ALCOOLODÉPENDANCE : Découverte d’une protéine clé de l’excès d'alcool
Les troubles de la consommation d’alcool concernent aujourd’hui plus de 14 millions de personnes dans le monde, cependant ils restent largement non traités et disposent d’ailleurs de peu de thérapies éprouvées et efficaces. Cette étude, menée à l'Université de Boston -et publiée dans la revue eNeuro, documente un nouveau peptide, médiateur clé de la consommation excessive d'alcool. L’étude, menée chez l’animal, suggère que bloquer cette nouvelle protéine pourrait ouvrir une nouvelle voie prometteuse d’aide au sevrage.
L’idée est que l’exposition chronique à l’alcool induit de profondes neuroadaptations dans des régions spécifiques du cerveau ainsi que l’augmentation de neurotransmetteurs de stress clés, provoquant finalement des changements qui vont ensuite favoriser une consommation excessive d’alcool chronique. La zone du cerveau connue sous le nom de « noyau du lit de la strie terminale » (BNST) est impliquée de manière cruciale dans la réponse comportementale au stress et à l’anxiété, ainsi que dans la consommation chronique et pathologique d’alcool.
C’est ainsi que les chercheurs de Boston ont fait l’hypothèse que ce peptide appelé « polypeptide activant l’adénylate cyclase hypophysaire » ou PACAP (pour pituitary adenylate cyclase activating polypeptide) pouvait être impliqué dans la consommation excessive d’alcool.
Ce peptide est augmenté chez les personnes alcoolodépendantes, et particulièrement dans la zone BNST.
L’étude, menée sur modèle expérimental de consommation excessive d'alcool révèle que :
- pendant le sevrage, la zone du BNST présente des niveaux accrus du neuropeptide de stress PACAP ;
- une augmentation similaire est également observée dans les niveaux d’un autre neuropeptide du stress, « CGRP » étroitement lié au peptide PACAP ;
- ces 2 peptides ont été impliqués dans le stress ainsi que dans la sensibilité à la douleur, mais leur rôle dans la dépendance à l'alcool était jusque-là inconnu ;
- lorsque les chercheurs bloquent les voies neuronales contenant le PACAP qui arrivent au BNST, l'inhibition du PACAP réduit considérablement la consommation d'éthanol.
La protéine intervient donc bien dans l’alcoolodépendance. C’est donc une toute nouvelle cible pour le développement de nouvelles thérapies pharmacologiques contre cette addiction.
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