ALZHEIMER : Comment les enchevêtrements entraînent la démence
Décrypter précisément le processus par lequel en s’agglomérant et en s’enchevêtrant, les protéines toxiques, Tau et bêta-amyloïde tuent les cellules cérébrales et conduisent à la démence permettra peut-être de trouver enfin un traitement contre la maladie d’Alzheimer. C’est la démarche de cette équipe de Université du Colorado à Boulder, décrite dans la revue Neuron et qui permet d’avancer dans la compréhension de la maladie qui pourrait toucher plus de 150 millions de personnes, en 2050, dans le monde.
L’observation et l’analyse de l'intérieur du cerveau d'une personne atteinte de la maladie d'Alzheimer ou de la plupart des formes de démence ou du syndrome d'encéphalopathie traumatique chronique révèle toujours ces enchevêtrements filandreux d'une protéine toxique appelée tau. Ces maladies regroupées sous le terme de « tauopathies » n’ont pas encore livré tous les mystères de leur pathogenèse. L’auteur principal, le Dr Roy Parker, professeur de biochimie relève : « si nous parvenons à comprendre le processus de « détérioration » du cerveau , nous pourrons développer de nouvelles thérapies pour ces maladies qui restent aujourd'hui incurables ».
Comprendre comment « la tau » conduit à la neurodégénérescence
Tau dévore l’ARN cellulaire : ces scientifiques montrent pour la première fois que ces agrégats de tau engloutissent l'ARN, ou acide ribonucléique, à l'intérieur des cellules du cerveau et interfèrent avec un mécanisme intégral appelé épissage, par lequel les cellules produisent les protéines nécessaires à leur survie. Pour parvenir à ces conclusions, les chercheurs ont isolé des agrégats de tau à partir de lignées cellulaires et du cerveau de souris modèles de maladie d'Alzheimer. Puis, à l’aide de techniques de séquençage les chercheurs ont analysé ces agrégats et constaté qu’ils contiennent de l'ARN simple brin indispensable à la synthèse des protéines dans les cellules.
Tau perturbe la machinerie cellulaire : en interagissant avec des structures sous-nucléaires (mouchetures), tau perturbe la machinerie cellulaire et, en particulier, un processus appelé épissage de l'ARN par lequel la cellule élimine le matériel inutile pour générer un nouvel ARN sain. Les agrégats tau semblent séquestrer l'ARN et les protéines liés à l'épissage, perturbant leur fonction normale et altérant la capacité de la cellule à fabriquer ses protéines. Cette découverte confirme les conclusions de précédentes études ayant déjà suggéré des défauts d’épissage dans les cellules cérébrales de patients atteints de la maladie d’Alzheimer.
Il reste à mieux comprendre aussi la fonction de tau chez les personnes en bonne santé.
La protéine a très probablement des fonctions importantes lorsqu'elle n'est pas enchevêtrée, soulignent les auteurs.
Car l’objectif serait de pouvoir intervenir dans les fonctions anormales tout en préservant ses fonctions normales.
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