS-CoV-2 ;
- ces formes plutôt légères du COVID-19 chez les enfants et les jeunes s’expliquent par des niveaux moindres de récepteurs du virus SARS-CoV-2 sur les cellules de ces hôtes et une réponse différente des cytokines par rapport aux adultes.
Cependant, si ces complications cardiaques après COVID restent rares chez les enfants,
- un nombre non négligeable d’anomalies du rythme cardiaque, d’inflammations dans et autour du muscle cardiaque ou de syndrome inflammatoire multisystémique (MIS-C) est observé chez des enfants. Même si les vaccins COVID-19 préviennent les formes sévères de la maladie et réduisent de 91 % le risque de développer le MIS-C chez les enfants âgés de 12 à 18 ans ;
- depuis le début de la pandémie, le MIS-C a été identifié dans environ la moitié des cas impliquant une inflammation du muscle cardiaque ou des artères cardiaques. Au cours de la première année de la pandémie, un enfant sur . 164 infecté par le SRAS-CoV-2 a développé un MIS-C ;
- les complications cardiaques sont rares, mais dans l’ensemble traitables pour les enfants et les jeunes adultes après la maladie COVID-19 ;
- ces complications comprennent le choc cardiogénique, la myocardite (inflammation du muscle cardiaque), la péricardite (inflammation du péricarde) et les arythmies (battements et rythmes cardiaques irréguliers) ;
- les enfants atteints de cardiopathie congénitale (maladie cardiaque ou malformations présentes à la naissance) donc plus vulnérables sur le plan cardiovasculaire, ont également de faibles taux d'infection et de complications cardiaques ;
- en revanche, le fait d'avoir un syndrome génétique sous-jacent, tel que la trisomie 21 (ou syndrome de Down), semble être associé à un risque accru de COVID sévère.
En pratique, ces données suggèrent que :
- les traitements disponibles pour les enfants atteints qui incluent le remdesivir et la dexaméthasone sont plus efficaces lorsqu'administrés le plus tôt possible après le début des symptômes. La dexaméthasone est suggérée pour les enfants atteints d'une maladie plus grave et qui ont besoin d'une assistance respiratoire ; cependant, le rapport alerte aussi sur les cas de mort cardiaque subite à la suite d'un traitement médical intensif et d'un traitement de maintien des fonctions vitales, ces cas étant intervenus chez des enfants atteints de COVID-19 grave avec complications cardiaques ;
- les jeunes atteints de COVID-19 léger ou asymptomatique peuvent reprendre sans danger le sport, après avoir récupéré de leurs symptômes ;
- pour les personnes souffrant d'infections plus graves, il est préférable de passer des examens cardiaques, notamment un échocardiogramme et des tests sanguins pour mesurer les niveaux d'enzymes cardiaques, avant la reprise d'une activité. Des tests de dépistage complémentaires de la fonction cardiaque peuvent être nécessaires avant de reprendre le sport ou un exercice physique intense ;
D’autres recherches restent nécessaires sur les effets cardiovasculaires à long terme du COVID-19 chez les enfants et les jeunes adultes, explique l’auteur principal, le Dr Pei-Ni Jone, directeur de recherche clinique de la maladie de Kawasaki au Children's Hospital Colorado (Aurora) : « Jusque-là, nous nous sommes concentrés sur les effets du virus chez les personnes atteintes de maladies cardiaques congénitales ou autres, ainsi que sur l'association possible des vaccins COVID-19 et des complications cardiaques chez les enfants et les jeunes adultes. Nous devons aujourd’hui mieux comprendre les effets cardiaques, à court et à long terme sur les enfants ».
Enfin, il reste essentiel de combler des disparités évidentes en matière de santé, plus apparentes depuis la pandémie. "Nous devons travailler pour garantir que tous les enfants bénéficient d'un accès aux soins, en cardiologie aussi et de haute qualité".
Autres actualités sur le même thème
GLYCÉMIE, CHOLESTÉROL : Le régime qui les contrôle
Actualité publiée il y a 2 années 7 moisVIOLENCE CONJUGALE : Elle blesse le cœur à perpétuité
Actualité publiée il y a 1 année 10 moisALIMENTS pour BÉBÉ : La menace métabolique de l'ultra-transformé
Actualité publiée il y a 1 mois 3 semainesVITAMINE D : Elle protège bien contre l’infection virale
Actualité publiée il y a 4 années 2 mois