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AMAUROSE DE LEBER : La thérapie génique qui démultiplie la vision restante par 100

Actualité publiée il y a 1 heure 53 min 15 sec
The Lancet
Une nouvelle thérapie génique qui permet de multiplier la vision restante par 100 chez les patients souffrant d'une maladie héréditaire rare, la maladie ou neuropathie optique ou amaurose de Leber (Visuel Adobe Stock 80096395)

Ces ophtalmologistes et généticiens de l'Université de Pennsylvanie présentent une nouvelle thérapie génique qui permet de multiplier la vision restante par 100 chez les patients souffrant d'une maladie héréditaire rare, la maladie ou neuropathie optique ou amaurose de Leber, affectant leur vue. Ces améliorations rapides et durables de la vision, telles que documentées dans le Lancet, ouvrent un nouvel espoir pour ces patients et leur famille.

 

Cette maladie spécifique touche moins de 100.000 personnes dans le monde et provoque une perte de vision importante dès la petite enfance.

 

Cette nouvelle thérapie génique qui « rectifie » la mutation génétique en cause, sur le gène GUCY2D, qui est nécessaire à la production de protéines essentielles à la vision, permet de démultiplier la vision, d’au moins par 100, des patients atteints de la maladie de Leber.

Certains patients ont même récupéré une vision 10.000 fois supérieure

L’un des auteurs principaux, le Dr Artur Cideciyan, professeur de recherche en ophtalmologie et codirecteur du Center for Hereditary Retinal Degenerations ajoute : « cette multiplication par 10.000 revient à ce qu’un patient puisse voir son environnement par une nuit de pleine lune à l’extérieur, alors qu’il avait besoin d’un éclairage intense avant le traitement ». Ces tests montrent même que

un patient a pu se déplacer à minuit à l’extérieur uniquement à la lumière d’un feu de camp.

Cette étude -un essai de phase1/2- est menée auprès de 15 patients dont 3 pédiatriques. Chaque patient était atteint d’amaurose congénitale de Leber. Tous les participants souffraient d’une perte de vision sévère, leur meilleure mesure de la vision étant égale ou inférieure à 20/80. Les auteurs précisent que les lunettes offrent un avantage limité à ces patients car elles corrigent les anomalies de la capacité de focalisation optique de l’œil mais ne permettent pas de traiter les causes médicales de la perte de vision. L’essai a testé différents niveaux de dosage de la thérapie génique, ATSN-101, injectée chirurgicalement sous la rétine. L’analyse révèle que :

 

  • des améliorations considérables sont constatées rapidement, souvent dans le premier mois, après l’application du traitement et perdurent au moins 12 mois ;

  • 3 des 6 patients ayant reçu une dose élevée et testés sur un parcours de mobilité à différents niveaux de lumière ont obtenu le score maximal possible ;
  • sur les 9 patients ayant reçu la dose maximale de thérapie génique, 2 ont obtenu une multiplication par 10.000 de leur niveau de vision avant le traitement ;
  • l’effet secondaire le plus courant est l’hémorragie conjonctivale, la rupture de petits vaisseaux sanguins sous la surface transparente de l’œil, un effet qui s’estompe rapidement ; 2 patients ont eu une inflammation oculaire qui a été inversée grâce à un traitement par  stéroïdes. Aucun effet secondaire grave n’a été observé.

 

« Nous ignorions à quel point les photorécepteurs des patients seraient réceptifs au traitement après des décennies de cécité ; notre essai multicentrique réussi confirme que la thérapie génique peut être extrêmement efficace ».

 

Ainsi, si l’essai visait principalement à déterminer la sécurité de la thérapie et à préciser ses différents niveaux de dosage, il ouvre un immense espoir, pour ces patients, de recouvrer une vision satisfaisante.

 

« Le succès du traitement validé par nos essais cliniques les plus récents, ainsi que notre expérience, nous permettent d'espérer un traitement viable pour environ 20 % des cas de cécité infantile causée par des dégénérescences rétiniennes héréditaires ».


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