ALZHEIMER : Le test qui exclut le risque
De nombreuses équipes planchent sur différents types de tests, biologiques, génétiques ou cognitifs permettant de détecter l’apparition précoce de la maladie. Cette équipe du Centre médical Irving de l'Université Columbia a opté pour un axe différent de recherche : développer un test qui exclut ou presque le risque d’Alzheimer. Le résultat de ces travaux présentés dans la revue Alzheimer's & Dementia est plutôt concluant. Un test cognitif associé à un test olfactif permet de prédire l’absence de transition vers la démence pour plusieurs années.
Les cliniciens utilisent des tests cognitifs pour dépister la démence chez leurs patients, mais ils ne sont pas toujours en mesure de prédire quels patients présentant une déficience cognitive légère développeront la maladie d'Alzheimer.
Les tests olfactifs ont déjà été développés pour détecter le risque de maladie d’Alzheimer et d’autres maladies neurologiques, comme la maladie de Parkinson, par exemple. Une perte subite d’odorat (anosmie) est en effet un indice de déclin cognitif. Cette nouvelle étude révèle que réussir à 2 tests succincts l’un mesurant la capacité cognitive et l’autre consistant à identifier les odeurs, indique un risque très faible de maladie d’Alzheimer. En synthèse, c’est le premier test qui permet d’éliminer un risque à court terme de développer la maladie d'Alzheimer.
Enfin, en l'absence d'un test de dépistage définitif permettant de prédire quels patients présentant des troubles cognitifs légers développeront la maladie d'Alzheimer, de nombreux patients subissent souvent des bilans de diagnostic difficiles et coûteux.
L’identification cognitive et olfactive pour éliminer le risque de démence
L’étude révèle que presque tous les participants, souffrant de déficience cognitive légère mais ayant obtenu de bons résultats à ces 2 tests de dépistage de 5 minutes chacun, présentent un risque très faible de développer ultérieurement la maladie d'Alzheimer.
Les chercheurs ont analysé les données de 749 personnes âgées atteintes d'une déficience cognitive légère sans démence. Ces participants ont passé un bref test de dépistage cognitif et un test d'identification de 12 odeurs (Brief Smell Identification Test). Les participants ont ensuite été suivis pendant 4 ans pour le diagnostic éventuel de maladie d’Alzheimer ou d’autres démences. Au cours du suivi, 109 participants ont développé une démence de type Alzheimer pour la grande majorité d’entre eux. L’analyse constate que :
- 96,5% des participants à scores élevés aux 2 tests n’ont pas développé de démence ;
- parmi les participants ayant obtenu de bons résultats à ces tests, aucune personne âgée de 70 à 75 ans ou de 81 à 83 ans n’a développé de démence au cours de la période d'étude.
Un test inestimable pour les patients, les médecins et les chercheurs : ainsi, ce double test d'identification des odeurs et de performance cognitive permet de prédire un faible risque de déclin cognitif ou de développement de la maladie d'Alzheimer conclut l’auteur principal, le Dr Devanand, professeur de psychiatrie et de neurologie à l'université Columbia de Vagelos : « Ces résultats suggèrent que chez les personnes âgées de moins de 80 ans à scores positifs aux tests, le passage à la démence dans les prochains mois est très improbable et une évaluation plus poussée de la démence n’est donc pas nécessaire. Si nous pouvons identifier avec précision les personnes à faible risque de démence, nous pourront réduire le nombre d’examens coûteux et inutiles par imagerie et ponction lombaire et nous pourrons également améliorer la sélection des patients pour les essais cliniques ».
Des résultats en ligne avec de précédentes recherches : Ces résultats corroborent les données d'une cohorte clinique distincte de 144 patients atteints d'une déficience cognitive légère suivis pendant 3 ans. Dans cette étude, aucun participant de moins de 70 ans présentant des scores positifs aux 2 tests, n’avait développé une démence.
Enfin, ces tests peuvent offrir un moyen précis de faire la distinction entre les personnes à risque de maladie d'Alzheimer et celles qui présentent une perte de mémoire normale liée à l'âge et qui n'ont pas besoin de diagnostic supplémentaire pour la démence. Des recherches supplémentaires sont déjà en cours pour optimiser l'applicabilité pratique de ces résultats en pratique clinique.
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