ALIMENTATION : Gluten-free est souvent synonyme du bon mode de vie
L’adhésion à une alimentation sans gluten est, en général, corrélée à des comportements plus sains chez les jeunes adultes, souligne cette étude de l’Université du Minnesota (Minneapolis). Des conclusions présentées dans le Journal of the Academy of Nutrition and Dietetics qui associent les aliments sans gluten à des habitudes alimentaires plus saines, mais avec un bémol cependant : ces adeptes du gluten-free ont tendance à en surconsommer, au dépens du maintien du poids.
Chez les jeunes adultes, l’intérêt et l’appétence pour des aliments sans gluten pourrait ainsi refléter un intérêt général pour la santé et la nutrition. Un seul bémol, ces jeunes adultes sont également plus susceptibles d’oublier de se soucier de leur poids. Un résultat qui peut sembler surprenant alors que parmi les allégations associées à ce type d’aliment, il y a bien évidemment la prévention de certaines maladies auto-immunes, la santé de la peau mais aussi le maintien d’un poids de santé. Alors que les aliments « gluten-free » rencontrent un succès grandissant, l’équipe du Minnesota a voulu explorer les caractéristiques sociodémographiques et comportementales de leurs jeunes adeptes.
L'étude a porté sur un échantillon de 1.819 jeunes adultes, âgés de 25 à 36 ans participant à la cohorte Projet EAT. L’étude a pris en compte leur niveau d’appétence pour les aliments sans gluten, leurs objectifs de poids, leurs comportements de contrôle du poids, les types de production des produits alimentaires consommés (bio, sans ogm…), les comportements alimentaires, l'activité physique et l'apport alimentaire global. L’analyse montre que :
- environ 13% des participants apprécient les aliments sans gluten ;
- ces consommateurs sont 4 à 7 fois plus susceptibles d'évaluer les pratiques de production alimentaire des aliments qu’ils consomment ;
- il existe une association significative entre l’appétence des aliments sans gluten et l’intérêt pour la nutrition en général ;
- l'appétence pour les aliments sans gluten apparaît également liée à des comportements alimentaires sains comme prendre régulièrement un déjeuner ou consommer plus de fruits et légumes : ainsi, les personnes qui apprécient les aliments sans gluten sont plus susceptibles d’adopter un régime alimentaire de meilleure qualité. Si leur apport alimentaire ne respecte pas toujours toutes les directives, ces participants sont plus en phase avec ces directives dont la consommation de fruits, de légumes et de fibres, la réduction des apports de sodium et de graisses saturées.
- mais ces participants sont aussi enclins à des comportements malsains de contrôle du poids comme fumer pour moins manger ou prendre des médicaments pour maigrir ;
Cette appétence pour le « gluten-free » peut être préjudiciable à la perte de poids : ainsi ces données révèlent que si manger sans gluten peut être associé à un intérêt général pour un mode de vie sain, cette appétence peut être préjudiciable à la perte de poids et / ou à l’adhésion à des comportements perçus comme favorisant la perte de poids. En 2015, soulignent les chercheurs, les substituts sans gluten aux aliments traditionnels ont représenté aux Etats-Unis des ventes de près de 1,6 milliard de dollars, la majeure partie de la croissance étant attribuable aux consommateurs pour qui la consommation de gluten n'est pas médicalement nécessaire (comme en cas de maladie cœliaque par ex.). D'autres recherches montrent que jusqu'à un tiers des consommateurs croient que les aliments sans gluten sont plus sains que leurs homologues avec gluten. Cela fait partie de l'effet « halo de santé », écrivent les chercheurs, les consommateurs pensant que parce qu'un aliment manque d'un certain ingrédient il est automatiquement « sain ».
Cet effet de halo de santé peut avoir des conséquences inattendues sur les habitudes alimentaires, dont la surconsommation de certains aliments parce que les consommateurs le pensent plus sain.
Autres actualités sur le même thème
ALIMENTATION : Les secrets de l'appétit chez l'Enfant
Actualité publiée il y a 4 semaines 1 jourCAFÉINE et boissons énergisantes: Pourquoi les étudiants devraient limiter
Actualité publiée il y a 8 années 9 moisOBÉSITÉ: Et si on prenait exemple sur les naturellement minces?
Actualité publiée il y a 8 années 10 moisASTHME INFANTILE : Les rôles opposés d'omega-3 et d'omega-6
Actualité publiée il y a 5 années 7 mois